Abcès cérébraux et empyèmes intracrâniens - Psychologie - M ...
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17-485-A-10 <strong>Abcès</strong> <strong>cérébraux</strong> <strong>et</strong> <strong>empyèmes</strong> <strong>intracrâniens</strong> Neurologie<br />
– En l’absence de certitude diagnostique lorsque la lésion est<br />
superficielle <strong>et</strong> le patient en bon état général. Si la lésion est p<strong>et</strong>ite,<br />
profonde, ou en zone fonctionnelle, un traitement antibiotique<br />
d’épreuve court peut être préférable [30] .<br />
– Si la taille de l’abcès augmente malgré le traitement médical bien<br />
conduit [21] .<br />
La chirurgie doit être la moins invasive possible <strong>et</strong> aidée<br />
éventuellement de la stéréotaxie [39] .<br />
Empyèmes sous-duraux<br />
Classiquement, le traitement des <strong>empyèmes</strong> sous-duraux<br />
<strong>intracrâniens</strong> nécessite l’évacuation chirurgicale d’urgence par un<br />
large vol<strong>et</strong> [2] . Le pronostic reste cependant grevé d’une mortalité de<br />
30 % [2, 17] <strong>et</strong> de fréquentes séquelles [38] . L’expérience du traitement<br />
médical exclusif des abcès <strong>cérébraux</strong> a permis d’envisager le<br />
traitement médical des <strong>empyèmes</strong> [20, 21, 33] . Les modalités de<br />
traitement médical <strong>et</strong> de surveillance sont les mêmes que pour les<br />
abcès, mais le recours aux anticonvulsivants est plus souvent<br />
nécessaire. Cela a permis un plus grand nombre de guérisons sans<br />
séquelle épileptique [21] .<br />
Il est en eff<strong>et</strong> exceptionnel que la gravité du tableau neurologique<br />
soit directement en rapport avec le volume de l’empyème [2, 20, 21] .<br />
C<strong>et</strong> élément fondamental oppose <strong>empyèmes</strong> <strong>et</strong> abcès [30] . Le volume<br />
d’un abcès cérébral peut nécessiter une ponction évacuatrice en<br />
urgence. Cela n’est jamais le cas dans les <strong>empyèmes</strong> : dans la<br />
majorité des observations, le trouble de vigilance est en rapport avec<br />
l’œdème cérébral, l’état de mal convulsif, la thrombophlébite, <strong>et</strong><br />
exceptionnellement, le volume de l’empyème. S’il peut être indiqué<br />
de ponctionner en urgence les abcès <strong>cérébraux</strong> [30] , c<strong>et</strong>te attitude n’est<br />
pas justifiée de façon systématique dans les <strong>empyèmes</strong> sous-duraux.<br />
Dans certaines observations, les patients s’amélioraient sous<br />
traitement médical, alors que le volume de l’empyème augmentait<br />
encore [21] : cela témoigne de l’absence de parallélisme entre le<br />
volume de l’empyème <strong>et</strong> la gravité clinique.<br />
Opérer uniquement pour isoler le germe n’est pas justifié car<br />
l’intervention n’augmente pas toujours les chances d’isolement du<br />
germe [30] . En fait, en dehors de la pathologie iatrogène où l’on<br />
observe souvent des résistances bactériennes, il n’est pas toujours<br />
nécessaire d’isoler le germe [21] .<br />
Empyèmes extraduraux<br />
Si des auteurs préconisent l’intervention chirurgicale en urgence<br />
dans les <strong>empyèmes</strong> extraduraux [42] , nous avons rapporté une<br />
observation démontrant qu’il était également possible de guérir un<br />
empyème extradural par le seul traitement médical.<br />
6<br />
Évolution<br />
ÉVOLUTION FAVORABLE<br />
Avant les antibiotiques, la mortalité était de 90 % [43] . Actuellement,<br />
l’évolution est favorable. Ce progrès est dû aux antibiotiques, à une<br />
technique chirurgicale moins agressive <strong>et</strong> à un diagnostic plus<br />
précoce. Les facteurs de bon pronostic sont l’âge, un diagnostic<br />
précoce, une antibiothérapie adaptée, l’unicité de l’abcès, le p<strong>et</strong>it<br />
volume, une localisation autre qu’au cervel<strong>et</strong> ou au tronc cérébral,<br />
une vigilance normale.<br />
COMPLICATIONS<br />
Dans tous les cas, l’état neurologique peut s’aggraver brutalement,<br />
par un engagement cérébelleux ou une ouverture dans les<br />
ventricules ou les espaces sous-arachnoïdiens. L’hémorragie<br />
spontanée dans l’abcès est rare, mais elle peut se rencontrer après<br />
une ponction évacuatrice.<br />
SÉQUELLES<br />
Séquelles cliniques<br />
La persistance d’un déficit neurologique focal, une hydrocéphalie<br />
communicante <strong>et</strong> une épilepsie, sont les trois séquelles les plus<br />
fréquentes. Des statistiques jamaïcaines récentes font encore état<br />
d’une mortalité de 20 % <strong>et</strong> de 21 % d’épilepsie séquellaire chez les<br />
survivants [9] .<br />
Séquelles radiologiques<br />
Il arrive que des patients chez qui sont réunis les critères de guérison<br />
après une antibiothérapie prolongée gardent une image ronde<br />
cerclée au scanner, sans eff<strong>et</strong> de masse. L’arrêt de l’antibiothérapie<br />
ne s’accompagne pas pour autant de récidive [30] . Il n’y a pas de<br />
critère scanographique formel de la guérison de c<strong>et</strong> abcès.<br />
Néanmoins, il faut exiger l’absence d’eff<strong>et</strong> de masse <strong>et</strong> d’œdème<br />
avoisinant.<br />
Conclusion<br />
Depuis l’introduction des antibiotiques, la gravité des abcès <strong>et</strong> des<br />
<strong>empyèmes</strong> a diminué. Le scanner, puis l’IRM perm<strong>et</strong>tent un diagnostic<br />
plus précoce, une meilleure orientation étiologique <strong>et</strong> une surveillance<br />
de l’évolution des lésions sous traitement. Cela perm<strong>et</strong> de traiter la<br />
plupart des suppurations intracrâniennes, sans recours à la chirurgie,<br />
<strong>et</strong> de diminuer le risque de séquelles épileptiques.