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PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR : courante qui consiste à ajouter un avis de non responsabilité 5 aux opinions de l’auteur ou de l’orateur. On aura donc parfaitement raison de dire que les groupes de réflexion se situent au point médian d’un processus bidirectionnel qui, d’une part, informe les citoyens et, d’autre part, fournit des avis aux dirigeants politiques (et militaires). Dans ce rôle d’intermédiaires, ils occupent pratiquement le même espace politique que les médias : ils interprètent ou ils racontent. L’expertise d’un groupe de réflexion qui se lance dans l’arène publique pour défendre une cause peut ne pas être remise en question, mais sa crédibilité risque d’en souffrir aux yeux des citoyens attentifs qui sont conscients, voire méfiants, de son programme d’action. Les quelques groupes de réflexion qui s’intéressent aux questions de défense et de sécurité nationale au Canada peuvent difficilement être classés comme partisans ou non partisans. Selon certains, cette dernière désignation ne s’applique tout simplement pas, puisque ces organismes sont tous en faveur du maintien d’un potentiel militaire canadien. Là où ils ne s’entendent pas, c’est sur le rôle que les Forces canadiennes devraient à leur avis jouer dans l’architecture globale de la sécurité du pays. Certains groupes de réflexion envisagent pour les militaires canadiens une participation robuste sur la scène internationale, alors que d’autres souhaitent que la force de leur présence n’occupe que la sphère nationale. D’autres encore limiteraient le mandat des Forces canadiennes à des fonctions constabulaires ou même à des tâches en dehors des combats 6 . Pour trouver des groupes de réflexion qui prônent l’abolition totale des forces armées canadiennes, il faut regarder ailleurs que chez ceux qui se spécialisent dans les affaires militaires. 4 Quelle que soit leur orientation institutionnelle ou politique, les groupes de réflexion renseignent les citoyens sur les questions de défense par divers moyens, par exemple en organisant des activités publiques ou privées (notamment des conférences, des colloques et des exposés), en publiant des documents internes, en fournissant les témoignages d’experts à la demande du gouvernement et en présentant des analyses sur les ondes des médias ou dans la presse écrite. Parmi les sujets susceptibles d’attirer leur attention, mentionnons les événements dont la cause échappe au contrôle des décideurs canadiens comme les attaques CHAPITRE Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership militaire au Canada 65

66 CHAPITRE 4 PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR : du 11 septembre 2001 survenues à New York ou la décision du gouvernement américain de déclarer la guerre au régime irakien de Saddam Hussein en 2003 7 . Toutefois, le présent chapitre porte essentiellement sur les décisions prises par les leaders militaires canadiens. Les décisions militaires peuvent prendre plusieurs formes; elles touchent les aspects liés à la stratégie nationale, la conception des opérations et l’utilisation tactique des forces engagées sur le terrain, de même qu’une multitude d’activités de soutien allant de l’administration, de la formation et du perfectionnement professionnel jusqu’aux méthodes d’approvisionnement. Au cours des dernières années, les relations civilo-militaires (y compris les relations avec les médias) ont été mises à l’avant-scène, les journalistes ayant découvert la présumée culture du secret qui prévaudrait au ministère de la Défense nationale à la suite du scandale somalien, et assaillant les autorités militaires pour avoir des informations qui ne peuvent être obtenues qu’en vertu de la Loi sur l’accès à l’information 8 . Étant donné que les décisions sont par nature des actions humaines et qu’elles visent à appuyer des objectifs politiques ou stratégiques, elles servent en quelque sorte de baromètre pour évaluer la qualité du leadership militaire au Canada. J’entends par « leadership » l’incarnation d’une éthique militaire saine (servir le pays avant ses propres intérêts) et la promotion de valeurs fondamentales traditionnelles comme la loyauté, le courage et l’intégrité. Ces qualités se traduisent par des décisions défendables à la fois sous l’angle militaire et politique (autrement dit compatibles avec les intérêts et les valeurs qu’affichent les citoyens canadiens et leurs représentants élus). Ce n’est pas facile de juger la valeur des leaders militaires en examinant si leurs décisions ont des conséquences compatibles ou non avec les traditions libérales et démocratiques. Les décisions touchant l’une ou l’autre des questions militaires évoquées précédemment ne sont pas l’apanage des officiers supérieurs. D’ailleurs, il est parfois difficile de retracer l’origine réelle d’une décision donnée, dans un contexte décisionnel autant ramifié qu’opaque. Par exemple, l’achat d’un type d’équipement précis a-t-il été décidé par les responsables civils ou militaires? Quand on a choisi de limiter pour les médias l’accès aux membres de la 2 e Force opérationnelle interarmées durant sa période Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership militaire au Canada

PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />

courante qui consiste à ajouter un avis de non responsabilité 5 aux<br />

opinions de l’auteur ou de l’orateur.<br />

On aura donc parfaitement raison de dire que les groupes de réflexion se<br />

situent au point médian d’un processus bidirectionnel qui, d’une part,<br />

informe les citoyens et, d’autre part, fournit des avis aux dirigeants<br />

politiques (et militaires). Dans ce rôle d’intermédiaires, ils occupent<br />

pratiquement le même espace politique que les médias : ils interprètent<br />

ou ils racontent. L’expertise d’un groupe de réflexion qui se lance dans<br />

l’arène publique pour défendre une cause peut ne pas être remise en<br />

question, mais sa crédibilité risque d’en souffrir aux yeux des citoyens<br />

attentifs qui sont conscients, voire méfiants, de son programme<br />

d’action.<br />

Les quelques groupes de réflexion qui s’intéressent aux questions de<br />

défense et de sécurité nationale au <strong>Canada</strong> peuvent difficilement être<br />

classés comme partisans ou non partisans. Selon certains, cette dernière<br />

désignation ne s’applique tout simplement pas, puisque ces organismes<br />

sont tous en faveur <strong>du</strong> maintien d’un potentiel militaire canadien. Là où<br />

ils ne s’entendent pas, c’est sur le rôle que les Forces canadiennes<br />

devraient à leur avis jouer dans l’architecture globale de la sécurité <strong>du</strong><br />

pays. Certains groupes de réflexion envisagent pour les militaires canadiens<br />

une participation robuste sur la scène internationale, alors que<br />

d’autres souhaitent que la force de leur présence n’occupe que la sphère<br />

nationale. D’autres encore limiteraient le mandat des Forces<br />

canadiennes à des fonctions constabulaires ou même à des tâches en<br />

dehors des combats 6 . Pour trouver des groupes de réflexion qui prônent<br />

l’abolition totale des forces armées canadiennes, il faut regarder ailleurs<br />

que chez ceux qui se spécialisent dans les affaires militaires.<br />

4<br />

Quelle que soit leur orientation institutionnelle ou politique, les<br />

groupes de réflexion renseignent les citoyens sur les questions de défense<br />

par divers moyens, par exemple en organisant des activités publiques ou<br />

privées (notamment des conférences, des colloques et des exposés), en<br />

publiant des documents internes, en fournissant les témoignages<br />

d’experts à la demande <strong>du</strong> <strong>gouvernement</strong> et en présentant des analyses<br />

sur les ondes des médias ou dans la presse écrite. Parmi les sujets susceptibles<br />

d’attirer leur attention, mentionnons les événements dont la<br />

cause échappe au contrôle des décideurs canadiens comme les attaques CHAPITRE<br />

Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />

militaire au <strong>Canada</strong><br />

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