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John Maynard Keynes (1931), Essais de persuasion

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<strong>John</strong> <strong>Maynard</strong> <strong>Keynes</strong> (<strong>1931</strong>), <strong>Essais</strong> <strong>de</strong> <strong>persuasion</strong> 81<br />

2° Une diminution <strong>de</strong> mettons 20.000.000 <strong>de</strong> livres <strong>de</strong> l'excès <strong>de</strong> nos<br />

importations sur nos exportations;<br />

3° Une diminution <strong>de</strong> mettons £ 10.000.000 à 5.000.000 <strong>de</strong> l'épargne<br />

privée;<br />

4° Une diminution <strong>de</strong> 20.000.000 à 30.000.000 <strong>de</strong> livres <strong>de</strong>s bénéfices<br />

commerciaux;<br />

5° Une diminution <strong>de</strong> 10.000.000 à 15.000.000 <strong>de</strong> livres sur, les dépenses<br />

privées <strong>de</strong>s hommes d'affaires et <strong>de</strong> tous ceux qui vivent <strong>de</strong> bénéfices commerciaux,<br />

du fait <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong> ces bénéfices;<br />

6° Une diminution <strong>de</strong> 5.000.000 à 10.000.000 <strong>de</strong> livres sur la, formation<br />

<strong>de</strong> capitaux servant à financer les travaux importants <strong>de</strong> reconstruction entrepris<br />

par l'industrie privée, du fait <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong>s bénéfices commerciaux<br />

même en tenant compte <strong>de</strong> facteurs psychologiques favorables tels que la<br />

confiance pouvant résulter <strong>de</strong> l'adoption <strong>de</strong>s projets du Comité;<br />

7° Une réduction nette du déficit gouvernemental qui ne dépasserait pas<br />

50.000.000 <strong>de</strong> livres du fait que l'économie budgétaire <strong>de</strong> £ 100.000.000 se<br />

trouverait largement amputée par la diminution <strong>de</strong>s recettes <strong>de</strong> l'impôt et du<br />

coût qu'entraînerait l'augmentation du chômage.<br />

Les chiffres que j'indique sont bien entendu hypothétiques. Mais (2) + (3)<br />

+ (4) - (5) – (6) = (7) alors que (7) représente la réduction nette du déficit du<br />

Gouvernement. Il y a là une vérité aussi absolue que dans 2 + 2 = 4. Cette<br />

donnée n'a rien <strong>de</strong> discutable si ce n'est le montant proportionnel <strong>de</strong>s différents<br />

facteurs <strong>de</strong> cette équation. Certains pourraient en effet prétendre que le<br />

(6) marquerait une augmentation au lieu d'une diminution; et si ce facteur<br />

marquait une grosse augmentation – ce qui à mon avis ne se défend pas – cela<br />

changerait du tout au tout l'opportunité et la portée <strong>de</strong> ce projet politique.<br />

Actuellement tous les Gouvernements ont <strong>de</strong> gros déficits. L'emprunt sous<br />

une forme ou sous une autre est le remè<strong>de</strong> naturel <strong>de</strong>s Gouvernements, pour<br />

éviter que les pertes commerciales, surtout au cours d'une crise aussi sévère,<br />

paralysent du fait <strong>de</strong> leur ampleur complètement la production. Il vaut mieux,<br />

sous tous les rapports, que l'emprunt serve à financer <strong>de</strong>s travaux d'outillage<br />

national, tant que ceux-ci présentent la moindre utilité, qu'à payer les in<strong>de</strong>mnités<br />

<strong>de</strong> chômage (ou les pensions <strong>de</strong>s retraités). Mais tant que la crise se<br />

prolongera dans son ampleur actuelle, c'est le seul choix qui nous reste, et l’on<br />

ne peut, pour ainsi dire, pas éviter que le Gouvernement emprunte pour une<br />

raison ou une autre (on puise à la Caisse d'amortissement, ce qui revient au<br />

même). Car il y a là un cas, heureusement peut-être, où la faiblesse <strong>de</strong> la<br />

nature humaine viendra au secours <strong>de</strong> l'erreur humaine.<br />

Ceci ne veut pas dire qu'il n'y ait point d'autre moyen pour nous <strong>de</strong> nous<br />

ai<strong>de</strong>r nous-mêmes. Je n'ai pas à examiner, ici les avantages que peuvent<br />

présenter par exemple, un tarif douanier ou la dévalorisation ou un accord<br />

national en vue d'une réduction <strong>de</strong> tous les revenus en argent. Je ne fais<br />

qu'analyser les résultats qu'on peut attendre <strong>de</strong>s recommandations du Comité<br />

chargé d'étudier <strong>de</strong>s économies possibles en vue <strong>de</strong> réduire le déficit bud-

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