Plaquette de Morlaix - La Compagnie des Ecritures
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LE PORT<br />
ÉLÉMENT FONDATEUR DE LA VILLE<br />
Au commencement : un gué <strong>de</strong> rivières ouvert sur la mer, <strong>de</strong>s bois où<br />
trouver combustible et gibier. Il n’en faut pas plus pour <strong>de</strong>venir lieu <strong>de</strong><br />
passage privilégié…<br />
D’une bourga<strong>de</strong> <strong>de</strong> pêcheurs surmontée d’un<br />
château…<br />
C’est tout d’abord un carrefour <strong>de</strong> voies romaines. Beaucoup plus tard,<br />
(X ème siècle), une bourga<strong>de</strong> féodale surmontée d’un château. <strong>La</strong> ville<br />
ne prend vraiment son essor maritime que vers le XIII ème siècle. En ces<br />
temps peu sûrs, elle se protège d’épaisses murailles et <strong>de</strong>vient ville<br />
close, cernée par ses cours d’eau.<br />
… à une ville florissante<br />
<strong>Morlaix</strong> s’épanouit aux XV ème et XVI ème siècles grâce au commerce <strong>de</strong> la<br />
toile <strong>de</strong> lin exportée en Angleterre, Hollan<strong>de</strong>, Espagne ou Portugal. Le<br />
port est le lieu <strong>de</strong> tous les échanges : papier <strong>de</strong>s moulins léonards et<br />
trégorrois, blé, beurre, lard, cuir, chevaux, poissons et cidres locaux<br />
croisent les agrumes, épices, vin, sel provenant d’honnête commerce<br />
ou <strong>de</strong> prises corsaires. Quelques marchands et armateurs morlaisiens<br />
amassent d’immenses fortunes.<br />
Un Taureau contre les Anglais<br />
Pareille richesse ne peut que susciter les convoitises, et nos voisins<br />
Anglais, très agacés par les incursions <strong>de</strong>s corsaires morlaisiens<br />
sur leurs côtes, réussissent en 1522 une mémorable razzia. Celle-ci<br />
détermine, dès l’année suivante, le début <strong>de</strong> la construction du<br />
château du Taureau, en pleine baie, pour enfin protéger l’entrée <strong>de</strong><br />
la ra<strong>de</strong>.<br />
Riches et célèbres…<br />
Le redoutable Jean Coëtanlem<br />
(fin XV ème siècle) amasse<br />
sa fortune en détroussant<br />
navires espagnols, anglais,<br />
hollandais en Manche et<br />
Océan. Le nom d’un <strong>de</strong> ses<br />
vaisseaux ?“<strong>La</strong> Cuiller”, pour<br />
mieux écumer les mers…<br />
Son neveu Nicolas Coëtanlem<br />
arme la Cor<strong>de</strong>lière, vaisseauamiral<br />
d’une flotte francobretonne.<br />
<strong>La</strong> Cor<strong>de</strong>lière<br />
coule lors d’un grand combat<br />
naval en 1512 dans le goulet<br />
<strong>de</strong> Brest, entraînant avec<br />
elle le Régent, navire amiral<br />
<strong>de</strong> la flotte anglaise. Cela<br />
n’affecte que très modérément<br />
la fortune du richissime<br />
armateur, à qui 5 mètres <strong>de</strong><br />
parchemin furent nécessaires<br />
pour détailler son héritage…<br />
Plus sensible au bien public,<br />
le corsaire Charles Cornic<br />
(1731-1809), après <strong>de</strong>s années<br />
d’exploits divers au service<br />
du Roi, assure le balisage et<br />
la cartographie <strong>de</strong> la baie<br />
<strong>de</strong> <strong>Morlaix</strong>, et fon<strong>de</strong> une<br />
école d’hydrographie et <strong>de</strong><br />
navigation pour former<br />
les jeunes.