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222 GUERRE<br />

n’y a pas à dire, il y a là une idolâtrie digne des peuplades les plus sauvages. La vraie civilisation est encore<br />

loin, si elle vient jamais. »<br />

< 27 mars 1929 II p.233-234 ><br />

Paul LÉAUTAUD / Propos d’un jour / Œuvres / Mercure de France 1988<br />

« Albert Dauzat rappelle, dans La Volonté, en parlant du dernier volume des Mémoires de Poincaré, ce que<br />

disait fréquemment le comte Albert de Mun : qu’il faudrait une bonne guerre pour purifier et moraliser la<br />

France.<br />

La guerre purificatrice et moralisatrice !<br />

Sottise qui n’est pas neuve. <strong>Voir</strong> Joseph de Maistre. »<br />

< p.333 ><br />

« C’est Fernand Vandérem qui a eu l’idée, — dont on parle — de donner la croix de guerre à la Tour<br />

Eiffel. On est renseigné sur l’esprit d’un homme après ce trait. »<br />

< p.336 ><br />

Paul LÉAUTAUD / Passe-temps II / Œuvres / Mercure de France 1988<br />

« Celui qui parle de la paix a plus d’avenir que celui qui parle de la guerre. Car la guerre n’est qu’un état<br />

passager. On la fait pour arriver à la paix, tandis qu’on ne fait pas la paix pour récolter la guerre. »<br />

< p.778 ><br />

Paul VALÉRY / Regards sur le monde actuel / Œuvres II / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1960<br />

« L’existence des voisins est la seule défense des nations contre une perpétuelle guerre civile. »<br />

< p.949 ><br />

ALAIN / Mars ou la guerre jugée / Les Passions et la Sagesse / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard<br />

1960<br />

« Ceux qui exposent leur vie jugent peut-être qu’ils donnent assez. Examinons ceux qui n’exposent point<br />

leur vie. Beaucoup se sont enrichis, soit à fabriquer pour la guerre, soit à acheter et revendre mille denrées<br />

nécessaires qui sont demandées à tout prix. J’admets qu’ils suivent les prix ; les affaires ont leur logique,<br />

hors de laquelle elles ne sont même plus de mauvaises affaires. Bon. Mais, la fortune faite, ne va-t-il pas<br />

se trouver quelque bon citoyen qui dira : "J’ai gagné deux ou dix millions ; or j’estime qu’ils ne sont pas<br />

à moi. En cette tourmente où tant de nobles hommes sont morts, c’est assez pour moi d’avoir vécu ; c’est<br />

trop d’avoir bien vécu ; je refuse une fortune née du malheur public ; tout ce que j’ai amassé est à la patrie ;<br />

qu’elle en use comme elle voudra ; et je sais que, donnant ces millions, je donne encore bien moins que<br />

le premier fantassin venu"? Aucun citoyen n’a parlé ainsi. Aucune réunion d’enrichis n’a donné à l’État<br />

deux ou trois cents millions. Or si la patrie était réellement aimée plus que la vie, on connaîtrait ce genre<br />

d’héroïsme, et même, puisque celui qui donne sa vie devait la donner, les héros du coffre-fort donneraient<br />

encore moins que leur dû. »<br />

< p.552 ><br />

« Je veux dire ici quelque chose que l’on ne discutera point ; c’est qu’il faut se défier beaucoup des opinions<br />

et des sentiments de l’élite au sujet de la guerre. Pourquoi? Parce que l’élite trouve trop d’avantages dans cet<br />

ordre resserré que la guerre impose. Qu’un banquier, un chef d’industrie, et même un inventeur ambitieux<br />

y trouvent occasion de dominer, cela est connu. Mais il faut dire que tous ceux qui exercent un pouvoir<br />

retrouvent en cet état violent l’importance et la majesté, idoles presque oubliées aux temps heureux de la<br />

paix. Le jeu de la force a des suites effrayantes ; le simple citoyen en fait le compte, et considère comme<br />

évident pour tous que la guerre est le plus grand des maux ; d’où il conclut trop vite que tout homme, à<br />

toute place, s’efforce contre la guerre, et que, donc, si la guerre vient, c’est qu’on ne pouvait y échapper.<br />

Idée funeste, qui frappe de stérilité tous les sentiments pacifiques. »<br />

< p.603 ><br />

« Mes réflexions n’iront donc point contre ce principe que me rappelait une femme cultivée, comme nous<br />

discutions assez vivement sur la guerre et sur la paix. "L’honneur, disait-elle, est plus précieux que la<br />

vie." Sur quoi je fis cette remarque cruelle, mais juste, à ce qu’il me semble : "Vous choisissez, lui dis-je,

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