Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
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PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />
un communiqué improvisé affirmant que de Chastelain avait « voulu »<br />
démissionner, mais que le premier ministre Jean Chrétien avait décliné<br />
son offre. Malheureusement pour tous les intéressés, le texte <strong>du</strong> communiqué<br />
de presse montrait encore plus que de Chastelain n’était vraiment<br />
plus dans le coup. L’auteur <strong>du</strong> document avait par erreur désigné l’unité<br />
démantelée « Division aéroportée » au lieu de « Régiment »; or, tous<br />
ceux qui connaissent son souci maniaque <strong>du</strong> détail ont su immédiatement<br />
que de Chastelain n’aurait jamais laissé passer une telle erreur s’il<br />
avait pu jeter rien qu’un coup d’oeil sur la lettre avant sa diffusion.<br />
Le pire exemple peut-être de leadership dans l’histoire militaire<br />
canadienne remonte aux audiences publiques de la Commission<br />
d’enquête sur la Somalie tenues à l’été 1996. Bien que plusieurs des<br />
officiers appelés à témoigner se soient acquittés admirablement de cette<br />
tâche, le chef d’état-major de la Défense de l’époque, le général Jean<br />
Boyle, a livré une toute autre performance. Appelé à comparaître<br />
devant la commission à propos de sa participation présumée aux<br />
tentatives de falsification de documents clés, le général Boyle s’est<br />
empressé de porter tout le blâme sur ses subalternes. « Ils m’ont trompé »,<br />
a-t-il répon<strong>du</strong> aux questions directes concernant les tentatives de ses<br />
subordonnés immédiats de falsifier les communiqués de presse en question<br />
(en dépit <strong>du</strong> fait que sa propre signature figurait sur les documents).<br />
Les membres de la Commission d’enquête sur la Somalie n’ont pas tardé<br />
à tirer à boulet rouge sur le rejet par Boyle de ses responsabilités, et les<br />
médias ont bientôt emboîté le pas. Pendant des jours, Boyle s’est fait<br />
clouer au pilori par les journaux d’un bout à l’autre <strong>du</strong> pays, et moins de<br />
six semaines après son témoignage controversé, on l’a démis de ses<br />
fonctions de chef d’état-major de la Défense. Au moins dans ce cas-ci,<br />
le responsable a payé pour avoir manqué de loyauté envers ses troupes.<br />
En février 1999, il n’y a pas eu de protestations semblables à l’endroit <strong>du</strong><br />
chef d’état-major de la Défense Maurice Baril quand le premier ministre<br />
Jean Chrétien a omis d’assister aux funérailles nationales <strong>du</strong> roi Hussein<br />
de Jordanie. La nouvelle de l’agonie <strong>du</strong> roi Hussein faisait les<br />
manchettes depuis plusieurs jours, mais Chrétien a préféré profiter de<br />
vacances en famille pour faire <strong>du</strong> ski à Whistler, en Colombie-<br />
Britannique. Une fois le monarque décédé, les chefs d’État <strong>du</strong> monde<br />
entier se sont envolés immédiatement vers Amman pour assister aux CHAPITRE 9<br />
Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />
militaire au <strong>Canada</strong><br />
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