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Les Mystère de Paris par Eugène Sue

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<strong>Les</strong> mystères <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> (Tome I) - <strong>Eugène</strong> <strong>Sue</strong><br />

I Le tapis-franc..<br />

Un tapis-franc, en argot <strong>de</strong> vol et <strong>de</strong> meurtre, signifie un estaminet ou un<br />

cabaret du plus bas étage.<br />

Un repris <strong>de</strong> justice, qui, dans cette langue immon<strong>de</strong>, s'appelle un ogre, ou une<br />

femme <strong>de</strong> même dégradation, qui s'appelle une ogresse, tiennent ordinairement<br />

ces tavernes, hantées <strong>par</strong> le rebut <strong>de</strong> la population <strong>par</strong>isienne; forçats libérés,<br />

escrocs, voleurs, assassins y abon<strong>de</strong>nt.<br />

Un crime a-t-il été commis, la police jette, si cela se peut dire, son filet dans<br />

cette fange; presque toujours elle y prend les coupables.<br />

Ce début annonce au lecteur qu'il doit assister à <strong>de</strong> sinistres scènes; s'il y<br />

consent, il pénétrera dans <strong>de</strong>s régions horribles, inconnues; <strong>de</strong>s types hi<strong>de</strong>ux,<br />

effrayants, fourmilleront dans ces cloaques impurs comme les reptiles dans les<br />

marais.<br />

Tout le mon<strong>de</strong> a lu les admirables pages dans lesquelles Cooper, le Walter<br />

Scott américain, a tracé les mœurs féroces <strong>de</strong>s sauvages, leur langue<br />

pittoresque, poétique, les mille ruses à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>squelles ils fuient ou<br />

poursuivent leurs ennemis.<br />

On a frémi pour les colons et pour les habitants <strong>de</strong>s villes, en songeant que si<br />

près d'eux vivaient et rôdaient ces tribus barbares, que leurs habitu<strong>de</strong>s<br />

sanguinaires rejetaient si loin <strong>de</strong> la civilisation.<br />

Nous allons essayer <strong>de</strong> mettre sous les yeux du lecteur quelques épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la<br />

vie d'autres barbares aussi en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la civilisation que les sauvages<br />

peupla<strong>de</strong>s si bien peintes <strong>par</strong> Cooper.<br />

Seulement les barbares dont nous <strong>par</strong>lons sont au milieu <strong>de</strong> nous; nous<br />

pouvons les coudoyer en nous aventurant dans les repaires où ils vivent, où ils<br />

se rassemblent pour concerter le meurtre, le vol, pour se <strong>par</strong>tager enfin les<br />

dépouilles <strong>de</strong> leurs victimes.<br />

Ces hommes ont <strong>de</strong>s mœurs à eux, <strong>de</strong>s femmes à eux, un langage à eux,<br />

langage mystérieux, rempli d'images funestes, <strong>de</strong> métaphores dégouttantes <strong>de</strong><br />

sang.<br />

Comme les sauvages, enfin, ces gens s'appellent généralement entre eux <strong>par</strong><br />

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