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378 PARESSE<br />

« Je connais bien ma paresse. Je pourrais écrire un traité sur elle, si ce n’était un si long travail. »<br />

< 21 juillet 1902 p.605 ><br />

« Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue. »<br />

< 22 mai 1906 p.831 ><br />

Henry de MONTHERLANT / Carnets 1930-1944 / Essais / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard<br />

1963<br />

« L’homme est rarement paresseux. Mais l’enfant est accusé souvent de l’être. L’enfant paresseux préfigure<br />

l’être de sagesse : il se refuse aux connaissances inutiles, comme l’être de sagesse veut ne pas savoir<br />

beaucoup de choses, mais savoir les seules qui importent. »<br />

< Carnet XIX p.992 ><br />

ALAIN / Les idées et les âges / Les Passions et la Sagesse / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard<br />

1960<br />

« Le paresseux, à ce que je crois, n’est qu’un homme qui n’a point encore de poste, ou qui croit n’en<br />

pas avoir. Chose remarquable, c’est toujours parce qu’il sait ou croit qu’on ne compte point sur lui, qu’il<br />

ne se presse point. Supposez au contraire dans cet homme l’idée, vraie ou fausse, que nul ne saura le<br />

remplacer, vous le verrez aller. C’est donc trop peu dire que de dire que l’homme aime son travail. La prise<br />

du travail est bien plus sûre. Comme ces courroies et engrenages, qui vous happent par la manche, ainsi la<br />

grande machine ne demande point permission. C’est un fait remarquable, et que je crois sans exception,<br />

que l’homme qui règle lui-même son travail est celui qui travaille le plus, pourvu qu’il coopère, et que<br />

d’autres lui poussent sans cesse des pièces à finir. Aussi je crois que sous les noms de cupidité, d’avarice,<br />

ou d’ambition, on décrit souvent assez mal un sentiment vif d’un travail à continuer, d’une réputation à<br />

soutenir, enfin d’une certaine action que les autres ne feront pas aussi bien. Il est clair que l’écolier ne<br />

trouve pas de ces raisons d’agir ; pour une version mal faite rien ne manquera au monde. Voilà sans doute<br />

pourquoi c’est dans la partie la plus active, la plus remuante, la plus infatigable, qui est l’enfance, que l’on<br />

trouve le plus de paresseux. »<br />

< p.104 ><br />

Sacha GUITRY / Théâtre, je t’adore / Omnibus 1996<br />

« [...] je me suis rendu compte que si je travaillais tout le temps comme je le fais, du matin au soir, souvent<br />

du soir au matin, et d’un bout de l’année à l’autre, c’était par paresse. Oui, je fais tout le temps quelque<br />

chose, parce que j’ai remarqué que, lorsqu’on faisait quelque chose, on ne faisait qu’une chose, ce qui n’est<br />

pas fatigant, tandis que, lorsqu’on ne fait rien pendant une minute ou deux, on pense alors à tout ce qu’on<br />

a à faire et qu’on ne fait pas — et ça, c’est éreintant ! »<br />

<br />

Emil CIORAN / Le crépuscule des pensées (1940) / Œuvres / Quarto Gallimard 1995<br />

« La paresse est un scepticisme de la chair. »<br />

< p.425 ><br />

Emil CIORAN / Carnets 1957-1972 / nrf Gallimard 1997<br />

« Tout ce que j’ai de bon vient de ma paresse ; sans elle, qui m’aurait empêché de mettre en application<br />

mes mauvais desseins? Elle m’a heureusement contenu dans les limites de la "vertu".<br />

Tous nos vices viennent de l’excès d’activité, de cette propension à nous réaliser, à donner une apparence<br />

honorable à nos travers. »<br />

< janvier 1960 p.48 ><br />

Pierre PERRET / Les pensées / Le cherche midi éditeur 1997<br />

« La devise du sage : "Rien faire et laisser dire !" »<br />

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