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286 LIBERTÉ<br />

Friedrich NIETZSCHE / Humain, trop humain. (1878-1879) / Œuvres I / Robert Laffont - Bouquins<br />

1990<br />

« Ne pas sentir de nouvelles chaînes. - Tant que nous ne nous sentons pas dépendre de quelque chose, nous<br />

nous tenons pour indépendants: conclusion erronée qui montre quel est l’orgueil et la soif de domination<br />

de l’homme. Car il suppose ici qu’en toutes circonstances il remarquerait et reconnaîtrait sa dépendance,<br />

aussitôt qu’il la subirait, par suite de l’idée préconçue qu’à l’ordinaire il vit dans l’indépendance et que,<br />

s’il venait à la perdre exceptionnellement, il sentirait sur-le-champ un contraste d’impression. - Mais quoi?<br />

si c’était le contraire qui fût vrai : qu’il vécût toujours dans une multiple dépendance, mais qu’il se tînt<br />

pour libre là où, par une longue accoutumance, il ne sent plus la pression des chaînes? Seules les chaînes<br />

nouvelles le font souffrir encore : - "Libre arbitre" ne veut dire proprement autre chose que le fait de ne pas<br />

sentir de nouvelles chaînes. »<br />

< 10 p.833 ><br />

Henry BECQUE / Souvenirs d’un auteur dramatique / Bibliothèque artistique et littéraire 1895 [BnF]<br />

« La liberté et la santé se ressemblent ; on n’en connaît le prix que lorsqu’elles vous manquent. »<br />

< p.198 ><br />

Henry MARET / Pensées et opinions / Paris, Flammarion 1903 [BnF]<br />

« La pensée doit jouir d’une liberté illimitée, et tout entrave à cette liberté est indigne d’un pays républicain.<br />

»<br />

< p.101 ><br />

« Je ne crois pas que depuis le commencement du monde, on ait jamais vu une nation se payer de mots<br />

aussi aisément que la nôtre. C’est d’ailleurs la seule qui ait eu le front d’écrire LIBERTÉ sur ses prisons,<br />

ÉGALITÉ sur ses palais et FRATERNITÉ sur cette fabrique de haine qu’on appelle le Parlement. »<br />

< p.116 ><br />

Rémy de GOURMONT / Épilogues (1) / Mercure de France 1921<br />

« Il n’y a pas de liberté là où le public n’est pas assez intelligent pour aimer les opinions contradictoires.<br />

Un tel état d’esprit semble avoir existé en France vers le milieu du dix-huitième siècle : qui nous rendra ces<br />

temps sceptiques, ces temps bénis ! »<br />

< mars 1898, p.226 ><br />

Rémy de GOURMONT / Épilogues (2) / Mercure de France 1923<br />

« L’homme est libre, sans doute, libre de faire ce qu’il fait, mais non libre de faire ce qu’il ne fait pas. En<br />

d’autres termes, sa liberté est aiguillée comme un train. Il est libre d’obéir à la tendance la plus forte parmi<br />

celles qui le sollicitent. Le choix, c’est l’obéissance. Il n’y eut jamais au monde qu’un être parfaitement<br />

libre : l’âne de Buridan. »<br />

< juin 1901, p.268 ><br />

Rémy de GOURMONT / Épilogues (3) / Mercure de France 1923<br />

« Que l’on regarde le seul pays où existe vraiment la liberté religieuse, les États-Unis : c’est un amas de<br />

sectes dont le seul but semble la culture intensive de la bêtise humaine. De toutes les libertés inutiles au<br />

peuple, la plus inutile est la liberté religieuse, et c’est la plus dangereuse aussi. »<br />

< novembre 1903, p.228 ><br />

Georges DARIEN / La Belle France (1900) / Voleurs ! / Omnibus Presses de la Cité 1994<br />

« L’homme a été tellement abruti par des siècles de despotisme et surtout par un siècle de fausse liberté, que<br />

l’idée seule qu’il lui faudra se passer de maître le terrifie. Dès qu’il s’est libéré des liens que lui impose un<br />

gredin couronné, le peuple s’empresse de s’asservir lui-même en s’intitulant Peuple souverain ; ce qui lui<br />

permet, immédiatement, de déléguer sa souveraineté ; après quoi il s’accroupit sur son fumier, qu’il aime,<br />

et se met à gratter ses ulcères avec les tessons empoisonnés que lui passent ses délégués, et qui s’appellent<br />

des lois ; et rend grâces au Seigneur qu’il conçoit, mannequin sanguinolent tressé à son image, de l’avoir<br />

créé Peuple, et Souverain, et imbécile, et lâche. »<br />

< p.1242 >

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