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Voir - Bribes

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348 MORT<br />

Mourir de sa belle mort.<br />

« Le plus savant des dictionnaires nous affirme que cela signifie mourir de mort naturelle. Nous voilà bien<br />

avancés ! Cela implique simplement qu’il peut y avoir des cas de mort surnaturelle, mais il paraît difficile<br />

de les préciser, surtout dans la société bourgeoise où je n’ai jamais eu l’occasion d’en observer.<br />

On y meurt ordinairement de maladie et jusqu’à l’abolition du sens des mots, je croirai que toute maladie<br />

physique est naturelle. Le choléra, la fièvre jaune, l’apoplexie, la rage, et, sans exception, toutes les maladies<br />

pouvant provoquer la mort sont parfaitement naturelles. De même, si vous êtes écrasé par un autobus<br />

ou qu’une cheminée vous tombe sur la tête, il est naturel que la mort s’ensuive. De même encore si vous<br />

êtes empoisonné, revolvérisé, poignardé, noyé ou guillotiné. Impossible de s’exprimer autrement. »<br />

< p.273-274 ><br />

<strong>Voir</strong> la mort en face.<br />

« Tous les héros de roman-feuilleton sont habitués à voir la mort en face. Faut-il croire qu’aucun d’eux ne<br />

l’a jamais vue de profil? C’est peut-être plus effrayant. »<br />

< p.298 ><br />

« Le cimetière est un jardin où l’on vient apporter des fleurs une fois par an. »<br />

< p.298 ><br />

Paul-Jean TOULET / Les trois impostures / Œuvres complètes / Robert Laffont - Bouquins 1986<br />

« Si tu as peur de la mort, n’écoute pas ton cœur battre la nuit. »<br />

< 300 p.202 ><br />

Sigmund FREUD / Essais de psychanalyse / Petite Bibliothèque Payot (44) 1973<br />

« Rappelons-nous le vieil adage : si vis pacem, para bellum. Si tu veux maintenir la paix, sois toujours prêt<br />

à la guerre.<br />

Il serait temps de modifier cet adage et de dire : si vis vitam, para mortem. Si tu veux pouvoir supporter la<br />

vie, soit prêt à accepter la mort. »<br />

< Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort, 1915 p.267 ><br />

Paul VALÉRY / Mauvaises pensées et autres / Œuvres II / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1960<br />

« Les méditations sur la mort (genre Pascal) sont le fait d’hommes qui n’ont pas à lutter pour leur vie, à<br />

gagner leur pain, à soutenir des enfants.<br />

L’éternité occupe ceux qui ont du temps à perdre. Elle est une forme du loisir. »<br />

< p.841 ><br />

Paul VALÉRY / Cahiers I / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1973<br />

« Perdre la vie — c’est-à-dire perdre l’avenir.<br />

— N’es-tu pas l’avenir de tous les souvenirs qui sont en toi? l’avenir d’un passé? »<br />

< p.1318 ><br />

Paul LÉAUTAUD / Journal littéraire / Mercure de France 1986<br />

« Peut-on se plaire aux idées dont Barrès s’est fait le champion, dont il s’est fait, pour parler plus justement,<br />

un tremplin, ces dernières années? La leçon des morts, l’enseignement des morts, l’obéissance aux morts,<br />

la terre et les morts, la petite patrie, etc. Idées inintelligentes, philosophie d’esclave. L’enseignement des<br />

morts ! N’est-ce pas assez de les subir en soi forcément, sans encore se plier volontairement à eux? Je pense<br />

au mot de Gœthe : "En avant, par-delà les tombeaux." Véritable cri d’un homme qui voulait être et savait<br />

être un homme. Mes morts à moi-même ne m’intéressent déjà pas. Je veux dire celui que j’étais hier, que<br />

j’ai été auparavant. Ce n’est pas pour me soumettre aux morts réels. Je doute de l’intelligence d’un homme,<br />

d’inventer des niaiseries pareilles. »<br />

< 16 janvier 1907 I p.369 ><br />

« Valéry m’a raconté un bien beau mot, un mot vraiment admirable du père de M. Édouard Lebey, le<br />

premier Lebey, le fondateur de la fortune. Mot d’un homme habitué à pouvoir tout payer, tout acheter.<br />

Malade, et sentant que la fin arrivait, il se mit à dire : "Quel dommage qu’il faille mourir soi-même !" Il<br />

aurait voulu que là aussi on pût payer quelqu’un pour se faire remplacer. »<br />

< 11 septembre 1915 I p.965 >

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