Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
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244<br />
APPENDICE A<br />
PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />
Il examine également le sujet de la« mise en situation » (p. 94-95) et étudie l’utilisation<br />
de la rhétorique comme stratégie de transmission des messages (p. 97).<br />
135 Iyengar et Simon, News Coverage of the Gulf Crisis and Public Opinion, p. 167-168.<br />
136 Iyengar et Simon prétendent que « le degré de rhétorique dans les discours présidentiels<br />
a apparemment contribué à influencer les opinions des citoyens. Lorsque le président<br />
s’adressait à la nation sur un problème particulier et que son discours était télédiffusé à<br />
l’échelle nationale, il pouvait ainsi stimuler l’intérêt de la population, quelle que soit l’importance<br />
accordée à ce problème dans les autres émissions de nouvelles (p. 169). Dans la<br />
même veine, Richard Halloran affirme que les militaires exercent une influence appréciable<br />
sur les orientations des médias (« Soldiers and Scribblers: A Common Mission », dans<br />
Newsmen & National Defense: Is Conflict Inevitable?, Lloyd J. Matthews (dir.), Toronto,<br />
Brassey’s, 1991, p. 39-55). Des recherches plus récentes semblent confirmer les résultats<br />
des études antérieures. <strong>Voir</strong> le texte de Norman Solomon, « Mass Media: Aiding and<br />
Abetting Militarism », dans Masters of War: Militarism and Blowback in the Era of American<br />
Empire, Carl Boggs (dir.), New York, Routledge, 2003, p. 245-260. En particulier,<br />
Solomon écrit que les médias, en traitant des attaques <strong>du</strong> 11 septembre, se sont abstenus<br />
de fournir des éclaircissements sur le contexte historique, servant ainsi les objectifs politiques<br />
et militaires (p. 245). Les représentants des principaux médias se ralliaient autour<br />
<strong>du</strong> drapeau et recherchaient une gouverne <strong>du</strong> côté des élites. L’administration américaine<br />
a alors encouragé d’autres directeurs à excercer un contrôle sur leurs médias nationaux (p.<br />
247). De plus, le <strong>gouvernement</strong> a pour sa part in<strong>du</strong>it délibérément en erreur les médias et,<br />
par extension, la population (p. 251). Les dirigeants politiques ont pu ainsi contrôler les<br />
médias afin de conditionner l’opinion publique face à la situation en Iraq. Vu que les élites<br />
se prononçaient en faveur de la guerre, les médias ont transmis aux citoyens des signaux<br />
à propos de l’urgence et de la nécessité de faire la guerre (p. 253). C’est ce que voulaient<br />
les dirigeants politiques, et les médias ont suivi en convainquant les gens d’appuyer cet<br />
objectif. Quand des médias, des groupes ou des particuliers osaient contester la version<br />
officielle, on s’empressait de les qualifier de sympathisants terroristes ou de traîtres (p.<br />
253-254). Des sondages ont été commandés pour jauger l’opinion publique, et aussi pour<br />
mesurer l’efficacité des moyens de manipulation médiatiques. Ces sondages ont aussi servi<br />
à « conditionner » et, d’après Solomon, à « façonner les pensées... et les perceptions de la<br />
plupart des gens » (p. 256). Le recours à la formule à choix multiple pour bon nombre des<br />
questions favorise en soi les réponses biaisées. La formulation de ces questions permet de<br />
souffler les réponses voulues (p. 257). L’auteur ajoute que les sondeurs choisissent<br />
soigneusement les mots pour ré<strong>du</strong>ire l’anxiété des répondants, en utilisant par exemple le<br />
mot défense plutôt que guerre. Le nom des opérations est choisi de façon à rassurer la population,<br />
par exemple opération Just Cause (p. 258). L’ouvrage de William E. Edom et<br />
Robert Dujarrie, America’s Inadvertent Empire, New Haven, Connecticut, Yale University<br />
Press, 2004, propose une théorie semblable. Selon les auteurs, des dirigeants étrangers se<br />
servent des médias pour orienter l’opinion publique nationale, espérant ainsi influencer<br />
les décisions <strong>gouvernement</strong>ales. Edom et Dujarrie postulent l’existence d’un lien de<br />
symbiose : les ministres et les hauts représentants des <strong>gouvernement</strong>s étrangers comptent<br />
Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />
militaire au <strong>Canada</strong>