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MORALE 339<br />

Oscar WILDE / Formules et maximes / Œuvres / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1996<br />

« L’immoralité est un mythe inventé par les honnêtes gens pour expliquer la curieuse attirance qu’exercent<br />

les autres. »<br />

< p.969 ><br />

Gustave FLAUBERT / Dictionnaire des idées reçues / Bouvard et Pécuchet / Garnier-Flammarion 1966<br />

« MATINAL. - L’être, preuve de moralité. Si l’on se couche à 4 heures du matin et qu’on se lève à 8, on<br />

est paresseux, mais si l’on se met au lit à 9 heures du soir pour en sortir le lendemain à 5, on est actif. »<br />

< p.367 ><br />

Friedrich NIETZSCHE / Humain, trop humain. (1878-1879) / Œuvres I / Robert Laffont - Bouquins<br />

1990<br />

« La bête en nous veut être trompée ; la morale est un mensonge nécessaire, pour que nous n’en soyons pas<br />

déchirés. Sans les erreurs qui résident dans les postulats de la morale, l’homme serait resté animal. Mais<br />

de cette façon il s’est pris pour quelque chose de supérieur et s’est imposé des lois plus sévères. Il a par<br />

là de la haine pour les degrés restés plus voisins de l’animalité ; c’est par cette raison qu’il faut expliquer<br />

l’antique mépris de l’esclave, considéré comme l’être qui n’est pas un homme, comme une chose. »<br />

< 40 p.470 ><br />

« Il y a un acharnement envers soi-même, aux manifestations les plus sublimes duquel appartiennent<br />

nombre de formes de l’ascétisme.<br />

[...]<br />

Ainsi l’homme s’élève par des chemins dangereux aux plus hautes cimes, pour se rire de son angoisse et de<br />

ses genoux vacillants ; ainsi le philosophe professe des opinions d’ascétisme, d’humilité, de sainteté, dans<br />

l’éclat desquelles sa propre figure est enlaidie de la façon la plus odieuse. Cette torture de soi-même, cette<br />

raillerie de sa propre nature, ce spernere se sperni, à quoi les religions ont donné tant d’importance, est<br />

proprement un très haut degré de vanité. Toute la morale du Sermon sur la Montagne en relève : l’homme<br />

éprouve une véritable volupté à se faire violence par des exigences excessives et à déifier ensuite ce quelque<br />

chose qui commande tyranniquement dans son âme. Dans toute morale ascétique, l’homme adore une partie<br />

de soi comme une divinité et doit pour cela nécessairement rendre les autres parties diaboliques. »<br />

< 137 p.518 ><br />

« Offenser et être offensé. - Il est plus agréable d’offenser et de demander pardon ensuite que d’être offensé<br />

et d’accorder le pardon. Celui qui fait le premier donne une marque de puissance, et après, de bonté de<br />

caractère. L’autre, s’il ne veut pas passer pour inhumain est obligé déjà de pardonner; la jouissance que<br />

procure l’humiliation d’autrui est très réduite par cette obligation. »<br />

< 348 p.606 ><br />

« Sort de la moralité. - La servitude des esprits étant en train de diminuer, il est certain que la moralité (c’està-dire<br />

la façon d’agir héréditaire, traditionnelle et instinctive, conformément à des sentiments moraux)<br />

diminue également ; mais non point les vertus particulières, la modération, la justice, la tranquillité d’âme,<br />

- car la plus grande liberté pousse involontairement l’esprit conscient à ces vertus et les recommande aussi<br />

à cause de leur utilité. »<br />

< 212 p.909 ><br />

Friedrich NIETZSCHE / Par-delà le bien et le mal (1886) / Œuvres II / Robert Laffont - Bouquins 1990<br />

« Qu’on me pardonne d’avoir découvert que toutes les philosophies morales ont été jusqu’à ce jour ennuyeuses<br />

et de vrais soporifiques; que rien n’a fait à mes yeux plus de tort à la "vertu" que l’ennui répandu<br />

par ses avocats, — dont je ne méconnais pourtant pas l’utilité générale. Il est très important qu’aussi peu<br />

de gens que possibles réfléchissent à la morale, il est donc très important que la morale n’aille pas devenir<br />

un jour intéressante ! Mais on peut dormir tranquille : il en est aujourd’hui comme il en a toujours été :<br />

je ne vois personne en Europe qui soupçonne ou laisse soupçonner que réfléchir sur la morale puisse être<br />

quelque chose de dangereux, de captieux, d’insidieusement séduisant, et qu’il puisse s’y cacher quelque<br />

fatalité. »<br />

< 228 p.674 >

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