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d’é<strong>le</strong>vage… El<strong>le</strong> parvient à atteindre un prestige notab<strong>le</strong> sur tous <strong>le</strong>s<br />

marchés européens et sur d’autres encore plus éloignés : <strong>le</strong>s laines de ces «<br />

maestrazgos » seront filées, affinées et rendues célèbres sur <strong>le</strong>s métiers à<br />

tisser florentins. Si bien qu’un dicton dit : «…sans la laine de Sant Mateu<br />

<strong>le</strong>s métiers à tisser des Médicis se seraient tus… » On dit, on suppose et on<br />

affirme même que ces arrière-boutiques spéculatives étaient gouvernées par<br />

des Juifs, même si c’était un peup<strong>le</strong> et un voisinage créateur de prospérité<br />

pour la grande partie de ces Ibérias : on sait aussi que pendant très<br />

longtemps <strong>le</strong>s rois, <strong>le</strong>s princes et <strong>le</strong>s évêques et une pléiade d’aristocrates et<br />

autres arrivistes empruntaient à l’usure aux coffres juives pour rembourser<br />

des dettes, petites mais nombreuses, et conserver <strong>le</strong>urs manières, <strong>le</strong>urs modes<br />

et <strong>le</strong>urs habitudes prétendument courtisanes, ou tout au moins « hidalgas<br />

»…<br />

Une plaque installée dans la rue juive au bord du palais Borrull <strong>le</strong> rappel<strong>le</strong>.<br />

Pendant <strong>le</strong> Bas Moyen Age, à quatre reprises <strong>le</strong>s « Cortes » généra<strong>le</strong>s du<br />

royaume furent convoquées ici. La vil<strong>le</strong> reçut aussi l’illustre visite de San<br />

Francisco Ferrer qui prêcha ses vérités en opposition aux perverses<br />

ignorances loca<strong>le</strong>s. Certains des plus récalcitrants brû<strong>le</strong>ront pour toujours<br />

sur <strong>le</strong> bûché purificateur.<br />

L’église archipresbytéra<strong>le</strong> mérite bien plus qu’un coup d’?il. C’est un temp<strong>le</strong><br />

aux essences et aux substances de cathédra<strong>le</strong> ; de naissance et de conception<br />

romanes. El<strong>le</strong> exhibe un portail remarquab<strong>le</strong> aux arcs progressifs, dégradés.<br />

Un des chapiteaux est bibliquement illustré par la tête coupée de saint Jean-<br />

Baptiste déposée sur un plateau. Son intérieur dut être témoin, au milieu du<br />

XVe sièc<strong>le</strong>, de l’événement suivant : Clément VIII, successeur du pape Luna,<br />

démissionna de ses pouvoirs et de ses attributs papaux.<br />

Le schisme de l’Eglise occidenta<strong>le</strong> avorte ainsi définitivement. Aux a<strong>le</strong>ntours<br />

s’élève un superbe donjon à vocation et action guerrières aux insolites<br />

dimensions : sa hauteur est supérieure à 30 mètres et son périmètre a des<br />

mesures similaires ; <strong>le</strong> tracé octogonal symbolisait la régénération spirituel<strong>le</strong><br />

: la forme du huit voulait être un intermédiaire entre <strong>le</strong> carré et <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong>. La<br />

surprenante vil<strong>le</strong> et <strong>le</strong> voisinage durent reconnaître, et peut-être partager <strong>le</strong>s<br />

idées et <strong>le</strong>s rites hétérodoxes « cathares », conséquence de la fuite de la<br />

croisade albigeoise qui, au XIIIe, sièc<strong>le</strong> traversa <strong>le</strong>s Pyrénées à la recherche<br />

d’aide et de refuge.<br />

Il y a encore davantage à voir et à prendre en considération: <strong>le</strong> tracé de la<br />

vil<strong>le</strong> fait <strong>le</strong> tour d’une intéressante place centra<strong>le</strong> du XVIe sièc<strong>le</strong> aux curieux<br />

portiques, avec deux uniques accès dans <strong>le</strong>s ang<strong>le</strong>s, indispensab<strong>le</strong>s pour<br />

accéder directement au donjon et ainsi permettre <strong>le</strong> retranchement et l'abri<br />

des habitants. Le milieu de la place accueillait un marché ainsi qu’un<br />

hôpital pour <strong>le</strong>s voyageurs arrivant ici depuis <strong>le</strong> nord catalan…<br />

Les « presons » (prisons) se trouvaient dans la rue Cort ; el<strong>le</strong>s étaient une<br />

reproduction d’un ensemb<strong>le</strong> d’oubliettes aux locataires permanents entre <strong>le</strong>s<br />

XIVe et XVe sièc<strong>le</strong>s ; et ce que l’on appelait <strong>le</strong> cachot du Démon : la<br />

légende raconte que <strong>le</strong>s tourments appliqués étaient tels que l’inculpé<br />

parvenait à voir Satanas personnifié, au point qu’il demandait la mort plutôt<br />

que d’avoir à supporter de tel<strong>le</strong>s souffrances. La Sainte Inquisition<br />

appliquait de sévères tortures comme la chaise à pics, <strong>le</strong> poulain, la goutte<br />

d’eau, la fracture de membres à l’aide de coups précis…<br />

L’enceinte lugubre, savamment restaurée et reproduite autant que possib<strong>le</strong><br />

est aujourd’hui <strong>le</strong> musée des prisons médiéva<strong>le</strong>s (Museo de las Cárce<strong>le</strong>s<br />

