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Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada

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PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />

des soldats de leur unité en décidant des comportements qui sont<br />

acceptables ou inacceptables. À leur tour, les jeunes officiers doivent<br />

s’assurer que les valeurs des sous-officiers concordent avec celles<br />

des Forces canadiennes et de la société canadienne en général.<br />

Faute d’assurer que les ensembles de valeurs coïncident, il risque de<br />

se pro<strong>du</strong>ire des sous-cultures dans l’unité, entraînant par ricochet<br />

toutes sortes de comportements déviants, comme le démontre l’affaire<br />

somalienne.<br />

Selon moi, il va de soi que la culture et l’éthique officielles des FC ne<br />

sauraient justifier les actions décrites par l’adjudant. En racontant ces<br />

histoires, celui-ci s’est trouvé à présenter à ses interlocuteurs un autre<br />

modèle éthique, qui privilégie la cruauté, l’abus de pouvoir et le mépris<br />

des lois. Enrobé d’humour et transmis par un sous-officier, cet autre<br />

message devient d’autant plus convaincant pour les auditeurs puisque<br />

les valeurs sont remodelées de façon subtile. Ce qui était carrément<br />

inacceptable paraît maintenant amusant, et les gens acceptent plus<br />

volontiers les choses amusantes.<br />

En livrant impunément son petit numéro devant un officier supérieur,<br />

l’adjudant a en quelque sorte obtenu une approbation tacite pour son<br />

éthique déviante. Il redorait également son blason en parlant devant un<br />

journaliste dûment mandaté. De toute évidence, la situation est<br />

déplorable, mais cela soulève aussi une deuxième question, encore plus<br />

importante peut-être : pourquoi l’adjudant a-t-il osé raconter son<br />

histoire en présence d’un supérieur? Les autorités capables d’exercer un<br />

contrôle sur l’échelle des valeurs des membres des Forces canadiennes<br />

sont évidement les officiers. Chaque soldat, en entendant ces horreurs,<br />

aurait dû en principe les dénoncer, mais au bout <strong>du</strong> compte, il appartient<br />

aux officiers de veiller à ce que ce genre de chose ne se pro<strong>du</strong>ise<br />

pas. Comment se fait-il qu’un sous-officier expérimenté ait admis sans<br />

aucune gêne devant un officier qu’il avait enfreint plusieurs lois?<br />

L’adjudant ne voulait sans doute pas s’attirer des ennuis. Je pense qu’il<br />

savait qu’il tirait l’élastique jusqu’à la limite, mais c’était un type<br />

rationnel, et à mon avis, il était convaincu de pouvoir s’en tirer. Et<br />

malgré l’influence pernicieuse potentielle de ces anecdotes sur les jeunes<br />

soldats sous ses ordres, il avait raison : le lieutenant n’a pas voulu, ou n’a<br />

pas pu, l’interrompre. Ainsi, l’adjudant aurait bien évalué la situation et CHAPITRE 10<br />

Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />

militaire au <strong>Canada</strong><br />

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