Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
Voir D2-176-2005-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
PERSPECTIVES DE L’EXTÉRIEUR :<br />
Les dirigeants qui s’étaient hissés au rang de chef d’état-major de la<br />
Défense, dont plusieurs qui, à un rang moins élevé dans la hiérarchie,<br />
critiquaient vertement l’intégration des deux organisations, ont donné<br />
l’impression d’avoir <strong>du</strong> jour au lendemain retourné leur veste en<br />
devenant d’ardents défenseurs <strong>du</strong> statu quo. Cette conversion<br />
opportune a accentué l’impression que les hauts-gradés militaires jouent<br />
le jeu des politiciens.<br />
Au cours des années 1990, le nombre de postes de commandement a<br />
diminué vu le retrait des Forces canadiennes <strong>du</strong> théâtre d’opérations de<br />
l’Organisation <strong>du</strong> Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en Europe, le<br />
regroupement des chefs des armées (commandants de la Marine, de<br />
l’Armée de terre et des Forces aériennes) à Ottawa, de même que<br />
l’abaissement <strong>du</strong> grade de ceux qui commanderont des unités (par<br />
exemple, les brigades sont désormais commandées par un colonel plutôt<br />
qu’un brigadier-général), mais on n’a pas pour autant diminué, même si<br />
ce n’était de manière symbolique, les postes de la haute bureaucratie des<br />
Forces canadiennes au Quartier général. Ces facteurs ont aussi accru<br />
l’impression que les leaders militaires jouent le jeu des politiciens.<br />
Le creux de la vague a été atteint lorsqu’un brigadier-général a accédé<br />
au grade de chef d’état-major de la Défense sans pour autant avoir eu la<br />
moindre affectation en dehors d’Ottawa. Ce type aurait pu marcher sur<br />
l’eau <strong>du</strong> canal Rideau dans la capitale nationale, sans pour autant être<br />
capable de faire respecter ses prérogatives sur le terrain (autrement dit<br />
par les officiers des unités opérationnelles et ceux en mission). Et le fait<br />
que ce même indivi<strong>du</strong> ait été incapable d’expliquer devant la<br />
Commission d’enquête sur la Somalie en quoi consiste le leadership est<br />
venu renforcer davantage l’impression que pour occuper les fonctions<br />
militaires au sommet, on privilégie les serviteurs complaisants ayant<br />
beaucoup d’expérience à Ottawa.<br />
Si ce n’était de toutes les considérations qui précèdent, le manège des<br />
nombreux officiers de haut rang qui, après leur retraite, passent aux<br />
échelons supérieurs <strong>du</strong> <strong>gouvernement</strong>, notamment dans le corps<br />
diplomatique, passerait sans doute inaperçu. Et même si dans bien des<br />
cas ces officiers sont compétents et doivent souvent remporter des<br />
concours pour obtenir de telles nominations, cela ne diminue guère la<br />
perception que les officiers supérieurs en poste, intéressés d’abord à CHAPITRE 6<br />
Opinions de journalistes et d’analystes de la Défense sur le leadership<br />
militaire au <strong>Canada</strong><br />
91