Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada

Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada

publications.gc.ca
from publications.gc.ca More from this publisher
25.06.2013 Views

PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR : à refléter les différences sociales et culturelles existant aux États-Unis. Cette représentativité sociale a été accentuée encore plus pendant la guerre du Vietnam à la suite d’une hausse exponentielle des effectifs. Par ailleurs, la refonte des examens de sélection des recrues a permis l’incorporation de personnes issues des diverses couches de la société, y compris les strates sociales et économiques les plus basses 12 . Dans le sillage de la guerre du Vietnam, les militaires ont cessé graduellement de refléter le tissu social, à mesure que le fossé entre les deux entités se creusait à nouveau. À cause des tensions sociales, les citoyens avaient une piètre opinion des militaires en général. Ainsi, les autorités avaient opté pour une politique de recrutement davantage axée sur l’intégration raciale, d’où une cassure puisque la déségrégation était beaucoup moins avancée dans la société en général. L’intégration raciale a eu pour effet de diminuer globalement le prestige des militaires. De plus, l’expansion de la formation technique et la spécialisation croissante amorcées durant les décennies 1950 et 1960 se sont essoufflées, d’où « une transférabilité réduite entre les compétences militaires et civiles » 13 . Cela s’explique par l’automatisation progressive des métiers techniques (par exemple, les tâches d’un opérateur radio). En outre, les organisations militaires ont réduit le pourcentage de civils dans leurs rangs. Depuis les années 1950, on a cherché activement à diminuer les effectifs globaux « non actifs », comme les troupes de réserve. Or, les troupes non actives créaient un lien solide entre les militaires et la société. Il y a de bonnes chances pour que cette tendance se maintienne, vu l’évolution vers des guerres limitées, qui exigent « des unités combattantes très bien entraînées et maintenues dans un état de préparation élevé », bien que les difficultés auxquelles les Américains sont confrontés actuellement les aient obligés à puiser dans les effectifs de la Garde nationale et des troupes de réserve 14 . Néanmoins, la tendance à réduire la participation des civils ou le recours à des troupes non actives contribue à élargir le fossé entre les militaires et la population en général. L’opinion publique leur est devenue moins favorable à la suite des transformations survenues durant la dernière partie du XX e siècle. Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership militaire au Canada 187 APPENDICE A

188 APPENDICE A PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR : Moyens employés par les médias pour influencer la population Étant donné la malléabilité des relations entre les médias et la population, certains spécialistes analysent les tendances journalistiques en partant du fait qu’elles ont transformé radicalement le rôle joué par les médias dans la société, et entraîné de nouvelles obligations et d’autres influences dans les relations renouvelées entre les médias et les citoyens. Tout au long du XX e siècle, les fondements mêmes du journalisme ont changé et évolué suivant les tendances de l’heure, ou peut-être parfois en réaction aux événements 15 . En examinant l’aspect de l’objectivité des médias, le journaliste Walter McDayter apporte une distinction entre l’ancien et le nouveau type de journalisme. Les journalistes de la vieille école favorisent un style de rédaction objectif. L’objectivité consiste à faire abstraction de ses émotions, préjugés, opinions ou autres influences personnelles. Par contre, le nouveau journalisme mise sur les interprétations, les émotions et les opinions personnelles. Les principes modernes de la responsabilité journalistique préconisent des reportages qui permettent de « stimuler les idées, provoquer des réformes, éduquer et servir de catalyseur pour les interventions publiques » 16 . Cette réorientation coïncide avec les transformations plus vastes qui se produisent dans les communications de masse. Par exemple, pour que leurs topos soient diffusés, les reporters doivent rivaliser afin d’obtenir de l’espace pour leurs articles dans les journaux ou du temps d’antenne à la radio et à la télévision. Le sensationnalisme, bien que méthode méprisable, devient souvent indispensable dans un marché médiatique très concurrentiel 17 . Les titres provocateurs ou les mises en page osées créent un sensationnalisme qui contribue à capter l’attention des lecteurs ou des téléspectateurs et à augmenter le tirage ou les cotes d’écoute 18 . Dans un marché très compétitif, les journalistes ont à choisir parmi une foule de renseignements pour construire leurs reportages. Ce choix est davantage resserré par souci d’espace ou de temps d’antenne 19 . La direction tire volontiers profit des nouveaux principes : plus l’histoire est captivante, plus elle suscitera de réactions chez les auditoires. Les choix éditoriaux croissent à la mesure de la quantité d’informations disponibles. Dans le fond, la possibilité de choisir certains sujets alimente la concurrence et favorise ainsi les distorsions 20 . Les choix éditoriaux reflètent également les exigences plus nombreuses et les préférences des annonceurs, dont les médias dépendent pour accroître leurs recettes 21 . Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership militaire au Canada

