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104 CONSCIENCE<br />

Alphonse ALLAIS / Œuvres posthumes / Robert Laffont - Bouquins 1990<br />

« Je ne suis pas le premier venu, moi ! comme disait le prétentieux jeune homme qui, invité à dîner en ville,<br />

arrivait lorsque tout le monde était à table depuis un bon quart d’heure. »<br />

< Le Journal, 3 juillet 1894 p.263 ><br />

Louis-Sébastien MERCIER / Tableau de Paris IV / Amsterdam 1782 [BnF]<br />

« Les extrêmes se touchent.<br />

Les grands et la canaille se rapprochent dans leurs mœurs ; les premiers bravent les préjugés, fiers de leur<br />

crédit et de leur opulence ; la dernière classe n’ayant à perdre ni honneur ni estime, vit sans gêne et avec<br />

licence ; je trouve même que leurs esprits se ressemblent ; les harengères, au style près, ont des mots très<br />

heureux, ainsi que nos femmes de qualité ; même abondance, même tournure originale, même liberté dans<br />

l’expression et dans les images : il y a vraiment analogie pour qui sait enlever l’écorce ; l’une pue la marée,<br />

et l’autre sent le musc. »<br />

< Chapitre 348, p.265 ><br />

Léon BLOY / Exégèse des lieux communs / Mercure de France 1968<br />

« Les extrêmes se touchent.<br />

Tous les bourgeois vous diront qu’il n’y a pas l’épaisseur d’un cheveu entre les extrêmes. C’est pour cela<br />

qu’ils en ont horreur et qu’ils préconisent la médiocrité, le juste milieu, la bonne moyenne, le fil à couper<br />

le beurre, estimant, dans leur sagesse, que les taupes n’ont pas besoin de l’oculiste et que les crapauds sont<br />

moins exposés aux coups de soleil que les licornes ou les alérions. »<br />

< p.259 ><br />

Frédéric DARD / Les pensées de San-Antonio / Le cherche midi éditeur 1996<br />

« Les extrêmes se touchent, les dégueulasses ! »<br />

<br />

CONSCIENCE<br />

François René de CHATEAUBRIAND / Génie du Christianisme (1802) / Garnier-Flammarion 1966<br />

Tuer le mandarin.<br />

« O conscience ! ne serais-tu qu’un fantôme de l’imagination, ou la peur du châtiment des hommes ? je<br />

m’interroge ; je me fais cette question : "Si tu pouvais par un seul désir, tuer un homme à la Chine, et<br />

hériter de sa fortune en Europe, avec la conviction surnaturelle qu’on n’en saurait jamais rien, consentiraistu<br />

à former ce désir ?" J’ai beau m’exagérer mon indigence ; j’ai beau vouloir atténuer cet homicide, en<br />

supposant que, par mon souhait, le Chinois meurt tout à coup sans douleur, qu’il n’a point d’héritier, que<br />

même à sa mort ses biens seront perdus pour l’État ; j’ai beau me figurer cet étranger comme accablé de<br />

maladies et de chagrins ; j’ai beau me dire que la mort est un bien pour lui, qu’il l’appelle lui-même, qu’il<br />

n’a plus qu’un instant à vivre : malgré mes vains subterfuges, j’entends au fond de mon cœur une voix qui<br />

crie si fortement contre la seule pensée d’une telle supposition, que je ne puis douter un instant de la réalité<br />

de la conscience. »<br />

< Première partie, livre sixième , ch.II, tome 1 p.200 ><br />

Paul VALÉRY / Mauvaises pensées et autres / Œuvres II / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1960<br />

« Chacun de nous est le seul être au monde qui ne soit pas toujours une mécanique. »<br />

< p.828 ><br />

Paul VALÉRY / Cahiers I / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1973<br />

« La conscience est soutenue par le corps, et vacille et se tient sur la pression tremblante du sang comme<br />

la coquille d’œuf sur un jet d’eau. »<br />

< Soma et CEM p.1134 >

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