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PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR : aussi l’importance des médias pour l’avenir des militaires canadiens. Je soutiens que la timidité médiatique des principaux généraux et amiraux représente une lacune au niveau de leur leadership, puisqu’en fait ils abandonnent l’un des principaux rôles relevant de leurs fonctions. Bien sûr, un chef d’état-major de la Défense nommé par le premier ministre est obligé de toujours mesurer soigneusement ses paroles en public, surtout en évoquant la politique de défense du gouvernement en place, mais il ne doit pas pour autant se défiler devant les médias, comme ce fut le cas pour un si grand nombre d’entre eux au cours des deux dernières décennies. Malgré l’obligation de respecter la discipline, un chef d’état-major de la Défense pourrait avoir une beaucoup plus grande visibilité et devenir un personnage éminent aux yeux des citoyens, afin de mettre en valeur les nombreux apports positifs que procurent à notre pays les membres des Forces canadiennes, tant chez nous qu’à l’étranger. Les titulaires jouent déjà ce rôle sur plusieurs plans, mais ils ne sont pas à la hauteur par rapport au volet public de cette fonction, à savoir représenter à l’avant-scène l’ensemble des Forces canadiennes. Les leaders militaires canadiens auraient tout intérêt à se montrer plus dynamiques avec les médias, comme en témoignent le succès retentissant de la formule appliquée par l’armée de terre qui a d’intégrer à titre expérimental des reporters aux troupes en Afghanistan, ainsi que les bons coups en relations publiques qu’a permis la politique américaine et britannique d’intégration de journalistes dans les unités militaires durant l’opération Iraqi Freedom. Voici un exemple qui illustre les possibilités en la matière. Quand le groupement tactique canadien a été déployé à Kaboul à l’été 2003, les Forces canadiennes s’employaient depuis plusieurs années à trouver un nouveau modèle de 5 véhicule utilitaire léger à roues pour remplacer les Iltis vieillissants et dans une large mesure mal adaptés, sans s’éterniser à attendre une décision finale (et à plus forte raison un vrai véhicule). Peu après que les premiers journalistes intégrés aux unités eurent commencé à accompagner le groupement tactique lors de patrouilles menées à partir du Camp Julien, des reportages à propos du taux de défaillances épouvantable de ces véhicules dans la poussière et la chaleur caractéristiques de ce pays ont fait leur apparition dans les médias. D’autres topos ont suivi, décrivant l’âge des véhicules, leur manque de fiabilité, les CHAPITRE Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership militaire au Canada 87
88 CHAPITRE 5 PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR : implications politiques de leur acquisition et les coûts élevés subséquents. Les citoyens, qui observaient attentivement le déroulement de la mission en Afghanistan, étaient scandalisés, et la question a été soulevée au Parlement. Moins d’une semaine plus tard, le gouvernement a annoncé son intention d’acheter de nouveaux véhicules G-Wagen, dont les premiers tout neufs seraient livrés à temps pour la deuxième rotation des troupes à Kaboul. Si le chef des Forces canadiennes et les autres hauts-gradés occupaient une plus grande place sur la scène publique et médiatique, on n’obtiendrait peut-être pas d’aussi bons résultats par rapport à l’ensemble du budget de la défense, mais cela contribuerait à sensibiliser la population canadienne au sujet de nos militaires et à mieux les informer concernant leurs missions et leurs fonctions, ce qui à long terme pourrait être avantageux. Mais plus important encore, une telle attitude donnerait de l’encouragement aux militaires, surchargés de travail et mal appréciés, sachant que quelqu’un au sommet de la pyramide part à leur défense. Comme l’aurait affirmé mon ancien mentor et Némésis de toujours, l’adjudant Hominiuk, c’est ce qui constitue le fondement même du leadership. Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership militaire au Canada
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aussi l’importance des médias pour l’avenir des militaires canadiens. Je<br />
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représente une lacune au niveau de leur leadership, puisqu’en fait ils<br />
abandonnent l’un des principaux rôles relevant de leurs fonctions.<br />
Bien sûr, un chef d’état-major de la Défense nommé par le premier<br />
ministre est obligé de toujours mesurer soigneusement ses paroles en<br />
public, surtout en évoquant la politique de défense <strong>du</strong> <strong>gouvernement</strong> en<br />
place, mais il ne doit pas pour autant se défiler devant les médias,<br />
comme ce fut le cas pour un si grand nombre d’entre eux au cours des<br />
deux dernières décennies. Malgré l’obligation de respecter la discipline,<br />
un chef d’état-major de la Défense pourrait avoir une beaucoup plus<br />
grande visibilité et devenir un personnage éminent aux yeux des<br />
citoyens, afin de mettre en valeur les nombreux apports positifs que<br />
procurent à notre pays les membres des Forces canadiennes, tant chez<br />
nous qu’à l’étranger. Les titulaires jouent déjà ce rôle sur plusieurs plans,<br />
mais ils ne sont pas à la hauteur par rapport au volet public de cette<br />
fonction, à savoir représenter à l’avant-scène l’ensemble des Forces<br />
canadiennes.<br />
Les leaders militaires canadiens auraient tout intérêt à se montrer<br />
plus dynamiques avec les médias, comme en témoignent le succès<br />
retentissant de la formule appliquée par l’armée de terre qui a<br />
d’intégrer à titre expérimental des reporters aux troupes en Afghanistan,<br />
ainsi que les bons coups en relations publiques qu’a permis la politique<br />
américaine et britannique d’intégration de journalistes dans les unités<br />
militaires <strong>du</strong>rant l’opération Iraqi Freedom. Voici un exemple qui<br />
illustre les possibilités en la matière. Quand le groupement tactique<br />
canadien a été déployé à Kaboul à l’été 2003, les Forces canadiennes<br />
s’employaient depuis plusieurs années à trouver un nouveau modèle de 5<br />
véhicule utilitaire léger à roues pour remplacer les Iltis vieillissants<br />
et dans une large mesure mal adaptés, sans s’éterniser à attendre une<br />
décision finale (et à plus forte raison un vrai véhicule). Peu après que<br />
les premiers journalistes intégrés aux unités eurent commencé à<br />
accompagner le groupement tactique lors de patrouilles menées à partir<br />
<strong>du</strong> Camp Julien, des reportages à propos <strong>du</strong> taux de défaillances<br />
épouvantable de ces véhicules dans la poussière et la chaleur caractéristiques<br />
de ce pays ont fait leur apparition dans les médias. D’autres topos<br />
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