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PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR : permettre aux représentants de l’institut de rencontrer des décideurs de haut niveau et à leur montrer de l’équipement délicat. Au cours de la séance d’information, les analystes et les officiers supérieurs ont convenu officieusement que la Marine n’avait pas suffisamment fait connaître à la population son mandat et ses derniers succès opérationnels. Par rapport à la tragédie du Chicoutimi, nous avons nous-même fait remarquer que les autorités navales auraient pu transmettre aux journalistes les coordonnées de sous mariniers ayant pris récemment leur retraite, afin que ces derniers puissent offrir leurs points de vue sur l’incident même et sur les risques que comportent les opérations sous-marines courantes. Les participants ont admis qu’un plus grand nombre d’analystes bien informés aurait permis de mieux éclairer et de rassurer la population. Au moment de rédiger le présent chapitre, la cause de l’incendie ainsi que la conduite des chefs de la Marine et celle du commandant du sousmarin faisaient toujours l’objet d’un examen 17 . Cependant, dans le sillage de l’accident, et en butte à des critiques constantes concernant les priorités d’achats, les hauts responsables de la Marine ont consenti aux médias le privilège de communiquer avec les marins et de visiter les installations, si bien que les représentants de l’Institut canadien d’Études stratégiques et ceux d’autres organisations ont pu accomplir plus facilement leur tâche à un moment où les médias et les citoyens avaient grandement besoin d’analyses éclairées. La volonté apparente des officiers supérieurs de procéder à une autocritique constructive de leurs propres activités d’affaires publiques mérite d’être soulignée, surtout si on tient compte de la propension bien connue du sousministre adjoint (Affaires publiques) à garder jalousement secrets les renseignements susceptibles de nuire, même de façon négligeable, à l’image du gouvernement. Pourtant, on continue à observer des entorses au pacte qui relie les militaires canadiens et les citoyens qu’ils ont le devoir de servir—et cela se produit habituellement à Ottawa, là où on retrouve un plus grand nombre de hauts-gradés. Dans son rapport de 2003 intitulé Pour 130 dollars de plus, le Comité permanent de la défense et de la sécurité du Sénat a sonné l’alarme quant à la vitalité institutionnelle des Forces canadiennes, concluant que la qualité du leadership militaire au Canada CHAPITRE 4 Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership militaire au Canada 71

72 CHAPITRE 4 PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR : laisse à désirer au moment où on en a le plus urgent besoin. Le Comité permanent note ce qui suit : On [des témoins] nous a dit à plusieurs reprises à quel point il était décourageant pour les membres des forces armées canadiennes d’avoir à écouter les politiciens présenter une belle image de l’armée. Les simples soldats estiment que certains chefs militaires « font semblant » publiquement pour faire plaisir aux politiciens... Les membres du Comité n’ont pas toujours été convaincus que les officiers supérieurs et les bureaucrates qui témoignaient devant eux étaient parfaitement francs 18 . Ces impressions troublantes se dégagent des témoignages touchant plusieurs aspects dont la qualité de vie des militaires, la qualité du matériel et la cadence des opérations. En esquivant les questions des membres du Comité, les officiers supérieurs laissaient entendre qu’une telle franchise serait allée à l’encontre de leur obligation d’appuyer les politiques du gouvernement élu. Des commentaires émis subséquemment par des sénateurs montrent leur frustration devant une telle attitude; ils ont rappelé que le Comité (et par extension les citoyens attentifs, dont nous-même) ne peut pas s’acquitter de son mandat dans un contexte marqué par la dissimulation. Le rapport conclut : Le lieutenant-général Mike Jeffrey, [alors] chef de l’armée canadienne, s’est plaint du manque de ressources pour pouvoir soutenir le large éventail de tâches auxquelles l’armée doit faire face. Le vice-amiral Ron Buck, chef de la marine canadienne, a tenté d’obtenir un soutien pour procéder de toute urgence au renouveau de l’armée canadienne. Le général Ray Hénault, [ancien] chef d’état-major de la Défense, a déclaré que la situation n’était plus viable. Mais ce ne sont que de faibles gémissements, couverts par la clameur qui monte de la tribune où sont débattues les politiques des pouvoirs publics; ce qu’il faut, c’est un véritable vacarme. Les voix les plus tonitruances de l’armée semblent se taire par loyauté mal placée 19 . Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership militaire au Canada

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CHAPITRE 4<br />

PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />

laisse à désirer au moment où on en a le plus urgent besoin. Le Comité<br />

permanent note ce qui suit :<br />

On [des témoins] nous a dit à plusieurs reprises à quel point<br />

il était décourageant pour les membres des forces armées<br />

canadiennes d’avoir à écouter les politiciens présenter une<br />

belle image de l’armée. Les simples soldats estiment que<br />

certains chefs militaires « font semblant » publiquement pour<br />

faire plaisir aux politiciens... Les membres <strong>du</strong> Comité n’ont<br />

pas toujours été convaincus que les officiers supérieurs et<br />

les bureaucrates qui témoignaient devant eux étaient<br />

parfaitement <strong>fra</strong>ncs 18 .<br />

Ces impressions troublantes se dégagent des témoignages touchant<br />

plusieurs aspects dont la qualité de vie des militaires, la qualité <strong>du</strong><br />

matériel et la cadence des opérations. En esquivant les questions des<br />

membres <strong>du</strong> Comité, les officiers supérieurs laissaient entendre qu’une<br />

telle <strong>fra</strong>nchise serait allée à l’encontre de leur obligation d’appuyer les<br />

politiques <strong>du</strong> <strong>gouvernement</strong> élu.<br />

Des commentaires émis subséquemment par des sénateurs montrent leur<br />

frustration devant une telle attitude; ils ont rappelé que le Comité<br />

(et par extension les citoyens attentifs, dont nous-même) ne peut pas<br />

s’acquitter de son mandat dans un contexte marqué par la dissimulation.<br />

Le rapport conclut :<br />

Le lieutenant-général Mike Jeffrey, [alors] chef de l’armée<br />

canadienne, s’est plaint <strong>du</strong> manque de ressources pour pouvoir<br />

soutenir le large éventail de tâches auxquelles l’armée doit<br />

faire face. Le vice-amiral Ron Buck, chef de la marine canadienne,<br />

a tenté d’obtenir un soutien pour procéder de toute<br />

urgence au renouveau de l’armée canadienne. Le général Ray<br />

Hénault, [ancien] chef d’état-major de la Défense, a déclaré<br />

que la situation n’était plus viable. Mais ce ne sont que de<br />

faibles gémissements, couverts par la clameur qui monte de la<br />

tribune où sont débattues les politiques des pouvoirs publics;<br />

ce qu’il faut, c’est un véritable vacarme. Les voix les plus tonitruances<br />

de l’armée semblent se taire par loyauté mal placée 19 .<br />

Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />

militaire au <strong>Canada</strong>

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