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310 MATÉRIALISME<br />

Antonio R. DAMASIO / L’erreur de Descartes - La raison des émotions / Ed Odile Jacob 1995<br />

« La distinction entre maladies du "cerveau" et maladies "mentales", entre problèmes "neurologiques" et<br />

"psychologiques", relève d’ un héritage culturel malheureux qui imprègne toute la société, en général, et la<br />

médecine, en particulier. Elle reflète une méconnaissance fondamentale des rapports entre le cerveau et l’<br />

esprit. Dans le cadre de cette tradition, on estime que les maladies du cerveau sont des affections dont on ne<br />

peut blâmer ceux qui en sont atteints, tandis que les maladies psychologiques, et surtout celles qui touchent<br />

à la façon de se conduire et aux réactions émotionnelles, sont des troubles de la relation interpersonnelle,<br />

dans lesquels les malades ont une grande part de responsabilité. Dans ce contexte, il est courant de reprocher<br />

aux individus leurs défauts de caractère, le déséquilibre de leurs réactions émotionnelles, et ainsi de suite ;<br />

le manque de volonté est considéré comme la source primordiale de tous leurs problèmes. »<br />

<br />

Jean DUTOURD / Dutouriana / Plon 2002<br />

« La santé, comme l’argent, est un moyen, non une fin. »<br />

<br />

MATÉRIALISME<br />

VOLTAIRE / Dictionnaire philosophique / Garnier 1967.<br />

Le paradoxe de Berkeley :<br />

« L’évêque de Cloyne, Berkeley, est le dernier qui, par cent sophismes captieux, a prétendu prouver que<br />

les corps n’existent pas. Ils n’ont, dit-il, ni couleurs, ni odeurs, ni chaleur ; ces modalités sont dans vos<br />

sensations, et non dans les objets. Il pouvait s’épargner la peine de prouver cette vérité ; elle est assez<br />

connue. Mais de là il passe à l’étendue, à la solidité, qui sont des essences du corps, et il croit prouver qu’il<br />

n’y a pas d’étendue dans une pièce de drap vert, parce que ce drap n’est pas vert en effet ; cette sensation<br />

du vert n’est qu’en vous : donc cette sensation de l’étendue n’est qu’en vous. Et, après avoir ainsi détruit<br />

l’étendue, il conclut que la solidité qui y est attachée tombe d’elle-même, et qu’ainsi, il n’y a rien au monde<br />

que nos idées. De sorte que, selon ce docteur, dix mille hommes tués par dix mille coups de canon ne sont<br />

dans le fond que dix mille appréhensions de notre entendement ; et quand un homme fait un enfant à sa<br />

femme, ce n’est qu’une idée qui se loge dans une autre idée, dont il naîtra une troisième idée. »<br />

< p.149-150 ><br />

« Il est bon de savoir ce qui l’avait entraîné dans ce paradoxe. J’eus, il y a longtemps, quelques conversations<br />

avec lui ; il me dit que l’origine de son opinion venait de ce qu’on ne peut concevoir ce que c’est que ce<br />

sujet qui reçoit l’étendue. Et en effet il triomphe dans son livre quand il demande à Hilas ce que c’est que<br />

ce sujet, ce substratum, cette substance. "C’est le corps étendu" répond Hilas. Alors l’évêque, sous le nom<br />

de Philonoüs, se moque de lui ; et le pauvre Hilas, voyant qu’il a dit une sottise, demeure tout confus, et<br />

avoue qu’il n’y comprend rien , qu’il n’y a point de corps, que le monde matériel n’existe pas, qu’il n’y a<br />

qu’un monde intellectuel.<br />

Hilas devait dire seulement à Philonoüs : Nous ne savons rien sur le fond de ce sujet, de cette substance<br />

étendue solide, divisible, mobile, figurée, etc. ; je ne la connais pas plus que le sujet pensant, sentant et<br />

voulant ; mais ce sujet n’en existe pas moins, puisqu’il a des propriétés essentielles dont il ne peut être<br />

dépouillé. »<br />

< p.150-151 ><br />

ALAIN / Les idées et les âges / Les Passions et la Sagesse / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard<br />

1960<br />

« On ne connaît que trop la thèse idéaliste, que l’on retrouve dans Berkeley en sa parfaite transparence.<br />

Beaucoup y ont mordu, et ne se délivrent pas aisément. Or j’ai aperçu une faute dans cet idéalisme, et je<br />

crois utile de la mettre au jour. La faute est dans cette idée impossible de l’apparence seule, et séparée de<br />

l’objet. Plus près de nous et plus clairement, je dirais que la faute est de prendre comme réel un monde<br />

subjectif, comme on dit, c’est à dire dans lequel l’existence extérieure ne figurerait point encore, et devrait<br />

s’y ajouter à titre d’hypothèse. Ici les difficultés s’accumulent, et je veux essayer d’y mettre un ordre.

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