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C@mpus National de pédiatrie et chirurgie pédiatrique TICEM – UMVF<br />
Auteur : Pr Jacques de BLIC (Hôpital Necker-Enfants Malades) MAJ : 19/06/2006<br />
3. Pollution atmosphérique<br />
Les études épidémiologiques n’ont pas démontré de rô<strong>le</strong> de la pollution industriel<strong>le</strong> dans<br />
l’augmentation de la préva<strong>le</strong>nce de la maladie asthmatique al<strong>le</strong>rgique. En revanche l’exposition aux<br />
polluants atmosphériques est capab<strong>le</strong> d’exacerber <strong>le</strong>s symptômes asthmatiques. Les principaux<br />
polluants atmosphériques sont <strong>le</strong> dioxyde de souffre (SO2), <strong>le</strong> dioxyde d’azote (NO2), <strong>le</strong> monoxyde de<br />
carbone (CO), <strong>le</strong> dioxyde de carbone (CO2), l’ozone (O3), <strong>le</strong>s particu<strong>le</strong>s fines respirab<strong>le</strong>s de moins de<br />
10 mm de diamètre (particu<strong>le</strong>s de diesel) .<br />
La pollution par <strong>le</strong>s gaz d’échappement des véhicu<strong>le</strong>s à moteur, et tout particulièrement par <strong>le</strong>s<br />
particu<strong>le</strong>s provenant de la combustion du gasoil, a été mise en cause. Les particu<strong>le</strong>s agiraient à tous<br />
<strong>le</strong>s niveaux de la sensibilisation al<strong>le</strong>rgénique et de la mise en jeu des réactions IgE-dépendantes.<br />
4. Rô<strong>le</strong> des infections - Théorie hygiéniste<br />
Les études épidémiologiques récentes ont montré une diminution du risque al<strong>le</strong>rgique chez <strong>le</strong>s<br />
enfants issues de famil<strong>le</strong> nombreuses et ayant fait de nombreuses infections vira<strong>le</strong>s dans la petite<br />
enfance ou ayant fréquenté <strong>le</strong>s crèches. Les infections vira<strong>le</strong>s pourraient représenter un facteur<br />
protecteur en induisant sé<strong>le</strong>ctivement une prolifération des sous populations Th1 aux dépens des<br />
sous populations Th2 impliquées dans la synthèse des IgE et la genèse des lésions inflammatoires de<br />
l’al<strong>le</strong>rgie.<br />
D’autre part <strong>le</strong>s maladies al<strong>le</strong>rgiques sont moins fréquentes chez <strong>le</strong>s enfants é<strong>le</strong>vés dans une ferme.<br />
L’hypothèse est que l’exposition aux endotoxines (famil<strong>le</strong>s de molécu<strong>le</strong>s appelées lipopolysaccharides<br />
entrant dans la constitution des membranes extérieures des parois bactériennes) de l’environnement<br />
au cours des premières années de vie stimu<strong>le</strong>rait <strong>le</strong> système immunitaire inné via <strong>le</strong> récepteur CD14<br />
et entraînerait une réponse inter<strong>le</strong>ukine 12 puissante permettant d’orienter vers une réponse de type<br />
Th1. Ces endotoxines sont particulièrement abondantes dans <strong>le</strong>s étab<strong>le</strong>s.<br />
Les maladies al<strong>le</strong>rgiques seraient en quelque sorte la rançon des progrès de l’hygiène. Le système<br />
immunitaire, insuffisamment sollicité au cours des premiers mois de vie, privilégierait <strong>le</strong>s réponses<br />
cytokiniques Th2 et <strong>le</strong>s réactions immunes qui lui sont associées.<br />
Les infections vira<strong>le</strong>s à tropisme respiratoire tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> virus respiratoire syncytial, <strong>le</strong>s virus<br />
influenzae et parainfluenzae sont en revanche des facteurs déc<strong>le</strong>nchants très fréquents de crise<br />
d’asthme. Les relations entre infection vira<strong>le</strong> et développement ultérieur d’un asthme sont comp<strong>le</strong>xes.<br />
Pour certains seuls <strong>le</strong>s enfants ayant une prédisposition génétique auraient un risque plus é<strong>le</strong>vé<br />
d’asthme après une infection vira<strong>le</strong> liée au virus respiratoire syncytial.<br />
5. Autres facteurs aggravants ou déc<strong>le</strong>nchants<br />
• Reflux gastro-oesophagien<br />
Il pourrait intervenir comme facteur aggravant d’un asthme soit par micro-inhalations répétées soit par<br />
un réf<strong>le</strong>xe bronchoconstricteur oeso-bronchique.<br />
• Effort<br />
L'asthme (bronchospasme) induit par l'exercice (AIE) se caractérise par une dyspnée, une toux, une<br />
oppression respiratoire et des sibilants qui surviennent habituel<strong>le</strong>ment 5 à 10 minutes après l'arrêt<br />
d'un exercice physique intense. Cette dyspnée est d'intensité variab<strong>le</strong>, souvent modérée mais parfois<br />
intense. Spontanément, el<strong>le</strong> est maxima<strong>le</strong> une quinzaine de minutes après la fin de l'exercice et<br />
disparaîtra dans l'heure. Si classiquement, l'AIE survient après la cessation de l'exercice, on peut<br />
éga<strong>le</strong>ment l'observer en cours d'exercice physique soutenu. L'AIE est inclus dans l'évaluation de la<br />
sévérité de l'asthme. Un bon contrô<strong>le</strong> de l'asthme diminue généra<strong>le</strong>ment la fréquence et la sévérité de<br />
l'AIE. Plus rarement <strong>le</strong>s manifestations d’effort représentent <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s manifestations d’asthme. La<br />
physiopathologie de l'AIE fait intervenir essentiel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> niveau de ventilation, de perte de cha<strong>le</strong>ur et<br />
d'eau par l'arbre respiratoire. L'intervention des phénomènes inflammatoires et des médiateurs proinflammatoires<br />
explique probab<strong>le</strong>ment l'action bénéfique à long terme des corticoïdes inhalés. L'AIE<br />
ne doit pas être confondu avec l'anaphylaxie induite par l'exercice quel<strong>le</strong> soit dépendante ou non<br />
d'une sensibilisation alimentaire.<br />
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