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Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada

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PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />

congédiement, de lire de fausses déclarations devant des représentants<br />

des médias incré<strong>du</strong>les. Le capitaine de corvette Jeff Agnew était<br />

l’officier des affaires publiques chargé de traiter avec les médias le jour<br />

où le général Jean Boyle a ordonné à tous les membres des Forces<br />

canadiennes d’interrompre leur travail (<strong>du</strong>rant une journée complète)<br />

pour retrouver les dossiers manquants dans l’affaire somalienne. Les<br />

médias ont immédiatement tourné en ridicule cet exercice inutile,<br />

y voyant une parodie de relations publiques, et lui ont donné le sobriquet<br />

de « grande chasse aux oeufs de Pâques ». Le général Boyle, malgré<br />

l’avis de Jeff Agnew (« C’est de la foutaise! »), avait préparé un exposé<br />

sur vidéo indiquant aux troupes les endroits où il fallait rechercher les<br />

fichiers manquants. Boyle avait ajouté à la fin de son message un<br />

plaidoyer à la Nixon <strong>du</strong> genre « Je ne suis pas un escroc », et les<br />

bulletins de nouvelles nationaux ont ensuite largement diffusé la bande<br />

vidéo. Vu le battage médiatique suscité par cette chasse aux documents,<br />

Boyle a demandé ce matin-là à rencontrer le commandant Barry Frewer,<br />

patron de Jeff Agnew. Au cours de la rencontre, le général Boyle,<br />

furieux, a exigé que Frewer « le tire de ce guêpier, sinon, il allait<br />

congédier tous les officiers des affaires publiques et engager quelqu’un<br />

capable de le protéger ».<br />

Au bout <strong>du</strong> compte, la solution à ce problème consistait à supprimer<br />

l’ensemble de la section des affaires publiques, éliminant ainsi la<br />

tentation d’envoyer d’autres officiers (d’un grade inférieur) affronter les<br />

flèches des journalistes. Les hauts-gradés avaient fini par compter<br />

excessivement sur la centaine d’officiers de cette section pour représenter<br />

les Forces canadiennes en public. Or, c’est une des responsabilités<br />

qui va de pair avec les fonctions de commandement, et plus on poussera<br />

les officiers supérieurs à parler en leur propre nom, plus on pourra<br />

rétablir rapidement la crédibilité <strong>du</strong> ministère de la Défense nationale.<br />

De plus, grâce à leur formation et de par leur nature même, les soldats<br />

ont tendance à se montrer directs dans leurs communications, et même<br />

les sous-officiers subalternes apprennent à donner des séances<br />

d’information. Les journalistes apprécient les manières rudes et frustres<br />

des soldats combattants, et leurs fautes éventuelles sont largement<br />

compensées par le surcroît de confiance qui en découle. Aucun reporter<br />

ne veut s’adresser à un spécialiste de la manipulation médiatique s’il<br />

peut parler avec l’informateur à la source. CHAPITRE 9<br />

Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />

militaire au <strong>Canada</strong><br />

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