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188 FANATIQUE<br />

Friedrich NIETZSCHE / Humain, trop humain. (1878-1879) / Œuvres I / Robert Laffont - Bouquins<br />

1990<br />

« Les disciples aveugles.<br />

Sans les disciples aveugles, jamais encore l’influence d’un homme et de son œuvre n’est devenu grande.<br />

Aider au triomphe d’une idée n’a souvent d’autre sens que : l’associer si fraternellement à la sottise que le<br />

poids de la seconde emporte aussi la victoire pour la première. »<br />

< 122 p.511 ><br />

« Ennemis de la vérité. - Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges. »<br />

< 483 p.657 ><br />

« Une conviction est la croyance d’être, sur un point quelconque de la connaissance, en possession de<br />

la vérité absolue. Cette croyance suppose donc qu’il y a des vérités absolues ; en même temps, que l’on<br />

a trouvé les méthodes parfaites pour y parvenir ; enfin que tout homme qui a des convictions applique<br />

ces méthodes parfaites. Ces trois conditions montrent tout de suite que l’homme à convictions n’est pas<br />

l’homme de la pensée scientifique ; il est devant nous à l’âge de l’innocence théorique, il est un enfant,<br />

quelle que soit sa taille. Mais des siècles entiers ont vécu dans ces idées naïves, et c’est d’eux qu’ont jailli<br />

les plus puissantes sources de force de l’humanité. »<br />

< 630 p.687 ><br />

Georges DARIEN / La Belle France (1900) / Voleurs ! / Omnibus Presses de la Cité 1994<br />

« C’est le fanatisme de la liberté, seul, qui peut avoir raison du fanatisme de la servitude et de la superstition.<br />

»<br />

< p.1300 ><br />

Félix LE DANTEC / L’athéisme / Flammarion 1907<br />

« Comment, après avoir dit : "Je crois en Dieu, le père tout-puissant", peut-on se permettre d’imposer à<br />

d’autres hommes la volonté de Dieu? Les croisés croyants sont invraisemblables.<br />

[...]<br />

La posture logique pour un croyant est de laisser faire, de prier, et d’avoir peur. »<br />

<br />

ALAIN / Mars ou la guerre jugée / Les Passions et la Sagesse / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard<br />

1960<br />

« Le fanatisme n’est sans doute pas autre chose que le sentiment d’une fatalité effrayante qui se réalise par<br />

l’homme. L’âme fataliste, ou si l’on veut prophétique, comme parle Hegel, est aux écoutes ; elle cherche<br />

les signes, elle les appelle ; elle va au devant des signes, elle les fait surgir par incantation. D’un côté elle<br />

méprise, elle écarte, elle fait taire par violence tout ce qui n’est pas signe ; et le simple bonheur lui est par<br />

là plus directement odieux qu’aucune autre chose. De l’autre, elle s’entraîne elle-même vers l’état sibyllin,<br />

déclamant à elle-même et aux autres. On comprend déjà en quel sens le fatalisme est guerre, et d’abord<br />

guerre contre tout ce qui est raison exploratrice et humaine espérance, enfin contre toute ferme volonté.<br />

Tout cela est, pour le fanatique, l’impiété même, non seulement par méconnaissance des signes, mais aussi<br />

par cette influence contraire aux signes, que tous les magiciens connaissent. Remarquez ici que, ce que nous<br />

voulons prouver, ils le savent déjà ; c’est qu’un homme raisonnable, oui, un seul homme raisonnable peut<br />

beaucoup dans une assemblée de mystiques, et jusqu’à faire taire ces murmures de l’univers, annonciateurs<br />

par le sentiment. Or cela même, qui est à mes yeux le plus grand bien, est exactement pour eux l’impiété,<br />

l’impureté, le sacrilège. Au fond de toute discussion religieuse on retrouve ce conflit là ; oui, jusqu’à la<br />

table de famille. Et j’ai vu plus d’une sybille barbue dans son fauteuil. Par là le conflit religieux est relié<br />

profondément au conflit entre guerre et paix. Un fataliste ne peut annoncer le bonheur et la paix puisqu’on<br />

les veut ; il y aurait apparence qu’on peut vouloir ; c’est pourquoi l’espérance est réduite à l’espérance du<br />

plus grand mal, dans ces âmes enchaînées. Par là le fatalisme est guerre. »<br />

< p.638-639 >

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