Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />
Animé par le sens <strong>du</strong> devoir et incapable de se taire plus longtemps,<br />
Addy le vétéran aguerri a alors pris la décision courageuse de renoncer<br />
à son cher métier et de se retirer trois ans avant terme afin de pouvoir<br />
s’exprimer carrément. S’il avait critiqué aussi directement les autorités<br />
pendant sa carrière militaire, il aurait commis le soi-disant crime de<br />
déloyauté; envers qui, cela reste un mystère. Mais il a parlé haut et clair,<br />
se servant des médias pour diffuser son message. Addy est littéralement<br />
tombé à bras raccourcis sur les leaders militaires et politiques qui<br />
dirigeaient alors les forces armées <strong>du</strong> <strong>Canada</strong>, affirmant qu’il était<br />
urgent de faire un ménage à tous les niveaux.<br />
C’est le ministre de la Défense nationale de l’époque, David Collenette,<br />
qui a encaissé à juste titre les attaques les plus cinglantes. Addy osait<br />
dire ce que beaucoup pensaient tout bas. Il a ainsi déclaré que<br />
Collenette manquait « de courage, de loyauté et de connaissances »<br />
pour rendre justice aux Forces canadiennes, aux citoyens et au <strong>gouvernement</strong>.<br />
Un de ses principaux reproches est le fait que Collenette<br />
avait enfreint par deux fois sa promesse (en 1995 puis à nouveau en<br />
1996) de décerner la médaille <strong>du</strong> service aux quelques 1 000 membres<br />
des Forces canadiennes ayant servi en Somalie. Durant cette période,<br />
Addy se débattait depuis deux ans pour que les 1 000 soldats, marins et<br />
aviateurs honorables qui avaient participé à cette mission reçoivent leur<br />
médaille pleinement justifiée. En 1993, il avait fait partie de la première<br />
commission d’enquête sur la Somalie, qui avait conclu que malgré<br />
les graves problèmes de discipline et de leadership observés <strong>du</strong>rant<br />
cette mission de maintien de la paix, la grande majorité des militaires<br />
participants méritaient bel et bien la médaille qu’on leur refusait.<br />
Admettant qu’il avait été « consterné par les actes criminels de quelques<br />
indivi<strong>du</strong>s », Addy a souligné que les réactions des leaders ont ensuite<br />
fait planer de façon injuste et malhonnête « un sombre nuage de<br />
suspicion et d’insinuations » sur tous les soldats ayant accompli<br />
fidèlement leur devoir dans des conditions affreuses. Il comprenait fort<br />
bien les séquelles qui en avaient résulté.<br />
Durant les entretiens que j’ai eus, en tant que personne de l’extérieur,<br />
avec quelques-uns des soldats ayant servi en Somalie, j’ai ressenti l’effet<br />
très démoralisant qu’a provoqué le traitement de cette crise par les<br />
leaders chez des militaires qui n’avaient vraiment pas mérité une telle<br />
sanction. Si les autorités militaires avaient traité l’affaire de manière CHAPITRE 8<br />
Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />
militaire au <strong>Canada</strong><br />
129