25.06.2013 Views

Voir - Bribes

Voir - Bribes

Voir - Bribes

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

FRANCE 203<br />

Emil CIORAN / Carnets 1957-1972 / nrf Gallimard 1997<br />

« Je lis de moins en moins l’anglais et l’allemand ; ce sont des langues qui mettent trop de flou dans mon<br />

esprit — qui n’en a vraiment pas besoin.<br />

Et puis j’ai plus que l’impression, la certitude, qu’on ne peut formuler qu’en français, et qu’en tout autre<br />

langue on se laisse aller au charme et à la débauche de l’approximation.<br />

Le français est la langue non géniale par excellence. »<br />

< 11 octobre 1962 p.114 ><br />

« La preuve que, pour parler avec Rivarol, la probité définit la langue française, c’est que le subjonctif y<br />

abonde plus que dans d’autres. Le français ou le respect de l’incertitude. »<br />

< 21 septembre 1966 p.405 ><br />

« Quand deux français se disputent, s’ils ne se livrent pas à des voies de fait, ils se reprochent, dernier<br />

argument, des fautes de français. Éviter à tout prix toute faute, et même toute incorrection, dans une lettre<br />

d’injures. C’est ce péché de forme qu’on vous reprochera le plus gravement, et on passera à côté du fond.»<br />

< 23 novembre 1969 p.763 ><br />

Frédéric DARD / Les pensées de San-Antonio / Le cherche midi éditeur 1996<br />

« — Vous parlez un français très châtié !<br />

— Qui aime bien châtie bien ! »<br />

< p.112 ><br />

Jean DUTOURD / Dutouriana / Plon 2002<br />

« Les Français, si détestables, ont un avantage considérable sur les autres peuples : ils parlent français. »<br />

<br />

FRANCE<br />

Charles de SAINT-ÉVREMOND / Œuvres mêlées (12) / Paris, C.Barbin 1693<br />

« Il n’y a pas de pays où la raison soit plus rare qu’en France ; quand elle s’y trouve, il n’y en a pas de plus<br />

pure dans l’Univers. »<br />

< Maximes, LXXI, p.243 ><br />

MARIVAUX / L’Indigent philosophe (1727) / Journaux et Œuvres diverses / Classiques Garnier 1988<br />

« [...] c’est une plaisante nation que la nôtre ; sa vanité n’est pas faite comme celle des autres peuples :<br />

ceux-ci sont vains tout naturellement, ils n’y cherchent point de subtilité, ils estiment tout ce qui se fait<br />

chez eux cent fois plus que tout ce qui se fait partout ailleurs ; ils n’ont point de bagatelles qui ne soient<br />

au-dessus de ce que nous avons de plus beau ; ils en parlent avec un respect qu’ils n’osent exprimer, de peur<br />

de le gâter ; et ils croient avoir raison ; ou si quelquefois ils ne le croient point, ils n’ont garde de le dire, car<br />

où serait l’honneur de la patrie? et voilà ce qu’on appelle une vanité franche ; voilà comme la nature nous<br />

la donne de la première main, et même comme le bon sens serait vain si jamais le bon sens pouvait l’être.<br />

Mais nous autres Français, il faut que nous touchions à tout, et nous avons changé tout cela. Vraiment nous<br />

y entendons bien plus de finesse, nous sommes bien autrement déliés sur l’amour-propre: estimer ce qui<br />

se fait chez nous? eh ! où en serait-on, s’il fallait louer ses compatriotes? ils seraient trop glorieux, et nous<br />

trop humiliés ; non, non, il ne faut pas donner cet avantage-là à ceux avec qui nous vivons tous les jours,<br />

et qu’on peut rencontrer partout. Louons les étrangers, à la bonne heure, ils ne sont pas là pour en devenir<br />

vains ; et au surplus nous ne les estimons pas plus pour cela, nous saurons bien les mépriser quand nous<br />

serons chez eux, mais pour ceux de notre pays, myrmidons que tout cela. »<br />

< p.303 ><br />

Friedrich Melchior baron de GRIMM / Correspondance littéraire, philosophique et critique (tome 1) /<br />

Garnier frères 1877 [BnF]<br />

« Les Français, qui dans leurs voyages ont le ridicule de n’estimer que leur pays, ont la manie, lorsqu’ils<br />

sont chez eux, de ne guère goûter que ce qui est étranger. »<br />

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!