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GUERRE 221<br />

toujours par engendrer la Force, qui en devient le mur de soutènement. »<br />

< p.807 ><br />

* Le comte de Schwerin, à la séance du 13 mars 1863 de la Chambre prussienne, a accusé Bismarck d’avoir<br />

énoncé ce principe (Macht geht vor Recht - la Force prime le Droit) dans son discours du 23 janvier 1863.<br />

Bismarck a toujours contesté, à plusieurs reprises, avoir prononcé de telles paroles (discours au Reichstag<br />

des 12 mars 1869, 1 avril 1870 et 1 août 1871).<br />

Gustave LE BON / Aphorismes du temps présent (1913) / Paris, Les amis de G. Le Bon 1978 [BnF]<br />

« On ne peut opposer le droit à la force, car la force et le droit sont des identités. Le droit est de la force qui<br />

dure. »<br />

< p.199 ><br />

Rémy de GOURMONT / Épilogues (2) / Mercure de France 1923<br />

« Pour concevoir une humanité sans guerre, il faut concevoir d’abord une humanité sans colère, sans orgueil,<br />

sans passions, uniquement vouée à paître. Si cette humanité était possible, les hommes ne seraient<br />

plus des hommes ; il s’agirait d’une espèce animale tellement modifiée que nul ne la peut concevoir. Cela<br />

est absurde. »<br />

< août 1899, p.76 ><br />

Paul LÉAUTAUD / Journal littéraire / Mercure de France 1986<br />

« Il y a encore des sots qui coupent encore dans les phrases sur l’armée, le drapeau, la patrie. Ces idées sont<br />

aussi malfaisantes que les idées religieuses. Je ne sais pas si le métier d’officier n’est pas encore plus bas<br />

que celui de prêtre ou de magistrat. Alors que tout être aspire à la liberté, se faire volontairement esclave,<br />

machine à obéir. Le besoin de dominer est aussi bas que le besoin d’être dominé. »<br />

< 6 septembre 1908 I p.629-630 ><br />

« La société, qui a besoin d’individus dociles et relativement honnêtes, maintient les hommes, en temps de<br />

paix, sous un réseau de lois qui les rendent à peu près vertueux. Vienne la guerre : elle élargit les mailles de<br />

ce réseau et laisse les hommes livrés à leurs plus bas et plus cruels instincts, que, par besoin social encore,<br />

elle qualifie d’héroïsme. En un mot, ce qui, en temps de paix, est un délit et un crime, devient alors un acte<br />

de bravoure et de patriotisme. »<br />

< 15 décembre 1915 I p.992 ><br />

« Les scandales qui se révèlent en ce moment me donnent une jouissance intense. Enfin, il n’y a pas<br />

au monde que les imbéciles, je parle des deux côtés, qui se font trouer la peau. Il y a aussi les malins<br />

qui emplissent leurs poches. Quel beau pamphlet on pourrait écrire, cinglant, moqueur, joyeux, pitoyable,<br />

méprisant, comique, semblable à un grand éclat de rire, sur tout cela. D’un côté les imbéciles, les héros,<br />

comme on dit, le malheureux troupeau, parti ivre de grandes phrases, saoulé de mensonges, pour tuer et<br />

se faire tuer, leurs veuves plus ou moins plongées dans le chagrin. De l’autre, les grands coquins faisant<br />

superbement leurs affaires, tout en criant : La patrie avant tout, gloire aux héros. Ah ! il faudrait un grand<br />

talent, quel beau morceau ce serait. Pour moi, je jubile. Mieux, je jouis intellectuellement de cet admirable<br />

spectacle social. Je n’aime pas la bêtise, l’imbécillité servile, la jocrisserie. J’apprécie bien autrement les<br />

malins qui ont su faire leurs affaires, que les mille pauvres diables qui n’ont su que mourir pour de prétendus<br />

grands mots. Au moins, il y aura eu dans cette histoire quelques individus intelligents. »<br />

< 4 octobre 1917 I p.1025 ><br />

« On a débaptisé l’eau de Cologne, devenue Eau de Louvain, les chiens de berger allemands, devenus des<br />

bergers alsaciens, la rue de Berlin, devenue rue de Liège, et les propriétaires de la rue Richard-Wagner l’ont<br />

muée en rue Albéric-Magnard. J’espère bien qu’à la paix on débaptisera la rue de la Victoire. »<br />

< 6 décembre 1917 I p.1037 ><br />

« L’apothéose de la guerre continue dans les journaux avec tous les dithyrambes à propos du Maréchal<br />

Foch. Les hommes sont serviles incurablement. Ils ont besoin d’admirer et de se courber. Le "chef" en<br />

quelque domaine que ce soit, surtout dans le domaine militaire, est pour eux d’une essence supérieure à la<br />

leur et ils vont, dans cette vénération, jusqu’au sacrifice. Ces discours, ce cortège, cette apothéose sur des<br />

milliers de morts, ces anciens combattants fiers de s’exhiber et avides de saluer la dépouille de leur chef, il

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