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384 PATRIE<br />

PATRIE<br />

Paul Henri Dietrich baron d’HOLBACH / La Morale universelle (II) / Amsterdam M.-M. Rey 1776<br />

« Celui qui n’a rien que ses bras, n’a point à proprement parler de patrie, il est bien partout où il trouve les<br />

moyens de subsister ; au lieu que l’homme opulent peut être utile à bien des gens, est en état d’assister sa<br />

patrie, au destin de laquelle il se trouve intimement uni par ses possessions, dont la conservation dépend<br />

de celle de la société. Tandis qu’au siège de Corinthe les habitants s’empressaient à repousser l’ennemi par<br />

toutes sortes de moyens, Diogène, pour se moquer de leurs embarras, s’amusait follement à remuer son<br />

tonneau. »<br />

< IV viii p.202 ><br />

Jonathan SWIFT / Pensées sur divers sujets loraux et divertissants / Œuvres / Bibliothèque de la Pléiade<br />

/ nrf Gallimard 1965<br />

« La loi, dans un pays libre, est ou devrait être la résolution de la majorité des propriétaires fonciers. »<br />

< p.578 ><br />

Victor HUGO / Choses vues / Histoire / Œuvres complètes / Robert Laffont - Bouquins 1987<br />

« Ne soyons plus anglais ni français ni allemands. Soyons européens. Ne soyons plus européens, soyons<br />

hommes. — Soyons l’humanité.<br />

Il nous reste à abdiquer un dernier égoïsme : la patrie. »<br />

< p.1313 ><br />

Gustave FLAUBERT / Correspondance I / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1973<br />

« Je ne suis pas plus moderne qu’ancien, pas plus Français que Chinois, et l’idée de la patrie c’est-à-dire<br />

l’obligation où l’on est de vivre sur un coin de terre marqué en rouge ou en bleu sur la carte et de détester<br />

les autres coins en vert ou en noir m’a paru toujours étroite, bornée et d’une stupidité féroce. »<br />

< À Louise Colet, 26 août 1946 p.314 ><br />

Ernest RENAN / L’Avenir de la science, Pensées de 1848 (1890) / GF 765 Flammarion 1995<br />

« La perfection de l’humanité ne sera pas l’extinction, mais l’harmonie des nationalités : les nationalités<br />

vont bien plutôt se fortifiant que s’affaiblissant ; détruire une nationalité, c’est détruire un son dans l’humanité.<br />

»<br />

< p.340 ><br />

« [...] l’homme du peuple est bien plus sensible à la gloire patriotique que l’homme plus réfléchi, qui a<br />

une individualité prononcée. Celui-ci peut se relever par lui-même, par ses talents, ses titres, ses richesses.<br />

L’homme du peuple, au contraire, qui n’a rien de tout cela, s’attribue comme un patrimoine la gloire<br />

nationale et s’identifie avec la masse qui a fait ces grandes choses. C’est son bien, son titre de noblesse,<br />

à lui. Là est le secret de cette puissante adoption de Napoléon par le peuple. La gloire de Napoléon est la<br />

gloire de ceux qui n’en ont pas d’autres. »<br />

< note 97 p.508 ><br />

Jules RENARD / Journal / Robert Laffont - Bouquins 1990<br />

« Croire au village, c’est donner une limite à sa vie ; c’est lui croire un sens, et elle n’en a pas. C’est un<br />

peu sot de s’imaginer que nous avons une raison d’être là plutôt qu’ailleurs. Continuer nos pères, pour quoi<br />

faire? Ils ne savaient pas. La feuille a une attache qui lui suffit. Le cerveau est nomade. Pas de petite patrie.<br />

Une fuite résignée. Être n’importe où, ne jamais consentir à se fixer comme si un point dans l’univers nous<br />

était réservé. N’ayons pas d’orgueil ! Au premier éclair de lucidité nous verrions que nous sommes dupes,<br />

et nous serions pleins de pitié pour nous mêmes.<br />

Livrons-nous à l’universelle loi d’éparpillement.<br />

Ne pas être un homme qui regarde son village avec une loupe.<br />

Rappelons-nous que ce monde n’a aucun sens. »<br />

< 3 novembre 1906 p.854 >

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