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Voir - Bribes

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240 HUMEUR<br />

Jules RENARD / Journal / Robert Laffont - Bouquins 1990<br />

« Pourquoi m’appelle-t-on mauvais coucheur? Je couche avec si peu de gens ! »<br />

< 18 juillet 1896 p.271 ><br />

« Certes, il y a de bons et de mauvais moments, mais notre humeur change plus souvent que notre fortune. »<br />

< 30 janvier 1905 p.752 ><br />

Léon DAUDET / Souvenirs / Robert Laffont - Bouquins 1992<br />

« Je dis, moi : "Comment réussir n’importe quoi sans la bonne humeur ?" Que les débutants en croient<br />

mon expérience ; elle est la première condition du succès. Mon père appelait, dans ses meilleurs rêves, le<br />

marchand de bonheur. J’appelle le professeur de bonne humeur. Quelqu’un qui me touche de près, et que<br />

j’admire, répète aussi : "Les pauvres eux-mêmes devraient demander l’aumône en plaisantant, afin de ne<br />

pas attrister les riches. Ils feraient des recettes beaucoup plus belles." »<br />

< p.137 ><br />

ALAIN / Propos I / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1956<br />

« Voici une petite pluie ; vous êtes dans la rue, vous ouvrez votre parapluie ; c’est assez. À quoi bon dire :<br />

"Encore cette sale pluie !" ; cela ne leur fait rien du tout aux gouttes d’eau, ni au nuage, ni au vent. Pourquoi<br />

ne dites-vous pas aussi bien : "Oh ! la bonne petite pluie !" Je vous entends, cela ne fera rien du tout aux<br />

gouttes d’eau ; c’est vrai ; mais cela vous sera bon à vous ; tout votre corps se secouera et véritablement<br />

s’échauffera, car tel est l’effet du plus petit mouvement de joie ; et vous voilà comme il faut être pour<br />

recevoir la pluie sans prendre un rhume. »<br />

< 4 novembre 1907 p.20 ><br />

ALAIN / Propos II / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1970<br />

« Affectif n’est pas la même chose qu’affectueux. Ce qu’il faut entendre sous le mot, c’est une liaison plus<br />

étroite des pensées avec les sources de la vie ; cette liaison s’observe chez tous les malades, quel que soit<br />

le sexe ; mais elle est normalement plus étroite chez la femme, par la prédominance naturelle des fonctions<br />

de grossesse et d’allaitement, et de tout ce qui s’y rattache. D’où des changements d’humeur dont les<br />

causes sont naturelles, mais dont les effets donnent souvent l’apparence de la fantaisie, de l’incohérence,<br />

de l’obstination. Sans aucune hypocrisie ; car il faut une profonde sagesse, et fort rare dans le fait, pour<br />

expliquer un mouvement d’humeur par ses véritables causes, attendu que la vraie cause change aussi nos<br />

motifs. Si une fatigue à peine sentie m’enlève le goût de la promenade, elle me fait trouver aussi des raisons<br />

de rester chez moi. On entend souvent sous le nom de pudeur une dissimulation des vraies causes ; je crois<br />

que c’est plutôt une ignorance des vraies causes et comme une transposition naturelle et presque inévitable<br />

des choses du corps en langage d’âme. »<br />

< 14 décembre 1912, p.283 ><br />

Sacha GUITRY / Théâtre, je t’adore / Omnibus 1996<br />

« Au risque de passer aux yeux de quelques-uns d’entre vous pour un homme qui retarde et n’est pas à la<br />

page, je vous déclare bien franchement que je préfère la beauté à la laideur, la santé à la maladie, la bonne<br />

éducation à la vulgarité et la gaieté à la tristesse. »<br />

<br />

Emil CIORAN / Sur les cimes du désespoir / Œuvres / Quarto Gallimard 1995<br />

« La tristesse surgit chaque fois que la vie se dissipe ; son intensité équivaut à l’importance des pertes<br />

subies ; aussi est-ce le sentiment de la mort qui provoque la tristesse la plus grande. Elément révélateur de<br />

ce qui distingue la mélancolie de la tristesse : on ne qualifiera jamais un enterrement de mélancolique. La<br />

tristesse n’a aucun caractère esthétique - rarement absent de la mélancolie. »<br />

<br />

Emil CIORAN / Syllogismes de l’amertume (1952) / Œuvres / Quarto Gallimard 1995<br />

« Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter. »<br />

< p.765 >

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