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ÉGALITÉ 169<br />

« Le genre humain, tel qu’il est, ne peut subsister, à moins qu’il n’y ait une infinité d’hommes utiles qui ne<br />

possèdent rien du tout ; car, certainement, un homme à son aise ne quittera pas sa terre pour venir labourer<br />

la vôtre ; et, si vous avez besoin d’une paire de souliers, ce ne sera pas un maître des requêtes qui vous la<br />

fera. L’égalité est donc à la fois la chose la plus naturelle et en même temps la plus chimérique. »<br />

< p.177 ><br />

Benjamin CONSTANT / De l’esprit de conquête et de l’usurpation (1814) / GF 456 Flammarion 1986<br />

« La variété, c’est de l’organisation; l’uniformité, c’est du mécanisme. La variété, c’est la vie ; l’uniformité,<br />

c’est la mort. »<br />

< p.122 ><br />

Alexis de TOCQUEVILLE / De la Démocratie en Amérique I (1835) / Robert Laffont - Bouquins 1986<br />

« Il y a [...] une passion mâle et légitime pour l’égalité qui excite les hommes à vouloir être tous forts et<br />

estimés. Cette passion tend à élever les petits au rang des grands ; mais il se rencontre aussi dans le cœur<br />

humain un goût dépravé pour l’égalité, qui porte les faibles à vouloir attirer les forts à leur niveau, et qui<br />

réduit les hommes à préférer l’égalité dans la servitude à l’inégalité dans la liberté. Ce n’est pas que les<br />

peuples dont l’état social est démocratique méprisent naturellement la liberté ; ils ont au contraire un goût<br />

instinctif pour elle. Mais la liberté n’est pas l’objet principal et continu de leur désir ; ce qu’ils aiment d’un<br />

amour éternel, c’est l’égalité ; ils s’élancent vers la liberté par impulsion rapide et par efforts soudains, et,<br />

s’ils manquent le but, ils se résignent ; mais rien ne saurait les satisfaire sans l’égalité, et ils consentiraient<br />

plutôt à périr qu’à la perdre. »<br />

< Partie I, Ch. 3, p.81 ><br />

Alfred de VIGNY / Journal d’un poète / Paris, A. Lemerre 1885 [BnF]<br />

« Les Français sont satisfaits à peu de frais, un peu de familiarité dans les manières leur semble de l’égalité.<br />

»<br />

< 1840, p.166 ><br />

Alphonse KARR / Les Guêpes (deuxième série) / Calmann Lévy 1898<br />

« L’égalité, ce rêve d’envieux réalisé par des imbéciles au profit des culs-de-jatte intrigants. »<br />

< Octobre 1840, p.67 ><br />

Alphonse KARR / 300 pages - Mélanges philosophiques / M. Lévy frères 1858<br />

« Qu’est-ce que l’égalité? Tout le monde la veut avec son supérieur ; personne ne l’accepte avec ceux qui<br />

sont au-dessous de lui. »<br />

< p.263 ><br />

Maurice JOLY / Recherches sur l’art de parvenir / Paris Amyot 1868 [BnF Cote LB56-1958]<br />

« Quand on regarde au fond du cœur humain, on n’y trouve guère que des instincts contraires à l’égalité ; et<br />

ces instincts sont les plus violents de tous puisqu’ils s’appellent l’orgueil, l’envie, l’égoïsme, l’intolérance,<br />

la passion de jouir et de dominer. Comment donc les hommes tiennent-ils tant à l’égalité? La réponse ne<br />

sera pas sans intérêt. C’est simplement parce qu’ils voient dans l’égalité le premier titre de leurs prétentions,<br />

et le moyen direct de s’élever au-dessus des autres. Qu’on retourne bien cette proposition, on la trouvera<br />

juste : et si elle froisse un peu certaines candeurs, elle jette un jour très-vif sur la politique et sur la vie<br />

sociale. »<br />

<br />

« La base du caractère humain est la force morale. Le degré de la volonté ou de l’énergie met entre les<br />

hommes la même distance que celle de la force physique entre les animaux. Sous ce rapport un homme<br />

peut être à un autre homme ce qu’un rat ou une belette est à un lion. Cette vérité est inébranlable ; elle est<br />

d’ailleurs assez sinistre, c’est pour cela qu’on ne la crie pas par-dessus les toits. Et maintenant bouleversez<br />

une société de fond en comble, nivelez tout ce qui a été construit à sa surface, faites-y passer la charrue<br />

et semez du sel, décrétez la loi agraire et l’égalité absolue, ramenez l’homme à l’état de larve, la société<br />

à l’état de peuplade primitive. Si ce niveau égalitaire était possible une minute, la minute d’après la force

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