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C@mpus National de pédiatrie et chirurgie pédiatrique TICEM – UMVF<br />

Auteur : Pr . B. CHABROL (Hôpital d’Enfants, CHU Timone - Marseil<strong>le</strong>) MAJ : 13/12/2005<br />

un bilan médical approfondi ayant pour objet d’éliminer toute autre pathologie. Il faut donc savoir<br />

proposer cette hospitalisation (que l ‘enfant soit vu dans <strong>le</strong> cadre des services d’urgence ou en<br />

consultation) qui est <strong>le</strong> plus souvent acceptée par <strong>le</strong>s parents. En cas de refus, il faudra faire un<br />

signa<strong>le</strong>ment en urgence au procureur de la république pour obtenir l’hospitalisation nécessaire.<br />

L’évaluation psychosocia<strong>le</strong> de l’enfant et de son environnement est indispensab<strong>le</strong>. En effet, face à une<br />

situation suspecte, certains éléments constituent autant de facteurs de risques dont la présence sera<br />

particulièrement uti<strong>le</strong> pour étayer <strong>le</strong> diagnostic.<br />

Ainsi chez l’enfant on peut retrouver une notion de prématurité, de maladie chronique, d’handicap,<br />

d’hospitalisations prolongées, de troub<strong>le</strong>s du comportement ….<br />

Dans la fratrie, on peut retrouver des placements, des mesures judiciaires, une mort subite<br />

inexpliquée.<br />

Chez <strong>le</strong>s parents, on peut retrouver des difficultés sociofamilia<strong>le</strong>s : chômage, famil<strong>le</strong>s<br />

monoparenta<strong>le</strong>s, iso<strong>le</strong>ment socioculturel, familial, toxicomanie, alcoolisme, maladie psychiatrique…<br />

Cependant il faut souligner que souvent, aucun de ces éléments n’est retrouvé. Leur absence ne doit,<br />

dans aucun cas, faire rejeter <strong>le</strong> diagnostic de maltraitance devant des signes cliniques objectifs.<br />

2 - Conduite à tenir médico-léga<strong>le</strong><br />

Pour un médecin, reconnaître une situation d’Enfant en Danger implique une bonne connaissance de<br />

la loi.<br />

D’après <strong>le</strong> code pénal : “ <strong>le</strong> fait pour quiconque ayant eu connaissance de mauvais traitement ou<br />

privations infligées à un mineur de quinze ans ou à une personne qui n’est pas en mesure de se<br />

protéger en raison de son âge, d’une maladie, d’une infirmité, d’une déficience physique ou psychique<br />

ou d’un état de grossesse, de ne pas en informer <strong>le</strong>s autorités judiciaires ou administratives est puni<br />

de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 francs d’amende ”<br />

D’après <strong>le</strong> code de déontologie médica<strong>le</strong> : art.45: “ lorsqu’un médecin discerne qu’un mineur auprès<br />

duquel il est appelé, est victime de sévices ou de privation, il doit mettre en œuvre <strong>le</strong>s moyens <strong>le</strong>s plus<br />

adéquats pour <strong>le</strong> protéger en faisant preuve de prudence et circonspection mais en n’hésitant pas, si<br />

cela est nécessaire à a<strong>le</strong>rter <strong>le</strong>s autorités compétentes s’il s’agit d’un mineur de moins de quinze ans<br />

”.<br />

Toujours d’après la loi, ce cadre constitue une situation très particulière de <strong>le</strong>vée du secret médical :<br />

“l’artic<strong>le</strong> 226-13 (qui régit <strong>le</strong> secret professionnel) n’est pas applicab<strong>le</strong> à celui qui informe <strong>le</strong>s autorités<br />

judiciaires, médica<strong>le</strong>s ou administratives de sévices ou de punitions dont il a eu connaissance et qui<br />

ont été infligés à un mineur de moins de quinze ans” .<br />

Le signa<strong>le</strong>ment d’un enfant en danger est donc défini par la loi, et peut se faire :<br />

- soit au niveau administratif auprès des services du président du Conseil Général,<br />

- soit au niveau judiciaire auprès d’un juge d’enfants ou du procureur.<br />

En effet en France, face à l’ENFANCE EN DANGER, il existe un doub<strong>le</strong> système de protection :<br />

- la protection administrative constituée par l’ensemb<strong>le</strong> des interventions individuel<strong>le</strong>s et col<strong>le</strong>ctives de<br />

nature essentiel<strong>le</strong>ment préventive, et essentiel<strong>le</strong>ment applicab<strong>le</strong> en cas de notion de risque, de<br />

danger en matière de santé, de moralité, et de sécurité. La mise en place de ce système de protection<br />

nécessite l’accord des personnes, en l’occurrence la famil<strong>le</strong>.<br />

- la protection judiciaire correspondant à une intervention individualisée à partir d’une décision d’un<br />

juge des enfants. L’ordonnance est appliquée en cas de notion de danger et de gravité ou des<br />

conditions d’éducation gravement compromises. Ceci aboutit à la mise en place d’une assistance<br />

éducative en milieu ouvert : AEMO, réalisée au sein de la famil<strong>le</strong>, ou d’un placement. Il existe un ordre<br />

de placement provisoire renouvelab<strong>le</strong> tous <strong>le</strong>s 6 mois, l’enfant est alors confié aux services de l’Aide<br />

Socia<strong>le</strong> à l’Enfance (ASE) qui dépend du Conseil général.<br />

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