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OBSCURITÉ 361<br />

Joseph JOUBERT / Carnets / nrf Gallimard 1938-1994<br />

« Il faut du moins être clair lorsque l’on n’est pas lumineux et c’est ce qu’étoient tous les Grecs. »<br />

< 23 octobre 1797 t.1 p.230 ><br />

« Je n’ai jamais ouï dire que le feu fût ennemi de la lumière. »<br />

< 6 décembre 1808 t.2 p.284 ><br />

« Quand on peint une chose intérieure, on peint une chose enfoncée. Or l’enfoncement, quelque éclairé<br />

qu’il puisse être, ne peut jamais offrir l’uniforme et vive clarté d’une surface. »<br />

< 10 mars 1812 t.2 p.346 ><br />

Johann Wolfgang von GOETHE / Maximes et réflexions / Paris, Brokhauss et Avenarius 1842 [BnF]<br />

« Le véritable obscurantisme ne consiste pas à s’opposer à la propagation des idées vraies, claires et utiles,<br />

mais à en répandre de fausses. »<br />

<br />

Albert CIM / Récréations littéraires / Hachette 1920 [BnF]<br />

« Le dessinateur Bertall, qu’un éditeur avait chargé des illustrations de La Comédie humaine, se trouvant<br />

embarrassé, dans cette tâche, par des phrases plus ou moins ténébreuses, eut recours à l’auteur et l’interrogea.<br />

Bertall lui-même rapporte ainsi cette conversation (Cf. le journal Le Soleil, 12 avril 1882).<br />

"Mon cher maître, voici un passage que je ne comprends pas très bien."<br />

Balzac prit le livre, lut l’endroit désigné et se mit à rire.<br />

"En effet, dit-il, c’est du galimatias... Mais c’est voulu !<br />

— Comment, voulu?<br />

— Parfaitement. Vous entendez bien, mon cher Bertall, que si le public n’était pas arrêté de temps à autre<br />

par quelque phrase bien enchevêtrée ou quelque mot très hérissé, il se croirait aussi malin que l’auteur qu’il<br />

lit. Tout ce qui est clair lui paraît trop facile. Il se figure, le naïf, qu’il en ferait autant ! Il ignore, ce satané<br />

public, que ce qu’il y a de plus difficile, c’est d’être simple. C’est pourquoi je saupoudre quelquefois mes<br />

romans d’une bonne petite obscurité afin que le bon lecteur se prenne la tête à deux mains et se dise : Je ne<br />

comprends pas du tout !"<br />

"Ça me dépasse ! Sapristi ! tout de même, comme ce Balzac est fort !" »<br />

< p.181 ><br />

Jean COTTRAUX / La Répétition des scénarios de vie / Ed Odile Jacob 2001<br />

« Ernest Hemingway conseillait à l’apprenti écrivain d’omettre dans son récit un point important, que<br />

l’auteur connaît mais que le lecteur ignore, de sorte que l’histoire tourne autour de ce point invisible.<br />

Ce procédé stimule la curiosité du lecteur et, donc, son attention, et le met à la recherche de la solution<br />

du problème dont une donnée importante est absente. Pour le dire autrement, il cherche à résoudre la<br />

dissonance cognitive qui provient de la différence entre ce qu’il voit et ce qu’il ne voit pas, mais peut<br />

imaginer. »<br />

<br />

Friedrich NIETZSCHE / Humain, trop humain. (1878-1879) / Œuvres I / Robert Laffont - Bouquins<br />

1990<br />

« La profondeur et l’eau trouble. - Le public confond facilement celui qui pêche en eau trouble avec celui<br />

qui puise en eau profonde. »<br />

< 262 p.792 ><br />

Paul MORAND / Journal inutile 1968-1972 / nrf Gallimard 2001<br />

« La pêche est meilleure quand l’eau est trouble. »<br />

< 5 novembre 1972, p.820 >

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