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Un droit dans la guerre? Volume I : présentation du droit ... - ICRC

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Partie I – Chapitre 2 9<br />

vue des caractères qui ne sont pas inconnus en <strong>droit</strong> interne mais qui n’y ont pas<br />

<strong>la</strong> même intensité ou ne s’y pro<strong>du</strong>isent pas avec <strong>la</strong> même fréquence statistique. Il<br />

est <strong>du</strong> reste douteux qu’il « tende » vers le <strong>droit</strong> interne. En réalité, il évolue selon<br />

sa logique propre et trouve <strong>dans</strong> <strong>la</strong> notion de souveraineté un facteur essentiel de<br />

différenciation (…).<br />

Positivité <strong>du</strong> <strong>droit</strong> international. La preuve <strong>la</strong> plus évidente et probablement <strong>la</strong> plus<br />

convaincante de l’existence <strong>du</strong> <strong>droit</strong> international est fournie par l’observation,<br />

même superficielle, de <strong>la</strong> vie et des re<strong>la</strong>tions internationales : le <strong>droit</strong> international<br />

existe parce que les États, les hommes politiques, les mouvements d’opinion,<br />

les organisations internationales, gouvernementales ou non, le reconnaissent<br />

et l’invoquent et parce qu’il serait totalement invraisemb<strong>la</strong>ble que tant de<br />

gens consacrent tant de temps, d’énergie, d’intelligence et, parfois, d’argent, à<br />

poursuivre une chimère.<br />

Les gouvernements, en particulier, tiennent le plus grand compte <strong>du</strong> <strong>droit</strong><br />

international – ce qui ne signifie pas forcément qu’ils le respectent ; mais c’est un<br />

tout autre problème. Ils s’entourent de conseils – notamment par <strong>la</strong> création de<br />

Directions des affaires juridiques au sein des Ministères des Affaires étrangères –<br />

de façon à déterminer <strong>la</strong> con<strong>du</strong>ite à tenir à son égard soit pour en mettre en œuvre<br />

correctement les préceptes, soit pour les tourner le plus commodément possible,<br />

soit pour se défendre des vio<strong>la</strong>tions qui leur sont imputées, soit encore pour en<br />

modifier les règles ou en créer de nouvelles. (…)<br />

Le <strong>droit</strong> international est un <strong>droit</strong> positif parce qu’il est reconnu comme tel par<br />

les États, ceux-là même qui y sont assujettis au premier chef, et par les juges,<br />

nationaux et internationaux, ceux-là même qui doivent assurer son application.<br />

1. Les États reconnaissent de différentes manières leur soumission au <strong>droit</strong><br />

international, qu’il s’agisse <strong>du</strong> <strong>droit</strong> coutumier ou <strong>du</strong> <strong>droit</strong> conventionnel :<br />

a) Reconnaissance par les constitutions étatiques. Presque toutes les Constitutions<br />

é<strong>la</strong>borées depuis <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong> deuxième <strong>guerre</strong> mondiale, à l’époque <strong>du</strong> plein<br />

essor <strong>du</strong> <strong>droit</strong> international procèdent à cette reconnaissance (…).<br />

b) D’une manière générale, <strong>dans</strong> les débats diplomatiques, les États cherchent<br />

toujours à renforcer leur position en l’appuyant sur des arguments fondés sur<br />

des règles de <strong>droit</strong> international. (…)<br />

c) Participation aux organisations internationales et notamment au système<br />

des Nations <strong>Un</strong>ies : l’obligation primordiale que toutes les organisations<br />

internationales imposent à leur membres est le respect <strong>du</strong> <strong>droit</strong> international.<br />

(…)<br />

L’article premier, paragraphe 1, de <strong>la</strong> Charte [des Nations <strong>Un</strong>ies] dispose qu’un des<br />

buts de l’ONU est de maintenir <strong>la</strong> paix et <strong>la</strong> sécurité internationales en réalisant<br />

« par des moyens pacifiques, conformément aux principes de <strong>la</strong> justice et <strong>du</strong> <strong>droit</strong><br />

international, l’ajustement ou le règlement de différends… ». En outre, l’article 4<br />

exige que les États qui demandent leur admission s’engagent <strong>dans</strong> leur acte de<br />

candidature à accepter « les obligations de <strong>la</strong> présente Charte ». L’acceptation<br />

de ces obligations par les 192 États membres que compte actuellement l’ONU<br />

équivaut à une reconnaissance quasi universelle <strong>du</strong> <strong>droit</strong> international…<br />

2. Naturellement, l’application effective <strong>du</strong> <strong>droit</strong> international par les tribunaux<br />

nationaux est fondée directement sur <strong>la</strong> reconnaissance par leurs États respectifs<br />

desquels ils tiennent leurs pouvoirs. Si <strong>la</strong> Constitution de leur pays ne fournit<br />

pas une base juridique écrite à leur action en ce domaine, ils <strong>la</strong> puisent <strong>dans</strong> <strong>la</strong>

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