Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
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CHAPITRE 6<br />
PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />
À peine cinq ans plus tard, j’ai assisté à deux ou trois réunions d’officiers<br />
supérieurs de l’armée, <strong>du</strong>rant lesquelles nous avons déploré la difficulté<br />
d’obtenir une bonne couverture médiatique pour les forces militaires.<br />
Nous avons remué les méninges pour trouver des façons de corriger la<br />
situation, en présumant toujours, de façon naïve, que la publicité serait<br />
favorable. Je suis persuadé que plusieurs militaires actuellement en<br />
service regrettent les jours bénis où les médias ne s’intéressaient guère<br />
ou pas <strong>du</strong> tout aux activités des militaires. Les opérations à Sarajevo ont<br />
modifié en profondeur les relations entre les militaires et les médias au<br />
<strong>Canada</strong>, pour une unique raison : les journalistes ont alors commencé<br />
à s’intéresser aux Forces canadiennes.<br />
Quand les médias s’intéressent à un sujet donné, ils affectent certains<br />
journalistes en particulier pour suivre son évolution. Ces derniers<br />
s’emploient à tout déterrer, et une fois qu’un point de vue particulier ou<br />
un aspect de la couverture médiatique capte l’attention des citoyens, ces<br />
journalistes deviennent bien enten<strong>du</strong> plus agressifs afin de rehausser<br />
leur réputation. Cela ne signifie pas que les autres aspects de l’affaire<br />
sont négligés, mais plutôt qu’ils se trouvent normalement éclipsés<br />
par l’angle <strong>du</strong> reportage initial.<br />
Dans le cas des opérations à Sarajevo, les reportages étaient<br />
extrêmement positifs. Les médias canadiens, en accord avec les comptes<br />
ren<strong>du</strong>s internationaux, traitaient de façon équilibrée même les sujets<br />
controversés (pour les Canadiens), comme le recours à la force mortelle<br />
pour faire cesser les ingérences qui nuisaient à la livraison des secours<br />
humanitaires. Un revirement de situation s’est pro<strong>du</strong>it après le scandale<br />
provoqué par la torture et le meurtre d’un jeune filou somalien,<br />
perpétrés par quelques membres <strong>du</strong> contingent canadien à Belet Huen<br />
en Somalie en 1993.<br />
Avant cet incident, les médias canadiens se sont peu intéressés à la<br />
mission parce que les combats avaient cessé dans le secteur canadien<br />
une fois que le groupement tactique <strong>du</strong> Régiment aéroporté <strong>du</strong> <strong>Canada</strong><br />
est arrivé sur les lieux. Les risques étant écartés, les médias sont rentrés<br />
au pays. Mais quand l’incident de la mort de Shidane Arone a envahi<br />
les ondes, des journalistes ont été assignés à cette histoire et bon<br />
nombre d’entre eux ont repris la route de Belet Huen. Immédiatement<br />
et pour des raisons justifiables, les reportages ont pris globalement une<br />
Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />
militaire au <strong>Canada</strong>