Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
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PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />
Comme je l’ai indiqué précédemment, on a observé un parfait exemple<br />
d’occasion ratée <strong>du</strong>rant les travaux de la Commission d’enquête sur les<br />
incidents en Somalie, lorsque le chef d’état-major de la Défense de<br />
l’époque, le général Jean Boyle, a été prié d’expliquer sa conception <strong>du</strong><br />
leadership. Le Général Boyle s’est borné à donner aux membres de la<br />
Commission une réponse inoffensive, mais très mal articulée, oubliant<br />
que son véritable public était les 60 000 militaires canadiens et plus<br />
ainsi qu’un bon nombre de leurs proches et amis qui l’ont vu témoigner<br />
devant la Commission sur les ondes de Newsworld de la CBC ou sur la<br />
chaîne d’affaires publiques par câble CPAC. Une occasion en or a été<br />
ainsi fâcheusement gâchée.<br />
Dès mes premiers contacts avec les médias, j’ai pris l’habitude de décider<br />
avant toute entrevue à qui j’allais m’adresser. À Sarajevo, il s’agissait<br />
souvent des responsables des Nations Unies et plus spécifiquement<br />
des membres <strong>du</strong> Conseil de sécurité, car c’était la seule façon de<br />
communiquer avec eux et d’obtenir une réponse. À plusieurs reprises, je<br />
me suis adressé aux mamans et aux papas des soldats des 29 pays présents<br />
dans le secteur de Sarajevo. Ces personnes avaient besoin qu’on les<br />
rassure en expliquant que la situation n’était pas aussi grave que sur les<br />
images montrées à la télévision (même si elle l’était effectivement).<br />
Parfois, c’était le chef d’état-major de la Défense ou les autorités au<br />
Quartier général de la Défense nationale, en particulier quand le<br />
sujet portait sur les pertes subies. Inutile de mentionner que je visais<br />
fréquemment de multiples auditoires. Le principal point à retenir, c’est<br />
qu’il faut penser au public visé avant d’ouvrir la bouche.<br />
La presse écrite est le supposé doyen des médias. C’est une composante<br />
qui existe depuis bien plus longtemps que les autres. Malgré leur<br />
réticence à l’admettre, les journalistes de la presse écrite ont rarement à 6<br />
subir la pression des urgences auxquelles sont confrontés les gens de la<br />
télévision et de la radio. Normalement, ils ont suffisamment de temps et<br />
d’espace pour pondre un article de 800 mots. Cela équivaut à au moins<br />
une trentaine de minutes d’émission télévisée, une formule qui<br />
s’apparente plutôt à un mini-documentaire. Mais attention, il est parfois<br />
frustrant de faire affaire avec les journalistes de la presse écrite : vous<br />
pourriez fort bien passer une demi-heure à donner une entrevue, pour<br />
voir au bout <strong>du</strong> compte cité en une seule phrase. Il est plus sûr d’écrire<br />
vous même un article d’opinion de 800 mots ou un éditorial. La plupart CHAPITRE<br />
Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />
militaire au <strong>Canada</strong><br />
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