Medieva<strong>le</strong>s)…<br />

S’il <strong>le</strong> peut <strong>le</strong> pè<strong>le</strong>rin pourra s’intéresser aux environs : par exemp<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> «<br />

Sanctuario de la Mare de Deu dels Àngels » (sanctuaire de la Mère de Dieu<br />

des Anges), la patronne de la vil<strong>le</strong>. L’ensemb<strong>le</strong> est du XVIe sièc<strong>le</strong> et se<br />

nourrit de précédents ésotériques. L’endroit était <strong>le</strong> rendez-vous fréquent de<br />

rites païens. Et la légende affirme avec force que la première image de la<br />

Vierge noire disparut mystérieusement au début du XXe sièc<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> fut<br />

remplacée par une statue sculptée en pierre blanche. Et, de plus, <strong>le</strong> prodige<br />

eut lieu : après un terrib<strong>le</strong> incendie pendant la guerre Civi<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s flammes<br />

ravagèrent complètement <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> à l’exception de la nouvel<strong>le</strong> image de «<br />

la Mare de Deu » qui resta et reste impassib<strong>le</strong>.<br />

L’événement miracu<strong>le</strong>ux se doub<strong>le</strong> d’une autre découverte insolite : des<br />

géologues éclairés assurent que sous <strong>le</strong>s ciments de l’enceinte sacrée, courent<br />

des eaux miracu<strong>le</strong>uses étonnamment curatives…<br />

La curiosité du visiteur sera sans doute assouvie : s’il se penche aux fenêtres<br />

de ce prodigieux sanctuaire il pourra voir une quinzaine de villages des trois<br />

provinces : Teruel, Castellón et Tarragone. Ce n’est pas rien, mais il y a<br />

encore davantage : juste à côté se trouve l’ermitage de Saint-Christophe<br />

(ermita de San Cristóbal), construit au milieu du XIVe sièc<strong>le</strong>. Il est embelli<br />

par la présence d’oliviers tel<strong>le</strong>ment centenaires que certains comptent deux<br />

mil<strong>le</strong> longues années. Sant Mateu jouit d’une autre bénédiction : comme<br />

cel<strong>le</strong> de l’eau, qui jaillit en sources multip<strong>le</strong>s et généreuses, certaines<br />

construites par d’ingénieux ingénieurs romains, en plus d’ermitages<br />

nombreux et sacrés propices aux réf<strong>le</strong>xions et aux prières mystiques.<br />

Au cours de sa promenade, qui sera plus agréab<strong>le</strong> si el<strong>le</strong> est improvisée, <strong>le</strong><br />

voyageur aura de bonnes surprises concernant l’artisanat et l’art : faits des<br />

traditions païennes et de pieuses légendes. Su la gastronomies et d’autres<br />

nombreux plaisirs.<br />

En matière d’art, il trouvera quelques exemp<strong>le</strong>s mozarabes et romans. Le<br />

gothique civil et religieux est bien plus nombreux et magnifique : gothique<br />

du Temp<strong>le</strong> aux a<strong>le</strong>ntours de Morella ; aragonais dans l’église de Tronchón ;<br />

mudéjar à Ares del Maestre. Renaissance à Ig<strong>le</strong>suela, Mirambal et Benasal.<br />

On trouve de nombreux et très bons exemp<strong>le</strong>s du baroque à Catí, à Lucena<br />

et à Morella en particulier, où se trouve un ensemb<strong>le</strong> d’un intérêt<br />

indiscutab<strong>le</strong>. C’est un rendez-vous obligé.<br />

Le « maestrazgo » est <strong>le</strong> paradis des châteaux, des forteresses construites<br />

par l’Ordre Montesa : à Benasal, Ares, Cervera, Cantavieja…<br />

Dans tous <strong>le</strong>s cas, il ne faut pas hésiter à consulter <strong>le</strong> Parador lui-même, où<br />

l’on trouvera la meil<strong>le</strong>ure et l’information la plus précise sur <strong>le</strong>s sites et <strong>le</strong>s<br />

routes que tous <strong>le</strong>s clients aimeraient visiter.<br />

Parador de Benicarló<br />

Avda. Papa Luna, 5. 12580 Benicarló (Castellón/Castelló)<br />

Tel.: 964 47 01 00 - Fax: 964 47 09 34<br />

e-mail: benicarlo@parador.es<br />

Centra<strong>le</strong> de Reservations<br />

Requena, 3. 28013 Madrid (España)<br />

Tel.: 902 547 979 - Fax: 902 525 432<br />

www.parador.es / e-mail: reservas@parador.es<br />

wap.parador.es/wap/<br />

Textos: Miguel García Sánchez Dibujos: Fernando Aznar<br />

BENICARLÓ ET SON PARADOR<br />

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