Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
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74<br />
CHAPITRE 4<br />
PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />
précis dans l’immense territoire nordique non défen<strong>du</strong> <strong>du</strong> <strong>Canada</strong>, en<br />
laissant de côté l’aspect des coûts considérables qu’impliquent son<br />
acquisition et son entretien. On aurait pu croire (et c’était évidemment<br />
le cas <strong>du</strong> député) qu’il est simple et facile d’émettre des hypothèses. Il<br />
est frustrant de constater qu’un haut-gradé n’a même pas pu, ou voulu,<br />
dissocier un seul instant l’équipement des coûts correspondants. Son<br />
incapacité ou son refus délibéré de livrer une opinion professionnelle sur<br />
les avantages opérationnels d’une flotte de sous-marins nucléaires semble<br />
attribuable à la crainte qu’une opinion favorable à la seconde<br />
option, même sur un plan purement théorique, aurait constitué pour le<br />
<strong>gouvernement</strong> <strong>du</strong> <strong>Canada</strong> un engagement d’en faire l’acquisition.<br />
Dans les deux cas précédents, ces velléités d’empêcher les parlementaires<br />
et les citoyens de s’informer sur des aspects clés de la politique de<br />
défense illustrent un aspect malsain de la culture qui caractérise le<br />
milieu de la sécurité <strong>du</strong> <strong>Canada</strong>. Quand des parlementaires mettent en<br />
lumière des tentatives d’esquive semblables, cela ne peut que miner la<br />
confiance de la population envers les hauts dirigeants militaires.<br />
Le refus des leaders militaires de fournir des analyses et des opinions<br />
professionnelles devant le Parlement a eu un effet de choc sur les<br />
organismes de recherche, qui comptent eux aussi sur les témoignages<br />
d’experts pour mieux informer les décideurs civils et les citoyens<br />
ordinaires. Bien que la culture civilo-militaire qui sévit au ministère de<br />
la Défense nationale semble quasi immuable, elle ne saurait justifier le<br />
climat de crainte qui retient les officiers supérieurs de s’exprimer<br />
<strong>fra</strong>nchement, si bien qu’ils font ainsi passer les règles organisationnelles<br />
ou la rectitude politique avant les intérêts des citoyens en matière de<br />
sécurité nationale.<br />
Ces études de cas ne visent pas à présenter le plus large éventail<br />
possible d’expériences qu’ont connues l’ensemble des analystes et autres<br />
intervenants. D’ailleurs, le rapport final de l’ombudsman sortant traite<br />
abondamment des effets de la bureaucratisation à la Défense nationale<br />
et cite des exemples de hauts-gradés qui ont apparemment trahi la<br />
confiance des échelons inférieurs à leur endroit 20 . Les relations directes<br />
que nous avons nous-même eues avec les dirigeants militaires ont été<br />
essentiellement fructueuses, et ces derniers répondaient de façon<br />
positive à nos demandes de renseignements et de communication avec<br />
Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />
militaire au <strong>Canada</strong>