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346 MORT<br />

Friedrich NIETZSCHE / Humain, trop humain. (1878-1879) / Œuvres I / Robert Laffont - Bouquins<br />

1990<br />

« Il est indifférent comment on meurt. - La manière dont un homme pense à la mort, à l’apogée de sa vie et<br />

pendant qu’il possède la plénitude de sa force, est très parlante et significative pour ce que l’on appelle son<br />

caractère ; mais l’heure de sa mort par elle-même, son attitude sur le lit d’agonie, n’entrent presque pas en<br />

ligne de compte. L’épuisement de la vie qui décline, surtout quand ce sont des vieilles gens qui meurent,<br />

l’alimentation irrégulière et insuffisante du cerveau pendant cette dernière époque, ce qu’il y a parfois de<br />

très violent dans les douleurs, la nouveauté de cet état maladif dont on n’a pas encore l’expérience, et trop<br />

fréquemment un accès de crainte, un retour à des impulsions superstitieuses, comme si la mort avait une<br />

grande importance et s’il fallait franchir des ponts d’espèce très épouvantable, - tout cela ne permet pas<br />

d’utiliser la mort comme un témoignage sur le vivant. Aussi n’est-il point vrai que, d’une façon générale,<br />

le mourant soit plus sincère que le vivant : au contraire, presque chacun est poussé par l’attitude solennelle<br />

de son entourage, les effusions sentimentales, les larmes contenues ou répandues, à une comédie de vanité,<br />

tantôt consciente, tantôt inconsciente. »<br />

< 88 p.731 ><br />

Thomas HOBBES / Léviathan (1651) / Dalloz 1999<br />

« [...] la compétition dans la poursuite des éloges incline à révérer l’antiquité : car on rivalise avec les<br />

vivants, non avec les morts ; à ceux-ci, on attribue plus que leur dû, afin de pouvoir mieux obscurcir la<br />

gloire de ceux-là. »<br />

< Partie I ch.xi De la variété des mœurs, p.96><br />

Désiré NISARD / Ægri somnia - Pensées et caractères / Calmann Lévy 1889<br />

« On ne se souvient guère des morts que pour en incommoder les vivants. »<br />

<br />

Jules RENARD / Journal / Robert Laffont - Bouquins 1990<br />

« Il est aussi utile à un peuple de craindre la guerre qu’à un individu, la mort. »<br />

< 13 mars 1890 p.45 ><br />

« La mort des autres nous aide à vivre. »<br />

< 5 octobre 1892 p.110 ><br />

« Soyez tranquille ! Nous qui avons peur de la mort, nous mettons toute notre coquetterie à bien mourir. »<br />

< 3 janvier 1894 p.154 ><br />

« Et puis, il y a la mort. Vous ne songez donc jamais à la mort, et que nous allons tous pourrir? »<br />

< 25 janvier 1894 p.158 ><br />

« Il ne faut pas sournoisement respecter les morts. Il faut traiter leurs images en amies et aimer tous les<br />

souvenirs qui nous viennent d’eux. Il faut les aimer pour eux-mêmes et pour nous, dût-on déplaire aux<br />

autres. »<br />

< 22 juillet 1894 p.188 ><br />

« Quand on croit qu’il y aura beaucoup de monde à un enterrement, on y va, et ça finit par faire beaucoup<br />

de monde. »<br />

< 17 novembre 1897 p.345 ><br />

« Comme le souvenir que laisse un mort est supérieur à sa vie ! Il n’y a pas de déchets. »<br />

< 12 juillet 1898 p.389 ><br />

« C’est commode un enterrement. On peut avoir l’air maussade avec les gens : ils prennent cela pour de la<br />

tristesse. »<br />

< 30 décembre 1899 p.440 ><br />

« Ceux qui ont le mieux parlé de la mort sont morts. »<br />

< 9 août 1900 p.469 >

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