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Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada

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296<br />

APPENDICE D<br />

PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />

lorsque leurs premières affirmations - selon lesquelles nombre<br />

des problèmes les plus graves étaient <strong>du</strong>s à « quelques mauvais<br />

éléments » - se sont effondrées, cette prise de position n'a rien<br />

d'honorable 12 .<br />

On a pu réentendre la même excuse des « quelques mauvais éléments »<br />

dans les plus hautes sphères de l’appareil militaire et <strong>du</strong> <strong>gouvernement</strong><br />

des États-Unis quand a éclaté la nouvelle, transmise le 28 avril <strong>du</strong>rant<br />

l’émission 60 Minutes II à CBS, que des soldats américains avaient torturé<br />

et maltraité des prisonniers iraquiens à la prison d’Abu Ghraib. Les<br />

responsables de CBS News ont admis avoir reçu des appels pressants<br />

« <strong>du</strong> département de la Défense, et ultimement <strong>du</strong> chef de l’état-major<br />

interarmes, le général Richard Myers, pour qu’ils retardent la diffusion<br />

de l’information, vu les dangers et les tensions sur le terrain en Iraq » 13 .<br />

Ce réseau a obtempéré <strong>du</strong>rant deux semaines, jusqu’à ce que le risque de<br />

voir une agence d’information rivale lui voler le scoop l’ait obligé à diffuser<br />

le reportage et les images sensationnelles. Les soldats participant<br />

aux actes de torture ont prétexté qu’ils obéissaient aux ordres reçus,<br />

tandis que des opposants à la guerre blâmaient les leaders; citons<br />

notamment Mark Danner, qui a déclaré dans la New York Review<br />

of Books que « une bonne partie <strong>du</strong> blâme revient non pas aux<br />

commandants sur le terrain, mais plutôt aux leaders politiques à<br />

Washington qui, au lieu d’assumer un coût politique en admettant la<br />

nécessité d’envoyer plus de troupes – autrement dit leur mauvaise<br />

planification de la guerre et leur incapacité à convaincre la population<br />

de son bien-fondé – avaient décidé de « conserver le statu quo », au<br />

détriment des soldats sur le terrain et, en fin de compte, des Iraquiens<br />

qu’ils étaient chargés de « libérer » 14 .<br />

Même dans cette situation, les carences bien connues des troupes, soit<br />

des réservistes mal entraînés, ont suscité une certaine sympathie populaire.<br />

Les commentateurs des médias s’empressèrent d’accuser les commandants<br />

d’être à l’origine des erreurs ayant abouti à l’incident d’Abu<br />

Ghraib. Ces responsables, selon certains, incluaient le commandant en<br />

chef qui avait décidé, sur l’avis des conseillers à la Maison-Blanche, de<br />

priver les terroristes appréhendés de la protection offerte par la<br />

Convention de Genève, malgré la mise en garde des avocats militaires<br />

que cette modification « contribue à saper la culture militaire des États-<br />

Unis, qui repose sur le respect strict <strong>du</strong> droit de la guerre » 15 .<br />

Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />

militaire au <strong>Canada</strong>

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