Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
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CHAPITRE 9<br />
PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />
funérailles. Tous, sauf Jean Chrétien qui a continué à faire <strong>du</strong> ski. Quand<br />
les Canadiens ont appris que notre premier ministre n’avait pas assisté à<br />
cette cérémonie de première importance, il y a eu comme on pouvait s’y<br />
attendre une levée de boucliers pour réclamer des explications.<br />
Le Cabinet <strong>du</strong> premier ministre n’a pas tardé à détourner les critiques<br />
contre les militaires. Selon son porte-parole, les responsables de la Force<br />
aérienne avaient négligé de faire les préparatifs nécessaires, d’où<br />
l’impossibilité pour le premier ministre de se rendre en Jordanie.<br />
L’argument massue était que « contrairement au président des États-<br />
Unis », le premier ministre <strong>du</strong> <strong>Canada</strong> n’a pas le luxe d’avoir à sa<br />
disposition permanente un gros-porteur <strong>du</strong> type « Air Force One ».<br />
Pour calmer le public et justifier cette position, on a ordonné au général<br />
Baril de convoquer à la hâte un point de presse pour dévoiler les fautes<br />
de la Force aérienne. Quoique les dents serrées, Baril a effectivement<br />
présenté des excuses au nom de ses troupes blâmées d’avoir mal servi le<br />
premier ministre dans ces circonstances. C’était un aveu très difficile<br />
pour Baril, d’autant plus que les allégations étaient manifestement<br />
fausses. En effet, prévoyant que Jean Chrétien assisterait aux funérailles<br />
<strong>du</strong> roi jordanien, les hauts-gradés de la Force aérienne ont fait le<br />
maximum pour assurer la disponibilité des ressources nécessaires au<br />
voyage. Un équipage d’aéronef était parti de Zagreb, en Croatie, pour se<br />
rendre par autobus jusqu’à Francfort, en Allemagne; on avait préparé un<br />
appareil Airbus à Trenton en Ontario; enfin, un avion à réaction<br />
Challenger attendait sur la piste à Vancouver, en Colombie-Britannique.<br />
La seule chose que n’ont pas fait les autorités militaires canadiennes,<br />
c’est envoyer une escouade de commandos de la 2 e Force opérationnelle<br />
interarmées pour ramener Chrétien de force depuis les pentes de ski de<br />
Whistler. Néanmoins, au nom de soldats qui avaient accompli leur<br />
devoir et même plus, Baril a présenté des excuses et permis ainsi au<br />
premier ministre de se tirer d’affaire. Le chef d’état-major de la Défense<br />
pourrait toujours se justifier en prétextant qu’il agissait ainsi par loyauté<br />
envers son chef politique, mais il n’en demeure pas moins que dans ce<br />
cas-ci, il a trahi la loyauté des troupes sous son propre commandement.<br />
En septembre 1999, il a fallu quatre essais pour envoyer un avion de<br />
transport C-130 Hercules de la Force aérienne <strong>du</strong> <strong>Canada</strong> jusqu’au Timor<br />
oriental, tandis qu’un second appareil est resté cloué pendant 11 jours<br />
aux îles Fidji en attendant la livraison de deux boulons. Ces appareils<br />
Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />
militaire au <strong>Canada</strong>