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Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada

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146<br />

CHAPITRE 8<br />

PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />

Le 17 avril 2002, l’incident causé par les soi-disant tirs amis en<br />

Afghanistan a transformé radicalement l’humeur populaire et fait<br />

comprendre aux citoyens les difficiles tâches qu’assument les militaires<br />

canadiens. Le sergent Marc Léger (29 ans), le caporal Ainsworth Dyer<br />

(24 ans), le soldat Richard Green (21 ans) et le soldat Nathan Smith<br />

(27 ans) ont alors été tués quand le pilote d’un chasseur américain F-16,<br />

le major Harry Schmidt, a largué sur eux une bombe de 250 kilos guidée<br />

au laser <strong>du</strong>rant un exercice nocturne de tir réel. Huit autres<br />

parachutistes ont été blessés.<br />

Le colonel Pat Stogran, qui commandait à l’époque les troupes<br />

canadiennes en Afghanistan, est un type brave et avisé. Il dit les choses<br />

telles qu’elles sont, que ça plaise ou non. En Afghanistan, sa devise était<br />

« VIP : vision, inspiration et protection ». Cette devise lui a valu le<br />

respect et la confiance de ses subalternes. Il s’est forcé à « apprendre »<br />

les pratiques de ses soldats et se faisait un point d’honneur de se joindre<br />

à eux dans leurs activités, ce qui a contribué largement à susciter leur<br />

respect. Il s’arrêtait pour bavarder avec les militaires qui s’occupaient à<br />

réparer un tambour d’embrayage. Un mois après l’incident, Stogran a dit<br />

à un journaliste que les camarades des soldats décédés avaient pour le<br />

moment passer l’éponge sur ce <strong>du</strong>r coup pour pouvoir se concentrer sur<br />

les tâches à accomplir dans le cadre de la coalition antiterroriste.<br />

Ce qu’il n’a pas dit, c’est le soutien qu’il leur a apporté à ce dessein.<br />

Conscient qu’il fallait à ses soldats un exécutoire pour exprimer leur<br />

colère et leur douleur, Stogran a, au cours d’un défilé <strong>du</strong> bataillon,<br />

donné à ses troupes l’autorisation implicite de se laisser aller, leur<br />

demandant de ne pas « tourner leur colère » contre les Américains, mais<br />

contre la bonne cible, c’est-à-dire contre Al-Qaïda. « Je n’avais pas de<br />

scénario écrit, mais c’était là le message que je voulais transmettre »,<br />

a-t-il expliqué. Un peu plus tard, Stogran a rencontré les membres de la<br />

Compagnie « A », qui étaient les plus éprouvés, et il a eu le courage de<br />

dévoiler son âme au point de verser des larmes. Pourtant, il connaissait<br />

seulement deux des soldats tués. « Je ne me le pardonnerai jamais.<br />

J’avais sous mes ordres ces quatre soldats, et deux d’entre eux sont morts<br />

sans que je les aie réellement connus. »<br />

C’est le grand général MacKenzie qui a déclaré un jour « Je n’irai jamais<br />

au combat aux côtés d’un homme qui ne sait pas pleurer. » Stogran lui<br />

Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />

militaire au <strong>Canada</strong>

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