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Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada

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56<br />

CHAPITRE 3<br />

PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />

militaire, mais un aspect résolument nouveau est le fait qu’aujourd’hui,<br />

la population canadienne est beaucoup plus é<strong>du</strong>quée qu’autrefois. En<br />

général, quatre fois plus de Canadiens poursuivent de nos jours des<br />

études postsecondaires qu’il y a trente ou quarante ans. De plus, la<br />

tendance des gens à croire toutes sortes de « balivernes » ou à accepter<br />

aveuglément une version particulière des faits diminue en général<br />

de façon directement proportionnelle à l’augmentation <strong>du</strong> niveau de<br />

scolarité. Ainsi, plus les militaires <strong>du</strong> rang sont articulés, expérimentés<br />

et é<strong>du</strong>qués, plus ils sont susceptibles de se montrer cyniques quand ils<br />

entendent de la part de leurs leaders des « explications factuelles » et<br />

des « opinions » qu’ils savent pour le moins discutables. Trop souvent,<br />

les leaders militaires émettent de telles déclarations et opinions quand<br />

ils essaient (selon la pratique consistant à « composer avec ») soit de<br />

dissimuler la réalité, soit d’éviter un conflit ouvert avec les dirigeants<br />

politiques <strong>du</strong> pays.<br />

Toutefois, c’est le manque total de raffinement dans les rapports avec les<br />

autorités civiles qui représente la plus grave faiblesse au sommet de la<br />

hiérarchie militaire. Autrement dit, les leaders militaires canadiens sont<br />

trop enclins à approuver les politiques partisanes <strong>du</strong> <strong>gouvernement</strong>, trop<br />

désireux de protéger leurs maîtres politiques et de ramasser les pots<br />

cassés en cas d’échec, et trop portés à acquiescer aux décisions <strong>du</strong> régime<br />

en place même s’ils les jugent certainement irrationnelles voire<br />

dangereuses. Il est vrai que dans une société démocratique, le pouvoir<br />

civil doit prévaloir sur le pouvoir militaire et diriger les forces armées, et<br />

qu’au bout <strong>du</strong> compte, les leaders militaires doivent s’incliner devant<br />

l’autorité civile. Cependant, au <strong>Canada</strong>, ces derniers ont tendance à<br />

confondre leur mandat de servir le <strong>gouvernement</strong> (en fournissant<br />

des forces armées professionnelles et en donnant des conseils sur les<br />

questions militaires, selon les directives de l’État) et le fait de se mettre<br />

politiquement à la solde <strong>du</strong> <strong>gouvernement</strong> de l’heure. Dans le premier<br />

cas, il s’agit d’une obligation professionnelle, alors que dans le deuxième<br />

cas, c’est une entorse au devoir professionnel. Et pourtant, les leaders<br />

militaires <strong>du</strong> <strong>Canada</strong> s’empressent d’acclamer servilement les actions et<br />

décisions <strong>du</strong> <strong>gouvernement</strong>.<br />

Cette attitude de soumission inconditionnelle, et même de soutien, face<br />

à des mesures assurément nuisibles tant pour les militaires eux-mêmes<br />

que pour le mandat des Forces canadiennes de défendre le pays, se<br />

Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />

militaire au <strong>Canada</strong>

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