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Un droit dans la guerre? Volume I : présentation du droit ... - ICRC

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Partie I – Chapitre 9 17<br />

cette participation22 . Ni les traités ni le <strong>droit</strong> coutumier ne définissent ce concept.<br />

Après qu’une <strong>la</strong>rge consultation d’experts a révélé leur désaccord sur certaines<br />

questions cruciales, le CICR s’est efforcé de c<strong>la</strong>rifier plusieurs notions <strong>dans</strong> un<br />

« guide interprétatif23 » : qui est protégé en tant que « personne civile » par <strong>la</strong><br />

règle interdisant les attaques sauf en cas de participation directe aux hostilités ?<br />

Quelle con<strong>du</strong>ite constitue une participation directe ? Quelle est <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée de <strong>la</strong><br />

perte de protection ? Quelles sont les précautions à prendre et <strong>la</strong> protection<br />

accordée en cas de doute ? Quelles sont les règles régissant les attaques contre<br />

des personnes qui participent directement aux hostilités ? Quelles sont les<br />

conséquences de <strong>la</strong> restauration de <strong>la</strong> protection ? La première question est<br />

probablement <strong>la</strong> plus controversée.<br />

Dans les conflits armés internationaux, le <strong>droit</strong> conventionnel précise<br />

c<strong>la</strong>irement que toute personne qui n’est pas un combattant est une personne<br />

civile bénéficiant de <strong>la</strong> protection contre les attaques sauf si elle participe<br />

directement aux hostilités. Il est raisonnable d’exclure aussi de <strong>la</strong> protection<br />

les membres des forces armées d’une partie au conflit armé international<br />

qui ont per<strong>du</strong> leur statut de combattants (par exemple parce qu’ils ne se<br />

distinguaient pas de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion civile). Certains excluent également les<br />

membres de groupes armés qui n’appartiennent pas à une partie au conflit<br />

armé international. À notre avis, soit ces personnes sont des civils, soit elles<br />

sont couvertes par <strong>la</strong> règle applicable à un conflit armé non international mené<br />

parallèlement, que nous examinerons plus loin.<br />

Dans les conflits armés non internationaux, on peut dé<strong>du</strong>ire de l’absence de<br />

toute mention de « combattants » que l’on n’a affaire qu’à des personnes civiles,<br />

qui ne peuvent pas faire l’objet d’attaques sauf si elles participent directement<br />

aux hostilités. Cependant, ceci rendrait le principe de distinction dénué de sens<br />

et impossible à appliquer. En outre, l’article 3 commun confère sa protection<br />

aux « personnes qui ne participent pas directement aux hostilités, y compris les<br />

membres de forces armées qui ont déposé les armes et les personnes qui ont été<br />

mises hors de combat ». La dernière partie de <strong>la</strong> phrase donne à entendre qu’en<br />

ce qui concerne les membres de forces armées et de groupes armés, il ne suffit<br />

pas qu’ils ne participent plus activement aux hostilités pour être protégés des<br />

attaques. Ils doivent faire une démarche supplémentaire de désengagement<br />

actif. Sur un p<strong>la</strong>n plus pratique, il est irréaliste, d’un point de vue militaire,<br />

d’interdire à des forces gouvernementales d’attaquer des personnes ayant une<br />

fonction de combat qui sont c<strong>la</strong>irement identifiées à moins que celles-ci ne<br />

soient en train de se battre contre elles (et uniquement pendant <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée des<br />

combats). En effet, ce<strong>la</strong> obligerait les forces gouvernementales à ne faire que<br />

réagir au lieu de prévenir, et ce<strong>la</strong> faciliterait l’exécution d’opérations éc<strong>la</strong>irs par les<br />

groupes rebelles. Ces arguments peuvent expliquer pourquoi le Commentaire<br />

22 PA I, art. 51(3) ; PA II, art. 13(3).<br />

23 Voir Document n° 53, CICR, Guide interprétatif sur <strong>la</strong> notion de participation directe aux hostilités].

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