Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
212<br />
APPENDICE A<br />
PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />
Wall Street Journal a omis de publier un reportage sur les activités<br />
sexuelles parmi les troupes participant à la guerre <strong>du</strong> Golfe. Là encore,<br />
cela s’explique peut-être en partie par la soumission aux diktats de<br />
l’opinion publique et la crainte de représailles au cas où le journal aurait<br />
de cette façon terni la réputation des soldats 131 .<br />
Dans l’esemble, les médias n’ont guère, voire pas <strong>du</strong> tout, prêté leur voix<br />
aux mouvements pacifistes. Ce constat s’appuie sur les résultats d’un<br />
sondage indiquant un clivage de 80-20 % en faveur de la guerre. Mueller<br />
croit que si la guerre avait dégénéré, les médias auraient été portés<br />
« à suivre plutôt qu’à mener la charge des politiciens et citoyens<br />
mécontents ». Les résultats de plusieurs études laissent entendre que les<br />
taux de perte influençaient beaucoup plus les citoyens que la couverture<br />
médiatique 132 . En analysant le pouvoir d’influence des médias sur<br />
la population, Mueller et d’autres chercheurs s’entendent sur le fait que<br />
« les reportages viennent simplement renforcer les croyances déjà<br />
ancrées chez les lecteurs et les téléspectateurs. » Il admet volontiers que<br />
certaines études « sont arrivées à la conclusion que les médias, la<br />
télévision en particulier » jouent un rôle pivot dans la canalisation des<br />
débats. Cependant, l’auteur rappelle avec insistance que « le cas de la<br />
guerre <strong>du</strong> Golfe nous oblige apparemment à remettre en question, ou<br />
<strong>du</strong> moins à mieux cerner l’idée que les médias exercent une grande<br />
influence, de façon indépendante, sur l’établissement des programmes<br />
d’action politique. » Après tout, souligne-t-il, les médias doivent tenir<br />
compte des « désirs de leurs clients qui contribuent en grande partie à<br />
dicter les règles <strong>du</strong> jeu (dans tous les sens) » 133 .<br />
Shanto Iyengar et Adam Simon croient que les médias influencent les<br />
perceptions des gens, alors que celles-ci n’influencent pas la couverture<br />
médiatique 134 . Ce serait plutôt le <strong>gouvernement</strong> et les médias qui conditionnent<br />
la façon dont les citoyens perçoivent les événements. Entre<br />
août 1990 et mars 1991, le tiers des bulletins de nouvelles à la télévision<br />
portaient sur la guerre en cours dans la région <strong>du</strong> Golfe. Selon un<br />
sondage Gallup réalisé à l’époque, 80 % des Américains restaient<br />
éveillés tard le soir pour capter les nouvelles concernant la crise <strong>du</strong> golfe<br />
Persique. Beaucoup de téléspectateurs regardaient CNN. Quelles<br />
ont été s’il y a lieu les répercussions de ce facteur sur l’évolution de<br />
l’opinion publique? Pour répondre à cette question, Iyengar et Simon<br />
décomposent en trois sections leur analyse de l’incidence des médias sur<br />
Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />
militaire au <strong>Canada</strong>