Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
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200<br />
APPENDICE A<br />
PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />
En fouillant encore une fois dans les documents d’archives, Hackett<br />
s’est ren<strong>du</strong> compte que certains médias avaient appliqué une autre<br />
méthode de mise en situation, c’est à dire prétendre que les dissidents<br />
ne représentaient pas la population, qu’ils étaient « déconnectés <strong>du</strong><br />
courant dominant aux plans social et politique ». Les auteurs des articles<br />
en question ne considéraient pas les manifestations antiguerre<br />
comme une forme légitime de démocratie 80 .<br />
Hackett affirme que les partis pris ou les reportages tendancieux ne sont<br />
pas l’apanage des « journaux ayant une orientation politique marquée »,<br />
expliquant que cela vient <strong>du</strong> fait que les citoyens étaient animés par un<br />
fort sentiment patriotique 81 . Il souligne également qu’un faible pourcentage<br />
des articles appuyait les manifestations antiguerre. Après un<br />
examen attentif, il a constaté que les journaux locaux avaient offert un<br />
éventail d’opinions plus équilibrées 82 , qui souvent contrebalançait les<br />
reportages sur les actions des partisans de la guerre, remplissant « un rôle<br />
d’observateur neutre des manifestations pour et contre la guerre ». Dans<br />
cette troisième catégorie d’articles, les pacifistes acquéraient une<br />
certaine légitimité 83 . Même en passant pour des traîtres ou des<br />
délinquants, les pacifistes se sont taillé une place au soleil, « ce qui a<br />
ouvert la voie pour l’expression <strong>du</strong> mécontentement contre l’État ».<br />
Ils auraient ainsi, selon Hackett, reçu suffisamment d’attention pour<br />
« obliger la Maison-Blanche à commenter leurs manifestations » 84 .<br />
En conclusion, l’auteur concède que les journalistes n’agissaient pas<br />
de leur plein gré, vu leur obligation de refléter les points de vue des<br />
« élites politiques, <strong>gouvernement</strong>ales et économiques ». Répondant à<br />
sa propre question – « Comment peut on interpréter la position des<br />
journalistes vis-à-vis l’État en temps de guerre? », il rejette en partie le<br />
modèle basé sur la propagande 85 . Son étude démontre selon lui qu’il y a<br />
toujours place pour la dissidence aux divers niveaux de la couverture<br />
médiatique 86 .<br />
S’intéressant plus spécifiquement aux nouvelles publiées par les grands<br />
journaux plutôt que par les journaux locaux, James Sadkovich réfléchit<br />
à la façon dont les médias américains influencent les opinions des<br />
citoyens à propos des événements internationaux, surtout grâce à leur<br />
position dominante à l’échelle mondiale. La transmission des nouvelles<br />
internationales principalement par trois grandes agences de presse (AP,<br />
Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />
militaire au <strong>Canada</strong>