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PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR : savait pleurer. Par contre, Schmidt le pilote dévoyé a par la suite fait preuve d’une arrogance crasse en essayant de protéger sa peau. Les Américains se conduisent parfois de cette façon. Toutefois, au cours d’une visite ultérieure à la base américaine de Kandahar, les militaires auxquels j’ai parlé en tête-à-tête semblaient regretter sincèrement le fait qu’un des leurs avait commis une erreur aussi terrible. En 2004, Stogran a assumé le commandement du Groupe des opérations interarmées à Kingston. Il a récemment avoué que cela avait été « très difficile d’entrer dans le moule du QGDN. » Les hauts-gradés canadiens se sont toujours comportés selon des stéréotypes, de façon réservée et mesurée. Dès le début de ces nouvelles fonctions, Stogran s’est vite rendu compte qu’il n’était fait de cette étoffe; il a donc renoncé à faire des efforts pour se conformer à ces stéréotypes. C’est ce même type qui s’est presque fait « défiguré » en Afghanistan par un général canadien indigné que Strogan lui pose la question « Comment se fait-il que les généraux américains avec qui nous nous entretenons éveillent en nous un sentiment patriotique, contrairement à vous? » Plus tard, Strogan a eu une autre discussion avec des gros bonnets. Le journaliste de la télévision américain Peter Jennings avait demandé à l’interviewer. Le général (maintenant à la retraite) Maurice Baril, ancien chef d’état-major de la Défense, lui a dit qu’il ne pouvait pas aller à New York pour l’entrevue. Stogran a alors demandé aux autorités de donner cet ordre par écrit. L’entrevue avec Jennings s’est bien passée. Le moule conformiste des dirigeants est une toute autre affaire. Stogran n’a pas de temps à perdre avec les gens serviles. Il sait que l’autorité va de pair avec la puissance, dont certains abusent par un excès de zèle. Il est le premier à reconnaître que la gestion « à la pièce » est un phénomène endémique dans l’ensemble des Forces canadiennes. « Enseigner la façon de mener n’est pas la même chose qu’enseigner la microgestion », a-t-il déclaré. En matière de leadership, ce sont les perceptions qui comptent réellement. « Le plus important, ce sont les perceptions des subalternes. Au bout du compte, le leadership revient à influencer les subordonnés », a-t-il ajouté. D’autres ont prétendu que cela consiste aussi à influencer les supérieurs. Cela exige du courage, tant dans la sphère militaire que dans le monde civil. Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership militaire au Canada 147 CHAPITRE 8
148 CHAPITRE 8 PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR : La liste des documents et des rapports sur l’état des forces armées canadiennes est très longue. Il y a eu beaucoup d’agitation à propos du Livre blanc sur la défense de 1994, qui ne concordait pas avec l’évolution de la guerre à l’échelle mondiale et qui n’a aboutit à rien. Je peux également mentionner le rapport de 2002 intitulé L’état de préparation du Canada sur les plans de la sécurité et de la défense, préparé par le Comité sénatorial permanent de la défense et de la sécurité. Plusieurs autres ont paru dans l’intervalle, et d’autres encore par la suite. Les documents, les théories, les recommandations et les plans ne donnent pas de résultats, à moins que les chefs politiques et les leaders militaires ne s’efforcent sérieusement d’apporter les transformations nécessaires pour remettre les Forces canadiennes à neuf. Mais les dirigeants sont peut-être devenus enfin sérieux. Comme indice possible de cette évolution, il faut regarder qui sont ceux qui occupent le sommet et les échelons immédiatement en dessous. Il semble que la stratégie timorée consistant à nommer à ces postes des officiers complaisants du genre « Marvin » ait subi une réorientation dans la bonne direction. Les récentes nominations sont révélatrices et laissent présager d’un avenir meilleur pour les Forces canadiennes. Elles indiquent que l’on finit par s’attaquer sérieusement au problème de la précarité des Forces militaires canadiennes. Quand le vaillant major-général Andrew Leslie n’est pas à l’oeuvre dans les tranchées, c’est au Quartier général de la Défense nationale qu’il trouve sa place idéale. Il représente une bouffée d’air frais par rapport aux anciennes méthodes éculées consistant à diriger au jour le jour; à la place, il assume ses responsabilités et conduit les affaires selon une vision claire de l’avenir. Leslie a la réputation d’être quelqu’un qui donne des réponses et prend les décisions voulues quand il est au courant d’un besoin ou d’un problème. Dieu protège les « Marvin », soucieux uniquement de préserver leur propre statut et qui essaient de taire la vérité à ce général. En 1992, Leslie a fait évacuer la ville de Knin en Croatie. Des centaines de civils serbes se faisaient massacrer par des Croates enragés pratiquant le nettoyage ethnique. Ces actions ont permis de sauver un nombre incalculable de vies. Il a contribué à dévoiler des crimes de guerre. Il a quitté cet endroit en emportant avec lui quelque chose de plus précieux Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership militaire au Canada
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canadiennes est très longue. Il y a eu beaucoup d’agitation à propos <strong>du</strong><br />
Livre blanc sur la défense de 1994, qui ne concordait pas avec l’évolution<br />
de la guerre à l’échelle mondiale et qui n’a aboutit à rien. Je peux<br />
également mentionner le rapport de 2002 intitulé L’état de préparation<br />
<strong>du</strong> <strong>Canada</strong> sur les plans de la sécurité et de la défense, préparé par le Comité<br />
sénatorial permanent de la défense et de la sécurité. Plusieurs autres ont<br />
paru dans l’intervalle, et d’autres encore par la suite. Les documents, les<br />
théories, les recommandations et les plans ne donnent pas de résultats,<br />
à moins que les chefs politiques et les leaders militaires ne s’efforcent<br />
sérieusement d’apporter les transformations nécessaires pour remettre<br />
les Forces canadiennes à neuf.<br />
Mais les dirigeants sont peut-être devenus enfin sérieux. Comme indice<br />
possible de cette évolution, il faut regarder qui sont ceux qui occupent<br />
le sommet et les échelons immédiatement en dessous. Il semble que<br />
la stratégie timorée consistant à nommer à ces postes des officiers<br />
complaisants <strong>du</strong> genre « Marvin » ait subi une réorientation dans la<br />
bonne direction. Les récentes nominations sont révélatrices et laissent<br />
présager d’un avenir meilleur pour les Forces canadiennes. Elles<br />
indiquent que l’on finit par s’attaquer sérieusement au problème de la<br />
précarité des Forces militaires canadiennes.<br />
Quand le vaillant major-général Andrew Leslie n’est pas à l’oeuvre dans<br />
les tranchées, c’est au Quartier général de la Défense nationale qu’il<br />
trouve sa place idéale. Il représente une bouffée d’air <strong>fra</strong>is par rapport<br />
aux anciennes méthodes éculées consistant à diriger au jour le jour; à la<br />
place, il assume ses responsabilités et con<strong>du</strong>it les affaires selon une<br />
vision claire de l’avenir. Leslie a la réputation d’être quelqu’un qui<br />
donne des réponses et prend les décisions voulues quand il est au<br />
courant d’un besoin ou d’un problème. Dieu protège les « Marvin »,<br />
soucieux uniquement de préserver leur propre statut et qui essaient de<br />
taire la vérité à ce général.<br />
En 1992, Leslie a fait évacuer la ville de Knin en Croatie. Des centaines<br />
de civils serbes se faisaient massacrer par des Croates enragés pratiquant<br />
le nettoyage ethnique. Ces actions ont permis de sauver un nombre<br />
incalculable de vies. Il a contribué à dévoiler des crimes de guerre. Il a<br />
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