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Un droit dans la guerre? Volume I : présentation du droit ... - ICRC

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Partie I – Chapitre 13 17<br />

nécessité qu’elles soient au moins informées de certaines autres mesures,<br />

contrôle des missions de secours et des évacuations, réception des demandes<br />

de personnes protégées, assistance <strong>dans</strong> les procé<strong>du</strong>res judiciaires contre des<br />

personnes protégées, transmission d’informations, de documents et d’aides<br />

matérielles, et offre de bons offices. La plupart de ces fonctions sont simi<strong>la</strong>ires<br />

à celles assignées au CICR. Ce double emploi est intentionnel, permettant ainsi<br />

d’accroître <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce <strong>du</strong> respect <strong>du</strong> DIH.<br />

Le DIH rend <strong>la</strong> désignation de Puissances protectrices obligatoire pour les<br />

parties à un conflit armé international15 . Dans <strong>la</strong> pratique, cette désignation<br />

constitue pourtant le problème principal <strong>du</strong> système des Puissances<br />

protectrices. De fait, chacun des trois États concernés doit être d’accord avec<br />

<strong>la</strong> désignation. Selon les Conventions, si aucune Puissance protectrice ne peut<br />

être désignée ainsi, une puissance détentrice ou occupante peut demander<br />

uni<strong>la</strong>téralement à un État tiers d’agir comme substitut d’une Puissance<br />

protectrice. Si même ce<strong>la</strong> ne fonctionne pas, l’offre d’une organisation<br />

humanitaire telle que le CICR d’agir comme substitut humanitaire d’une<br />

Puissance protectrice devra être acceptée. Le Protocole I a détaillé cette<br />

procé<strong>du</strong>re de désignation16 . Néanmoins, en raison de l’approche coopérative<br />

nécessaire à <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>du</strong> DIH, aucune Puissance protectrice ne pourra<br />

agir efficacement – et aucun État neutre ne voudra agir de toute façon – sans<br />

le consentement des deux belligérants.<br />

Même si le Protocole I précise que <strong>la</strong> désignation et l’acceptation des<br />

Puissances protectrices n’affectent pas le statut juridique des parties ou d’un<br />

territoire17 et que le maintien de re<strong>la</strong>tions diplomatiques n’est pas un obstacle<br />

à <strong>la</strong> désignation de Puissances protectrices18 , parmi les nombreux conflits de<br />

l’après Seconde Guerre mondiale, il n’y a eu que cinq conflits <strong>dans</strong> lesquels des<br />

Puissances protectrices ont été désignées19 . Même <strong>dans</strong> ces cas-là, elles n’ont<br />

joué qu’un rôle limité. Dans un ordre juridique international marqué par l’idée<br />

– sinon l’idéal – de <strong>la</strong> sécurité collective, où au minimum une des parties au<br />

conflit armé est considérée comme luttant pour une cause illégale (ou tout <strong>du</strong><br />

moins est étiquetée comme telle), <strong>la</strong> neutralité devient un concept de plus en<br />

plus désuet et les États neutres désireux et à même d’être désignés Puissances<br />

protectrices sont de plus en plus rares.<br />

Le CICR, de son côté, n’a pas intérêt à agir comme Puissance protectrice car<br />

il peut remplir, de son propre <strong>droit</strong>, <strong>la</strong> plupart des fonctions dévolues à <strong>la</strong><br />

Puissance protectrice, sans donner l’impression de ne représenter qu’un État<br />

et non toutes les victimes. Pour ce qui est de l’une des rares fonctions que le<br />

DIH confère uniquement aux Puissances protectrices (et pas au CICR), celle<br />

15 Voir PA I, art. 5(1).<br />

16 Voir PA I, art. 5(2)-(4).<br />

17 Voir PA I, art. 5(5).<br />

18 Voir PA I, art. 5(6).<br />

19 La crise de Suez ayant opposé l’Égypte à <strong>la</strong> France et au Royaume-<strong>Un</strong>i en 1956 ; le conflit à Bizerte entre <strong>la</strong> France et <strong>la</strong> Tunisie<br />

en 1961 ; <strong>la</strong> crise de Goa entre l’Inde et le Portugal en 1961 ; le conflit entre l’Inde et le Pakistan en 1971 ; et <strong>la</strong> <strong>guerre</strong> des<br />

Malouines/Falk<strong>la</strong>nd entre le Royaume-<strong>Un</strong>i et l’Argentine en 1982.

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