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John Maynard Keynes (1931), Essais de persuasion

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<strong>John</strong> <strong>Maynard</strong> <strong>Keynes</strong> (<strong>1931</strong>), <strong>Essais</strong> <strong>de</strong> <strong>persuasion</strong> 16<br />

état <strong>de</strong> faire à l'avenir un commerce beaucoup plus important qu'il n'a jamais<br />

été.<br />

Quant au chiffre global, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> paiement envisagé par le traité (qu'il<br />

ait lieu en nature ou en espèces, charbon, bois, produits colorants, etc.), n'a pas<br />

gran<strong>de</strong> importance. Ce n'est en tout cas que grâce à ses exportations que<br />

l'Allemagne pourra payer, et les moyens <strong>de</strong> porter la valeur <strong>de</strong> ses marchandises<br />

au compte Réparations, n'est en somme qu'une question <strong>de</strong> détail.<br />

Nous nous perdrions dans le dédale <strong>de</strong>s hypothèses, si nous n'en revenions<br />

pas jusqu'à un certain point aux principes initiaux et, toutes les fois que nous<br />

le pouvons, aux statistiques existantes. Il est certain que l'Allemagne ne peut<br />

assurer <strong>de</strong>s paiements annuels qu'en diminuant ses importations et en augmentant<br />

ses exportations, c'est-à-dire en établissant à son profit une balance<br />

favorable qui est le meilleur moyen d'effectuer <strong>de</strong>s paiements à l'extérieur.<br />

L'Allemagne peut, à la longue, payer en marchandises et en marchandises<br />

seulement, soit que ces marchandises soient livrées directement aux alliés, soit<br />

qu'elles soient vendues à <strong>de</strong>s neutres et que les crédits neutres ainsi accrus<br />

soient cédés aux alliés. Le meilleur moyen d'évaluer l'étendue possible d'un tel<br />

procédé consiste dans l'examen du bilan commercial allemand d'avant-guerre.<br />

Ce n'est que sur la base d'une telle analyse, complétée par quelques données<br />

générales se rapportant à la productivité du pays que peuvent être établies<br />

rationnellement <strong>de</strong>s hypothèses relatives à l'étendue maxima que peut<br />

atteindre l'excé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s exportations sur les importations.<br />

En 1913, les importations <strong>de</strong> l'Allemagne s'élevaient à £ 538.000.000 et<br />

les exportations à £ 505.000.000, non compris le transit et le commerce <strong>de</strong>s<br />

métaux précieux. Cela veut dire que les importations étaient supérieures aux<br />

exportations <strong>de</strong> £ 33.000.000 environ. Mais, d'après la moyenne <strong>de</strong>s cinq<br />

années 1909-1913, cet excé<strong>de</strong>nt était supérieur et s'élevait à £ 74.000.000. Il<br />

s'ensuit donc que la totalité du sol<strong>de</strong> d'avant-guerre <strong>de</strong> l'Allemagne servant à<br />

<strong>de</strong> nouveaux placements à l'étranger, provenait <strong>de</strong> l'intérêt <strong>de</strong>s valeurs<br />

étrangères existantes et <strong>de</strong>s bénéfices <strong>de</strong> sa navigation et <strong>de</strong> ses banques à<br />

l'étranger, etc. Comme ses biens à l'étranger et sa marine marchan<strong>de</strong> doivent à<br />

présent lui être confisqués, comme ses affaires <strong>de</strong> banque à l'étranger et ses<br />

autres ressources <strong>de</strong> revenus provenant du <strong>de</strong>hors, ont été détruites, il apparaît<br />

que, sur, la base d'avant-guerre <strong>de</strong> ses importations et <strong>de</strong> ses exportations,<br />

l'Allemagne loin d'avoir un excé<strong>de</strong>nt qu'elle puisse affecter à ses paiements,<br />

n'aura même plus <strong>de</strong> quoi se suffire à elle-même. Sa première tâche doit donc<br />

être <strong>de</strong> modifier sa consommation et sa production, afin <strong>de</strong> couvrir ce déficit.<br />

Toutes les économies qu'elle pourra faire sur les marchandises importées, tout<br />

l'accroissement <strong>de</strong>s exportations qu'elle pourra obtenir, serviront au règlement<br />

<strong>de</strong>s Réparations.<br />

Passons en revue les principaux articles d'exportation : (1) Fers usinés. En<br />

raison <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong>s ressources alleman<strong>de</strong>s, une augmentation nette <strong>de</strong>s<br />

exportations semble impossible et une gran<strong>de</strong> diminution probable. – (2)<br />

Machines. Un léger accroissement est possible. – (3) Houille et coke. La<br />

valeur <strong>de</strong>s exportations nettes <strong>de</strong> l'Allemagne était, avant la guerre, <strong>de</strong> £<br />

22.000.000. Les alliés ont convenu qu'à présent, les exportations ne pouvaient<br />

dépasser un maximum <strong>de</strong> 20.000.000 <strong>de</strong> tonnes, sans compter un accroissement<br />

problématique, et en fait impossible, qui les porterait à 40.000.000 <strong>de</strong>

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