Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
214<br />
APPENDICE A<br />
PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />
gens à s’interroger sur les coûts de l’intervention militaire dans la région<br />
<strong>du</strong> Golfe, ou que « les citoyens réagissaient ainsi à la détérioration des<br />
conditions économiques » 139 .<br />
Orientation : pour analyser cet aspect, Iyengar et Simon se sont basés<br />
sur les résultats des sondages postélectoraux dans le cadre des études sur<br />
les élections américaines pour les années 1988, 1990 et 1991. D’après<br />
leurs constatations, à mesure que la couverture médiatique de la crise <strong>du</strong><br />
Golfe augmentait, les répondants considéraient de plus en plus cette<br />
question comme un enjeu important de la politique étrangère. Les<br />
citoyens attribuant dans une large mesure à leur président la responsabilité<br />
de la situation économique, un changement au niveau de l’intérêt<br />
collectif se tra<strong>du</strong>it en principe par un revirement dans l’opinion<br />
publique. Par conséquent, avant la guerre, à une époque où les gens se<br />
souciaient davantage de l’économie, les difficultés économiques<br />
faisaient baisser la popularité <strong>du</strong> président 140 . Cependant, les auteurs<br />
affirment que le président a vu sa popularité augmenter à mesure que le<br />
battage médiatique détournait leur attention vers la guerre et la<br />
politique étrangère. Sa façon de mener la guerre étant présentée sous un<br />
jour positif par les médias, les appuis favorables au président ont<br />
progressé de façon appréciable, avec une cote de popularité passant de<br />
60 % en 1988 à 64 % en 1990 et à 71 % en 1991 141 .<br />
Mise en situation : Iyengar et Simon expliquent que les réseaux de<br />
télévision ont couvert la guerre <strong>du</strong> Golfe épisodiquement plutôt que de<br />
façon approfondie et analytique 142 . Une mise en situation épisodique<br />
fait en sorte que les téléspectateurs attribuent « la responsabilité des<br />
problèmes nationaux non pas à des facteurs sociaux ou structurels, mais<br />
plutôt aux agissements de personnes ou de groupes en particulier » 143 .<br />
Par exemple, quand les médias diffusent des reportages sur la pauvreté<br />
et la criminalité dans une telle perspective, les téléspectateurs blâment<br />
les pauvres eux-mêmes pour leur situation. En revanche, si on leur<br />
présente aux nouvelles des analyses plus approfondies, complétées<br />
par des informations sur les dimensions sociales, économiques ou<br />
structurelles, les gens seront moins portés à attribuer la faute aux<br />
pauvres, et prendront en considération des problèmes plus généraux. En<br />
appliquant la formule de mise en situation épisodique pendant la crise<br />
<strong>du</strong> Golfe, les médias ont favorisé des réactions particulières.<br />
Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />
militaire au <strong>Canada</strong>