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Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada

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138<br />

CHAPITRE 8<br />

PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />

Cette carence de leadership s’est maintenue même après le retour au<br />

pays des observateurs militaires canadiens. Par exemple, à la fin des<br />

années 1990, le Tribunal pénal international pour l’ancienne<br />

Yougoslavie a communiqué avec Henneberry pour lui demander de<br />

témoigner pour la mise en accusation d’un général serbe. Henneberry a<br />

accepté, mais une fois ses supérieurs informés de la chose, on lui a fait<br />

savoir que les Forces canadiennes ne lui viendraient pas en aide dans le<br />

dossier. Le jour de l’entrevue, qui avait lieu à Edmonton, un officier de<br />

la police militaire se tenait aux côtés de Henneberry. Convaincu qu’il<br />

bénéficiait <strong>du</strong> soutien de son organisation, Henneberry a exprimé sa<br />

gratitude envers les autorités militaires pour leurs efforts en ce sens.<br />

Mais l’officier lui a répon<strong>du</strong> que son rôle à lui consistait à protéger<br />

l’appareil militaire, et que si Henneberry parlait de façon négative des<br />

autorités militaires ou <strong>gouvernement</strong>ales, il ferait alors savoir aux<br />

enquêteurs <strong>du</strong> Tribunal pénal international que le témoin ne représente<br />

pas officiellement le <strong>Canada</strong>. Henneberry s’est fait dire également que<br />

si ses propos étaient jugés suffisamment graves, des accusations seront<br />

portées contre lui en vertu des lois militaires. Henneberry a tout de<br />

même accordé l’entrevue, estimant, comme tous les autres anciens<br />

observateurs militaires, qu’il avait le devoir de mener sa tâche jusqu’au<br />

bout, même si cela signifiait qu’il serait harcelé et abandonné par<br />

l’appareil militaire.<br />

La situation dans son cas a per<strong>du</strong>ré pendant plusieurs années. En 2001,<br />

on a demandé à Henneberry, à la lumière de ses déclarations<br />

précédentes, de se rendre à La Haye pour témoigner sous serment<br />

devant le Tribunal pénal international pour l’ancienne Yougoslavie. Il a<br />

alors sollicité l’autorisation <strong>du</strong> Quartier général de la Défense nationale,<br />

autorisation qui lui a été refusée; à la place, on lui a dit encore une<br />

fois qu’il ne représentait pas le <strong>gouvernement</strong> <strong>du</strong> <strong>Canada</strong> ni les Forces<br />

canadiennes. Il a sollicité les conseils d’un avocat militaire, mais sa<br />

requête a été ignorée. Henneberry est néanmoins allé livrer son<br />

douloureux témoignage, étalé sur quatre jours, après quoi il est revenu<br />

au pays, se sentant abandonné par un système qui l’avait plongé dans<br />

cette situation pour ensuite le priver de l’occasion d’en parler à titre<br />

officiel. Tout comme dans le monde civil, il y a des « Marvin » et des<br />

vrais leaders. Les types dont je viens d’évoquer l’exemple ont prouvé<br />

qu’ils avaient l’étoffe de vrais leaders.<br />

Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />

militaire au <strong>Canada</strong>

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