188<br />

APPENDICE A<br />

PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />

Moyens employés par les médias pour influencer la population<br />

Étant donné la malléabilité des relations entre les médias et la population,<br />

certains spécialistes analysent les tendances journalistiques en partant<br />

<strong>du</strong> fait qu’elles ont transformé radicalement le rôle joué par les<br />

médias dans la société, et entraîné de nouvelles obligations et d’autres<br />

influences dans les relations renouvelées entre les médias et les citoyens.<br />

Tout au long <strong>du</strong> XX e siècle, les fondements mêmes <strong>du</strong> journalisme ont<br />

changé et évolué suivant les tendances de l’heure, ou peut-être parfois<br />

en réaction aux événements 15 . En examinant l’aspect de l’objectivité<br />

des médias, le journaliste Walter McDayter apporte une distinction<br />

entre l’ancien et le nouveau type de journalisme. Les journalistes de la<br />

vieille école favorisent un style de rédaction objectif. L’objectivité consiste<br />

à faire abstraction de ses émotions, préjugés, opinions ou autres<br />

influences personnelles. Par contre, le nouveau journalisme mise sur les<br />

interprétations, les émotions et les opinions personnelles. Les principes<br />

modernes de la responsabilité journalistique préconisent des reportages<br />

qui permettent de « stimuler les idées, provoquer des réformes, é<strong>du</strong>quer<br />

et servir de catalyseur pour les interventions publiques » 16 . Cette réorientation<br />

coïncide avec les transformations plus vastes qui se pro<strong>du</strong>isent<br />

dans les communications de masse. Par exemple, pour que leurs topos<br />

soient diffusés, les reporters doivent rivaliser afin d’obtenir de l’espace<br />

pour leurs articles dans les journaux ou <strong>du</strong> temps d’antenne à la radio et<br />

à la télévision. Le sensationnalisme, bien que méthode méprisable,<br />

devient souvent indispensable dans un marché médiatique très<br />

concurrentiel 17 . Les titres provocateurs ou les mises en page osées créent<br />

un sensationnalisme qui contribue à capter l’attention des lecteurs ou<br />

des téléspectateurs et à augmenter le tirage ou les cotes d’écoute 18 .<br />

Dans un marché très compétitif, les journalistes ont à choisir parmi une<br />

foule de renseignements pour construire leurs reportages. Ce choix est<br />

davantage resserré par souci d’espace ou de temps d’antenne 19 . La direction<br />

tire volontiers profit des nouveaux principes : plus l’histoire est captivante,<br />

plus elle suscitera de réactions chez les auditoires. Les choix éditoriaux<br />

croissent à la mesure de la quantité d’informations disponibles.<br />

Dans le fond, la possibilité de choisir certains sujets alimente la concurrence<br />

et favorise ainsi les distorsions 20 . Les choix éditoriaux reflètent<br />

également les exigences plus nombreuses et les préférences des annonceurs,<br />

dont les médias dépendent pour accroître leurs recettes 21 .<br />

Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />

militaire au <strong>Canada</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!