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Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada

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PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />

des articles tirés d’autres journaux, même s’ils sont authentiques » 2 .<br />

Dans la course aux nouvelles sur ce conflit, d’autres journaux<br />

londoniens ont aussi envoyé des correspondants sur place, et Delane a<br />

alors convaincu son meilleur journaliste, William Howard Russell, d’accompagner<br />

les troupes, en lui promettant qu’il serait de retour au pays<br />

au bout de quelques mois; mais il n’est rentré que deux ans plus tard,<br />

parce que la guerre avait <strong>du</strong>ré plus longtemps que les prévisions des<br />

chefs militaires et politiques. Russell, un fervent patriote appuyant la<br />

guerre et les troupes, n’était pas officiellement intégré au contingent,<br />

mais on tolérait sa présence vu qu’il appartenait à la même classe sociale<br />

que les officiers, et sa verve de journaliste poussait les soldats à<br />

s’exprimer. Il envoyait à Delane des dépêches sous forme de lettres.<br />

Celles-ci étaient publiées anonymement, et les rédacteurs s’en inspiraient<br />

pour des éditoriaux, ou encore, Delane les distribuait à des<br />

membres influents <strong>du</strong> Parlement et de la société. Les dépêches de<br />

Russell fourmillaient d’exemples d’incompétence et de mauvaise<br />

planification de la part des autorités militaires, et il a demandé<br />

confidentiellement à Delane « est-ce que je dois révéler ces horreurs ou<br />

bien tenir ma langue? » 3 Tandis que Russell rapportait d’autres échecs<br />

militaires, en butte à la rancoeur et à la colère des gens dont il dénonçait<br />

les erreurs, Delane lui a donné ce conseil : « Continuez comme avant<br />

à dire le plus possible la vérité, et laissez-nous le soin de faire des<br />

remarques dangereuses, puisque nous sommes à l’abri <strong>du</strong> danger » 4 .<br />

L’assaut conjugué <strong>du</strong> tandem journalistique correspondant aux<br />

reportages et aux éditoriaux, qui allait au bout <strong>du</strong> compte provoquer la<br />

chute <strong>du</strong> <strong>gouvernement</strong>, a aussi fait connaître au grand public la charge<br />

de la brigade légère. Le 25 octobre, Russell avait pu observer <strong>du</strong> sommet<br />

d’une colline les cavaliers britanniques charger, sans appui de l’artillerie,<br />

les batteries et l’infanterie russes. Par la suite, il a interrogé des survivants<br />

pour rédiger un compte ren<strong>du</strong> poussé de la campagne <strong>du</strong> 19 au<br />

28 octobre. Le 13 novembre, près de trois semaines après la tragédie, un<br />

éditorial dans The Times a évoqué « le splendide mais terrible sacrifice »<br />

consenti par « la brigade de cavalerie légère » au cours d’un épouvantable<br />

carnage, pendant que les cavaliers « fonçaient vers les batteries<br />

et s’en emparaient, sabraient les artilleurs et poursuivaient les Russes<br />

en chargeant... à travers cette vallée de la mort » 5 D<br />

. L’éditorialiste avait<br />

écrit en commentaire « le soldat britannique remplira son devoir, même<br />

au prix d’une mort certaine, et la pensée qu’il est la victime d’une erreur APPENDICE<br />

Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />

militaire au <strong>Canada</strong><br />

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