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Abcès cérébraux et empyèmes intracrâniens - Psychologie - M ...

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Neurologie <strong>Abcès</strong> <strong>cérébraux</strong> <strong>et</strong> <strong>empyèmes</strong> <strong>intracrâniens</strong> 17-485-A-10<br />

1 Scanner cérébral avec contraste : abcès frontal droit avec œdème.<br />

une encéphalite présuppurative, il n’y a pas de prise de contraste<br />

arrondie périphérique, mais une prise de contraste plus diffuse au<br />

sein d’une zone hypodense, responsable d’un eff<strong>et</strong> de masse souvent<br />

très important en raison de l’œdème.<br />

<strong>Abcès</strong> cérébral<br />

L’abcès cérébral se manifeste par :<br />

– des signes directs : hypodensité dont la périphérie devient<br />

hyperdense après injection de produit de contraste iodé, donnant<br />

une image ronde hypodense, cerclée d’une paroi hyperdense <strong>et</strong><br />

entourée d’une zone hypodense d’œdème (fig 1) [16] ;<br />

– des signes indirects : refoulement des structures médianes <strong>et</strong> des<br />

ventricules latéraux, éventuellement dilatation ventriculaire dans les<br />

abcès du cervel<strong>et</strong> [16, 30] .<br />

L’imagerie précise la topographie <strong>et</strong> le nombre des abcès <strong>et</strong> perm<strong>et</strong><br />

de suivre l’évolution sous traitement : l’œdème régresse vite,<br />

l’anneau de prise de contraste s’épaissit <strong>et</strong> la taille de l’abcès<br />

diminue progressivement.<br />

Empyème sous-dural<br />

Le scanner cérébral révèle une hypodensité extracérébrale, en<br />

croissant ou en ellipse, entourée d’une prise de contraste<br />

périphérique correspondant à la paroi dont l’épaisseur est<br />

proportionnelle à l’ancienn<strong>et</strong>é de la lésion. L’eff<strong>et</strong> de masse est<br />

souvent plus important que ne le voudrait le volume de la lésion<br />

elle-même, en raison de l’œdème périlésionnel qui peut traduire une<br />

simple réaction à l’empyème, une encéphalite présuppurative de<br />

voisinage ou une thrombose veineuse corticale [21] . Parfois, l’IRM<br />

perm<strong>et</strong> une meilleure visualisation de l’empyème.<br />

Empyème extradural<br />

Ce diagnostic est permis par le scanner qui révèle une hypodensité<br />

extracérébrale comportant une prise de contraste périphérique<br />

intense <strong>et</strong> épaisse qui correspond à la dure-mère hypervascularisée<br />

<strong>et</strong> refoulée.<br />

AUTRES ARGUMENTS DIAGNOSTIQUES<br />

Arguments cliniques<br />

Le meilleur argument clinique est l’existence d’une porte d’entrée.<br />

La fièvre <strong>et</strong> l’altération de l’état général sont d’autres bons<br />

arguments, mais inconstants car la plupart des patients ont déjà reçu<br />

une antibiothérapie qui atténue les signes.<br />

Arguments biologiques<br />

Seulement la moitié des patients présentant un abcès cérébral ont<br />

une hyperleucocytose ou une élévation, souvent modérée, de la<br />

vitesse de sédimentation. La confirmation bactériologique est parfois<br />

apportée par les hémocultures ou le prélèvement de la porte<br />

d’entrée. La ponction lombaire est déconseillée lorsque l’on suspecte<br />

un abcès cérébral ou un empyème sous-dural. Elle peut aggraver<br />

l’état du patient si l’œdème est important. Elle révélerait une<br />

hypercytose faite de polynucléaires neutrophiles non altérés, avec<br />

une hyperprotéinorachie, sans hypoglycorachie, la culture<br />

demeurant stérile.<br />

Bactériologie<br />

Dans les travaux les plus anciens, le germe le plus fréquemment<br />

rencontré était le staphylocoque doré. Actuellement, plus de 50 %<br />

des cas se révèlent être à pus stérile <strong>et</strong> quelques-uns sont<br />

polymicrobiens. Les germes les plus fréquents de nos jours sont le<br />

streptocoque [2, 8, 17, 20, 21] , les entérocoques <strong>et</strong> les germes anaérobies [45] .<br />

Les infections à Peptococcus, Fusobacterium, Clostridium, Propionibacterium,<br />

sont des causes importantes d’abcès <strong>cérébraux</strong>. Il s’agit<br />

plus rarement de staphylocoque doré [2] , d’Escherichia coli [8] ,<br />

d’Haemophilus influenzae [11] ,dePasteurella multocida [41] <strong>et</strong> d’Actinomyces<br />

israelii [24] , de peptostreptocoques, de bactéroïdes,<br />

d’entérobactéries dont Pseudomonas aeruginosa <strong>et</strong> du staphylocoque<br />

doré.<br />

Dans les abcès postopératoires, le Proteus est le plus fréquent, suivi<br />

d’Escherichia coli, de Klebsiella, d’Enterobacter, de Pseudomonas<br />

aeruginosa, d’Acin<strong>et</strong>obacter, dePasteurella multocida. Des abcès ou des<br />

<strong>empyèmes</strong> à Salmonella ont été décrits de façon exceptionnelle [14] .<br />

En revanche, Haemophilus influenzae <strong>et</strong> Neisseria meningitidis, causes<br />

fréquentes de méningites bactériennes, sont exceptionnels dans les<br />

abcès <strong>cérébraux</strong>. Les méningoencéphalites listériennes ont une<br />

localisation bulboprotubérantielle classique <strong>et</strong> peuvent évoluer en<br />

abcès du tronc cérébral [29] . L’immunosuppression est un facteur<br />

favorisant classique mais pas obligatoire de listériose.<br />

Diagnostic différentiel<br />

En l’absence d’arguments pour une cause infectieuse, la discussion<br />

se focalise sur la nature d’une image ronde au scanner. En fonction<br />

du contexte, on peut proposer, soit une ponction à visée<br />

diagnostique, soit une antibiothérapie avec surveillance<br />

scanographique.<br />

DEVANT UN SYNDROME NEUROLOGIQUE SURVENANT<br />

DANS UN CONTEXTE INFECTIEUX<br />

Thromboses veineuses cérébrales<br />

Le tableau clinique d’une encéphalite présuppurative, d’un abcès<br />

cérébral <strong>et</strong> d’un empyème sous-dural peut être confondu avec<br />

certaines thromboses veineuses cérébrales. C’est l’imagerie qui<br />

perm<strong>et</strong> le diagnostic, en m<strong>et</strong>tant en évidence la suppuration<br />

intracrânienne. L’IRM perm<strong>et</strong> d’écarter la thrombose d’un gros<br />

sinus. Une thrombose limitée de veine corticale peut échapper à une<br />

IRM.<br />

Encéphalite herpétique<br />

Dans l’encéphalite herpétique, l’atteinte temporale interne est<br />

souvent bilatérale <strong>et</strong> s’accompagne parfois d’un eff<strong>et</strong> de masse, mais<br />

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